Blasphème au film d'auteur !
Par quoi commencer, telle est la question ?
Par le début peut être, Je cite Christophe Karabache, Il achève son speech de présentation par :
" Parlez-en autour de vous, il faut soutenir le cinéma indépendant français" Mais Too much love will kill you ne peut être considérer comme un film indépendant français.
Un budget Low cost, un sujet subversif et la pseudo-transgression des codes cinématographiques, ne suffisent pas pour qu'un film soit considéré comme indépendant ou film d'auteur.
Premièrement, c'est le public, ou un journaliste, ou un critique qui place un réalisateur dans une catégorie, on ne s'auto-proclame pas. La seule chose vrai, c'est que ce film est à vocation politique, donc il est engagé.
D'ailleurs à mon avis, c'est l'unique raison pour laquelle on vous le laisse projetée en France, pour se donner bonne conscience. On s'aperçoit une fois de plus l'hypocrisie de la France, il n'y a qu'un arabe qui peut parler de la situation maghrébine ou un libanais de la situation au Liban.
Blasphème! outre cette vocation politique, d'ailleurs Visiosfeir ne produit, quasiment, que des films à caractères politiques, ce film n'est en rien, mais Absolument en rien un film d'auteur.
le cinéma indépendant ne rime pas forcément qu'avec "art engagé" et ni avec "imperfections techniques" (le mot imperfection est un euphémisme). Les films des étudiants de l'ESRA, l'EICar et autres écoles réputées, sont milles fois mieux maitrisés, sur le plan technique.
Un film comme "la jetée", "païsa", "Jules et Jim" ou même "la strada", "Le reporter" qui sont considérés comme des films indépendants : Sont emprunt de cadrages, d'un scénario, ou d'un montage qui transgressent les codes de leur époques respectives, mais les bruitages, le mixage, l'étalonnage, la gestion du diaph, la texture de l'image sont propres, audibles, cohérents, homogènes, traités par des techniciens professionnels, qui maitrisent la technique, avant de vouloir contourner les codes et la technique il faut d'abord savoir la maitriser ! Le mixage est terriblement saturé. Sur un plan les dialogues sont inaudibles et le plan suivant la musique est tellement forte qu'il faut se boucher les oreilles.
J'ai cru Halluciner lorsque, j'aperçus un ingénieur son dans le générique, et même un monteur. Ce film est dépourvu de montage et de mixage.
Dans ces films cités : il y a un rythme, une structure scénographique, lisez ce livre ça vous fera du bien : Comment reconnaître, identifier et définir les problèmes liés à l'écriture de scénario. SYD FIELD (Vous y apprendrez ce qu'est une structure scénographique cohérente et solide.)
Si on compare "Too much love will kill you" à un film du même ordre (c'est politique et une fiction réaliste) : "Redacted" de Brian de palma, Too much love will kill you est une insulte a ce genre. Brian de Palma connais son métier.
Un réalisateur, avant tout, est un technicien hors-paire, que ce soit dans le montage, la technique, la scénographie, il connais son métier. Dans "Too much love will kill you", rien n'est maitriser, c'est digne d'un lycéen.
On s'aperçoit tout de suite, que le réalisateur de ce film est un étudiant de fac de cinéma, qui a délaissé la technique pour la théorie. et considère la technique comme superficielle, juste par fainéantise. Quand je regarde "Too much love will kill you", j'aperçoit derrière la caméra un fainéant. Cachés sa fainéantise par sois disant "un Art indépendant" quelle tromperie !
Mais le 7 ème Art, c'est la réunion de tous les art. Ce n'est pas uniquement prendre des acteurs sur le tas et les mettre en scène : mais le cinéma unifie la sculpture (les décors), la peinture (La lumière et le cadrage) le théâtre ( mise en scène) la musique (bruitage et bande sonore), littérature (le scénario). Un film C'est l'agencement harmonieux et cohérent de tous ces paramètres.
Certes les codes sont à transgresser, mais un changement visible de diaph au beau milieu d'un plan, une surexposition dû au mauvais contrôle de l'intensité du soleil, Une texture d'image qui est diffusé tel qu'elle a été filmé, des images granuleuses, des couleurs fades, des personnages sans aucune personnalité, sans âme, sans histoire j'appelle cela "se foutre de la gueule des gens,". N'allez surtout pas voir ce film, c'est une arnaque.
Si vous voulez du film indépendant Allez voir un "Donoma" de Djinn Carrénard.
Le Cinéma indépendant ne rimes pas non plus avec absurde, mais surtout l'absurde n'est pas synonyme d'incohérences. David Lynch est le roi de l'absurde, mais ses films sont cohérents, et en passant la qualité du son et de son image sont milimétrés. C'est pareil pour jodorowsky.
Une autres raison pour ne pas allez voir ce film, le réalisateur joue dedans. Qu'il soit dedans ce n'est pas grave, mais d'abord faudrait il savoir jouer ! Il joue un personnage qui porte tout le long une paire de lunette de soleil. Ce choix de lunette, cherche a donner un peu de classe au personnages, mais le personnage se voit décridibilisé, juste par ce détail et donne, c'est le cas de le dire une touche too much au film.
Les lunettes de soleil ne sont pas forcément signe de classe ! c'est dépassé cette vision. Lorsque des grands réalisateurs utilisent des riverains comme acteur (Fellini, Pasolini, Visconti, radu mihaileanu) ils transcendent leur jeu et sont crédibles, partagent une émotions, procurent des sensations.
Dans "Too much love will kill you", les seules scène crédibles sont des scènes réelles (l'accident et des jeunes qui se prennent la tête dans une rue).
D'autre part, ce film qui parle de sexualité et qui se veut avant-gardiste sur le sujet est en retard de 30 ans :
Nous sommes à l'âge de la libération de la sexualité, et le film transpire le machisme, la domination masculine, et ne fait qu'entretenir les tabous, les problèmes liées à la sexualité.
Le personnage principale est une jeune femme qui fugue Au Liban, (d'ailleurs c'est trompeur, car le réalisateur a choisit pour représenter Paris : un appartement avec un style orientale et délabré et une rue avec un vieux Kébab tout pourri qui nous fait perdre tout repère, on a pas l'impression d'être en France. (Heureusement que j'avais lu le Synopsis avant de venir), pour devenir la "salope" d'un proxénète.
La femme dans ce film est écrasé et réduit comme a chaque fois : a un objet. D'ailleurs ce personnage, pendant tout le film, ne fait que subir son environnement, elle est dépourvu de caractère et de fond. C'est une faute d'amateur.
Pour conclure, pour les curieux qui sont motivés par des critiques négatives, cette fois-ci ne suivez pas votre instinct !
ce film est une arnaque, ce réalisateur se moque de son son public, n'a aucun respect pour lui. Ce réalisateur fait des films que pour lui. l'art n'est pas élitiste, il est universelle ! Votre ouïe va en prendre un coup. Si vous allez le voir, vous allez propulser un réalisateur que se moque de son public, qui n'a aucune qualité technique et artistique. S'il vous plait qu'on laisse la place a de vrai réalisateur, déjà que la France a un retard au niveau technique, si on laisse percer ce genre de réalisateur, le cinéma d'auteur et indépendant Français va tomber dans un ridicule sans nom !