Amazonia pourrait s’apparenter à la suite de La Planète Blanche, documentaire déjà réalisé par Thierry Ragobert qui explorait la banquise. Même équipe, même volonté, seulement il ne s’agit plus ici d’une simple observation, mais belle et bien d’une fiction, dont les animaux sont les seuls acteurs.
Le but de ce film est de faire découvrir aux spectateurs la forêt amazonienne. Pour cela, le producteur Stéphane Millière a eu l’idée de la présenter par le biais d'un regard étranger à cet univers. C’est ainsi qu’est né le personnage principal, un singe capucin évoluant parmi les hommes, projeté dans la forêt suite à un accident d’avion. Il devra alors réapprendre à vivre en liberté, entre risques et découvertes d’un monde incroyable.
La majorité des "animaux acteurs" présents dans Amazonia ont été victimes de braconnage et vivent désormais dans un refuge.
Malgré tous les dangers présents dans la forêt amazonienne, la chose à laquelle l’équipe devait faire le plus attention était les chutes de noix de coco, première cause de mortalité dans cette région.
L’élaboration du concept d’Amazonia aura nécessité en tout deux ans de repérages et de recherches scientifiques afin de pouvoir constituer un scénario sans voix-off et ne mettant en scène que des animaux.
Il aura fallu près d’un an pour habituer les animaux à la présence de l’équipe, grâce à des spécialistes animaliers comme Pascal Tréguy et du matériel en bois remplacé progressivement par le véritable matériel de tournage.
Un documentaire et une fiction sont deux choses extrêmement différentes à tourner. Pour une fiction, comme Amazonia, l’équipe est forcément plus nombreuse. Or plus de personnes sur un "plateau" en plein coeur de la forêt amazonienne, surtout pour filmer des animaux, est un inconvénient de taille. Si l’on ajoute à cela l'utilisation de la 3D qui nécessite deux caméras, les caprices de la météo ou les caprices des animaux, le tournage aura duré au total 2 ans...
Avec des centaines d’heures de rushes et une histoire difficile à raconter seulement à travers l’émotion des animaux, Thierry Ragobert et Nadine Verdier ont passé une année entière à monter Amazonia.
Les capucins sont une espèce de singe très intelligente. Travailler avec plusieurs d’entre eux nécessite énormément de diplomatie : "Un jour où on leur avait sans doute trop demandé, ils se sont révoltés en attaquant plusieurs membres de l’équipe", Précise le dresseur Pascal Tréguy.
Tourner en pleine forêt amazonienne, même entouré de spécialistes, peut s’avérer dangereux. Pascal Tréguy avait capturé pour les besoins du film un Pico de Jaca, serpent dont la quantité de venin injectée par une seule morsure est capable de tuer cinq éléphants. Martin Blum, premier assistant réalisateur, revient sur cette séquence : "En à peine 10 secondes, il avait passé le premier sas de sécurité et était en train de franchir le deuxième juste en ondulant. Panique sur le plateau avec toute l’équipe en train de prendre ses jambes à son cou."