Après le très faible "Je suis vivant !", giallo qui n'en était pas vraiment un (même pas du tout), j'avais beaucoup d'aprioris envers ce deuxième film d'Aldo Lado, sorti en 1972, qui est en revanche cette fois un véritable giallo. Effectivement, le réalisateur s'est cette fois véritablement approprié les codes du genre pour nous sortir une histoire relativement captivante. Quatre ans après le meurtre d'une fillette rousse, une autre petite fille rousse se fait tuer à Venise. Son père mène alors l'enquête mais va rapidement se rendre compte que l'affaire est beaucoup plus complexe que ça. Le réalisateur respecte donc à fond les codes du giallo, autant au niveau de l'histoire que de la mise en scène. On retrouve en effet une histoire assez bordélique, propre au genre, avec plusieurs fils conducteurs, une enquête menée non pas par un flic mais par un "monsieur tout-le-monde" et, bien évidemment, une série de meurtres s'intensifiant au fur et à mesure que le héros avance dans son enquête. Concernant la mise en scène, nous retrouvons donc les classiques du genre, à savoir les gros plans sur des lames qui brillent et sur des gants noirs, les plans en vue subjective, de l'hémoglobine, de la nudité etc. Malgré tout, l'histoire n'est pas vraiment passionnante pour autant. Déjà parce-qu'il y a trente-six personnages et qu'on s'éloigne finalement assez vite du sujet principal pour aller dans une enquête paraissant de plus en plus farfelue et surtout de plus en plus difficile à suivre. Multiplier ainsi le nombre de personnages a, de plus, pour effet de faire un peu tomber le twist à l'eau, ce qui est un peu dommage. En dehors de ça, je ne peux pas dire que je me suis ennuyé car le rythme est plutôt bon. Concernant les acteurs, nous retiendrons surtout George Lazenby et Anita Strindberg (par ailleurs habituée des gialli) qui jouent bien. Voilà, pas grand-chose à dire de plus sur "Qui l'a vue mourir ?" qui est un giallo qui rempli le cahier des charges mais sans plus.