Ce qu'il y a de bien avec les westerns nouvelles générations, c'est que les auteurs, réalisateurs, ne se mettent pas de barrières, ils gardent les codes tout en instaurant un nouveau souffle, une nouvelle approche. On garde donc le plaisir de regarder un western et on se laisse emmener dans des histoires contemporaines. Ici, la preuve, le Marshall chevauche à travers des prairies, très verdoyantes, on est loin du désert, de la Monument Valley, la pluie est donc un élément aussi important, elle est annonciatrice des ténèbres. L'histoire nous confronte à un prédicateur, qui a fait main basse sur une ville, il domine ses sujets aussi malsain et aussi dangereux qu'un cobra. Comment ce gourou, a t-il pu soumettre des personnes à ses désirs, c'est toujours la même question; une fois décelé la faiblesse des hommes et des femmes, il est plus facile de les manipuler. Ponctué de moments bruts, de violence, de folie, le film se ballade entre contemplation et distraction, un western atypique où le héros, belle gueule devra jouer des colts pour s'en sortir. Un regret quant à la fin, qui nous offre une scène frôlant le ridicule, lorsque le prédicateur se mutile...était-ce vraiment nécessaire ?