(Une seule critique pour les deux films) Des coïncidences et des petites incohérences m'ont parfois gênées. L’œuvre reste toutefois intéressante, tantôt angoissante, tantôt émouvante. Parmi les différents segments, mes préférés sont ceux de la poupée et de l'ours.
Sans conteste je préfère la deuxième partie au niveau cinématographique et artistique. Cette première partie traite le drame avec moins de vérité à mon sens et met en scène le fantasme de la petite fille qui peut parfois paraître gênant, même si lentout reste admirablement traité en termes de dignité, de souffrance, de résignation violente et les issues fatales ne sont de trop. En revanche, la critique sociale et la manipulation des opinions y apparaît comme trés juste mais traitées néanmoins sans profondeur, juste pour faire avancer l'histoire. Cette saga demeure une peuvre remarquable. Et, encore une fois, comme j'ai pu le lire dans certaines critiques, il ne s'agire pas du même Kurosawa que celui qui est mort et dont tout le monde a entendu parler. Ils n'ont même apparemment aucun lien de parenté.
Shokuzai est une série TV en 5 épisodes montés en deux films sortis en France fin mai-début juin. 4 fillettes sont les témoins de l'assassinat de leur camarade de classe. Prostrées, elles sont incapables d'identifier le meurtrier au désespoir de la mère de la victime. Quinze ans passent. Devenues adultes, chacune réagit à sa façon : certaines veulent se souvenir, d'autres veulent oublier. D'où quatre épisodes consacrés chacun au destin de l'une des filles. Et un dernier qui clôt l'intrigue en suivant la mère et en révélant l'identité du coupable (non ! ce n'est pas la mère ! c'aurait été un peu gros, non !).
La forme télévisuelle permet au réalisateur de "Kairo" et de "Tokyo Sonata" de mêler plusieurs genres : le film policier, le film fantastique, la chronique sociale. Chaque épisode a son unité, son identité visuelle et chromatique. Pour autant l'attelage forme un ensemble qui manque de cohérence, malgré la présence récurrente de la mère et de ses sublimes hauts talons. Le cinquième épisode constitue moins une clé de voute, un point d'orgue qu'une conclusion grand guignolesque qui décrédibilise la construction d'ensemble.
Après avoir été scotché par Tokyo Sonata et agréablement surpris par Yojimbo ou encore les Sept Samourais, je n'ai pu qu'être déçu par ce nouveau film de Kurosawa. Comme les autres critiques l'ont signalé, le film est très lent. Mais en plus de cela, et à l'inverse de Tokyo Sonata qui était aussi lent, les personnages sont traités trop rapidement, trop superficiellement (probablement en raison du fait que c'était initialement un livre puis une série et donc qu'ici, faute de temps, leur personnalité ne pouvait être approfondie) et ne sont donc vraiment pas attachants. L'intrigue du film semble simplement être là pour combler un peu de ce manque de profondeur des deux histoires (chaque film étant divisé en 2 parties), qui sont finalement quasiment indépendantes les unes des autres et qui ne font jamais avancer cette intrigue principale. spoiler: Il n'y a qu'à la fin du premier opus que l'on semble rejoindre cette intrigue, fin qui est malheureusement ridicule de par son aspect inutile et cliché. (Les corbeaux noirs étaient-ils vraiment utiles? Etait-ce impossible de les faire un peu mieux?)
Enfin les histoires en elles-mêmes ne sont pas passionnantes. La première est tellement incongrue que je n'ai vraiment pas réussi à rentrer dedans, et pourtant elle traîne vraiment en longueur. La seconde, plus facile d'accès disons, pourrait être intéressante si elle n'était pas traitée si superficiellement spoiler: et selon les clichés habituelles comme la pauvre femme ennuyée par son dirigeant... . J'ai souhaité tout de même mettre deux étoiles car j'ai souvent été surpris par les prises de vue et par la mise en scène, plus l'effort de faire un film "différent". Cependant le film reste long, froid à nous empêcher d'y entrer, et tout simplement morne. J'ai aussi trouvé que ca donnait une image pessimiste du Japon que je ne partage pas. Je n'irai probablement pas voir le second au cinéma.
Ennuyeux! C'était soporifique, l'histoire est même pas intéressante, c'est très lent quant aux dialogues ils sont plutôt mauvais. Je regrette vraiment d'avoir payer 5 euros pour un tel ennui, j'ai eu l'impression d'être rester 3h dans la salle!
Une première partie réussie, avec un mystère pesant et une atmosphère originale ! Malheureusement, il y a la suite, dont le film est totalement dépendant... et là, c'est une autre histoire !
Excellente initiation aux méandres relationnels d'une société japonaise restée codifiée malgré les développements de de l'individualité et l'émancipation des femmes longtemps dominées Cet épisode est particulièrement réussi dans l'analyse de l'incorporation de la culpabilité par ces jeunes femmes qui régleront dans le sang la souillure ressentie d'avoir laissé sans défense leur petite copine icone si parfaite d'une vie familiale et sociale si parfaite et si esthétique.. L'analyse psychologique du caractère de chaque fille est ciselée , le personnage de la mère est plus archétypal sorte de figure spectrale menaçante et attisant l'esprit du devoir et de la vengeance comme le père d' Hamlet. Je recommande ce film pour le fond original et la forme d'une beauté parfaite.
Le scénario promettait pourtant milles merveilles, mais l'histoire devient vite un catalogue un peu lourd sans fusion entre le chapitre 1 et 2... Certaines scènes semblent beaucoup trop bâclées. Des raccourcis sont vite établis ce qui les rend burlesques. On n'y croit pas.
J adore les films asiatique la beauté de leur plan leur silences leur rythmes mais la c'est trop niais il ne passe rien ou alors des choses improbables dans la vraie vie Le chapitrage des personnages est sterile. En clair j'ai piqué un petit roupillon et serais quitte de voir la 2eme partie au ciné.
Séparé en deux parties sans raison autre que commerciale pour son exploitation française, c'est seulement dans sa version intégrale que "Shokuzai" révèle sa splendeur. Saga découpée en cinq chapitres et un prologue tous très différents, elle est une réflexion profonde sur la place de la femme dans la société japonaise en même temps qu'une œuvre réussie sur le thème de la vengeance. "Shokuzai" traite ainsi de la phallocratie nipponne et des absurdités en découlant, le tout servi par un scénario intelligent et bien écrit et une mise en scène de qualité, notamment dans les chapitres 3 et 4. On retiendra cette ambiance noire et étouffante dans le chapitre 3, celle plus légère et néanmoins vénéneuse dans le chapitre 4 et enfin la complexité de l'épilogue, réunissant toutes les ficelles tissées pendant quatre heures et demie. On aurait d'ailleurs envie de voir chaque sous-partie développée plus longuement, tant les personnages sont attachants, malgré une certaine forme de redondance dans la conclusion, les rebondissements étant d'abord montrés puis souvent de nouveau expliqués. Les thèmes musicaux associés à chaque chapitre sont quant à eux très beaux et leur donnent une identité propre. On ne saurait se lasser de l'atmosphère perfide de ce chef-d’œuvre ample et majestueux.
Le spectateur s'ancre dans cette ambiance des films japonais "types", assemblant voyeurisme, suspense et exagération des sensations. Tout cela est extrêmement bien mis en scène, les acteurs arrivent à nous imbiber dans leurs aventures par leur jeu très expressif; le rapport au passé est bien exploité et le thème de la quête de la rédemption englobant le tout permet d'entrer dans l'horreur perpétuelle du passé des jeunes femmes. Très bon film japonais que je vous conseille vivement.
J'ai bien aimé "celles qui voulaient se souvenir". Intéressée par les deux filles devenues adultes et toujours perturbées par le crime de leur camarade et la réaction délétère de la mère, espèce de gorgone proférant une malédiction, j'ai apprécié la description de la société japonaise tellement à l'opposé de la notre, du moins au premier abord.
A lier avec la seconde partie, qu'il faut voir impérativement même si cette première partie peut se suffire. Une réalisation qui maîtrise magnifiquement le récit, la lenteur des non-dits. Photographie remarquable. Les acteurs (surtout les actrices en fait) sont excellents. Le Japon des petites villes et des gens modestes. Une histoire implacable avec son lot de mystères et de retournements. Singuliers destins de la condition humaine. Histoires pleines de soufre. On aime terriblement. Du grand cinéma.