Il y a des films comme ça, ou lorsque sonne le glas, ou lorsque apparaît le classique générique de fin, l’on pousse un joyeux soupir de soulagement. C’est bien la pure et simple condition de cinéphile averti qui permet de tenir jusque-là et de na pas cliquer sur sa télécommande pour se retrouver sur M6 le reste de sa soirée à apprendre que la crise frappe durement. Oui, il semble évident que même avec un nom tel que Cassavetes, le cinéma ne semble pas une affaire totalement acquise. Une certaine part du cinéma comique US semble toujours courir tout essoufflée derrière le succès des Meilleurs amies, comédie délirante au féminin qui apparaît maintenant comme un essai unique en son genre tant les copistes qui s’en inspirent semblent incapables de rivaliser. Triple Alliance, The Other Woman ou Sweet Revenge, appelons ça comme on veut, n’est qu’un exemple de plus, sans doute celui de trop, de l’indigence des producteurs hollywoodiens.
Tête d’affiche incontestable de cette comédie qui ne fait rire qu’en de très rares occasions, Cameron Diaz démontre ici toutes ses faiblesses. Hautaine, grossière, peu concernée, l’actrice vedette entraîne dans son sillage une insupportable et puérile Leslie Mann, toujours la gueule ouverte et dont on n’admire que son chien, et la belle aussi inutile que futile Kate Upton.
Soyons franc, si le succès commercial fût assuré, aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde, cela signifie tout bonnement la marque d’une décrépitude d’un public qui mange n’importe quoi. Au vu d’un cinéma tel que celui-ci, nulle surprise à voir les séries télévisées et l’univers du jeu vidéo gagner du terrain sur le légendaire septième art, aujourd’hui bien souvent atteint d’une curieuse maladie. Oh, Triple Alliance n’est sans doute pas pire, dans le fond, qu’une bonne partie des productions du même acabit, mais il apparaît bien placé pour s’offrir le droit de déclencher un coup de gueule généralisé. Affligeant à l’exception de quelques gamelles, le film, gardons lui au moins l’honneur de l’appeler comme tel, de Nick Cassavetes, bonhomme dont je me méfierais dès lors, s’aventure sur toute les pentes malsaines possibles et imaginables.
Pour ce qui est de Cameron Diaz, la grande perdante du moment, celle-ci démontre absolument toutes ses limites. L’actrice révélée par The Mask, entrevue chez Oliver Stone, Ridley Scott ou encore Martin Scorsese, touche ici le fond du fond. La petite cinquantaine, il serait temps que l’actrice, étonnamment toujours banquable, se remette en question et cesse du même coup de jouer sur son physique et sa grossièreté. 02/20