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Tupois Blagueur
66 abonnés
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4,0
Publiée le 27 juillet 2015
Bien qu'il soit quasi-impossible de faire des critiques séparées sur chaque partie de "Shokuzai" tant les deux parties sont complémentaires, je tente quand même ma chance. Pour cette première partie ayant pour titre "Celles qui voulaient se souvenir", Kiyoshi Kurosawa nous expose le point de départ de ce drame au long court : quatre fillettes sont témoins du meurtre d’Emili, leur amie et nouvelle camarade de classe. Elles ont subi un traumatisme émotionnel et ont oublié le visage du tueur, et ça, Asako (la mère d'Emili) ne peut le leur pardonner : elle leur impose la pénitence à vie ou une compensation personnelle pour leur accorder le pardon. Ceci, associé au choc émotionnel, va détruire la vie de ces jeunes filles. Ici on suit Sae et Maki, l'une pure, qui a refusé de devenir femme, l'autre forte (du moins en apparence) est devenue une institutrice très stricte. L'une comme l'autre vont révéler leur fragilité et la profondeur des séquelles de ce qu'il s'est passé il y a quinze ans. Kurosawa filme avec une froideur et une maîtrise formelle de toute beauté, dressant un portait peu enviable de la société japonaise sans fioritures et sans longueurs, sans aucune forme de compassion dans le ton. La suite de la critique est à lire dans "Celles qui voulaient se souvenir".
4 petites filles dans une cour d’école d’un village japonais sont témoins du meurtre d’une cinquième sur fond d’une vague de vols de poupées françaises dans les habitations. Etrange ? Plus étrange encore, choquées par le drame, les 4 filles, ayant pourtant vus longuement le tueur, ne parviennent à se souvenir de son visage. La mère de la petite, vengeresse, promet aux petites filles de payer lourdement de n’avoir permis de retrouver le tueur de sa fille. Cette malédiction va les poursuivre dans leurs vies d’adulte. Dans ce premier film du dytique, on va suivre les tourments de deux d’entre elles, encore hantées profondément par ce qu’elles ont vécu. Kurosawa livre un polar glaçant et énigmatique sous forme d’une histoire de fantômes. Les deux jeunes femmes au centre de ce premier opus sont hantées par le fantôme d’Emili, mais aussi de sa mère au deuil machiavélique, et celui de l’assassin courant toujours dans la nature. Ce thriller est découpé sous forme de feuilleton (option retenue pour sa diffusion par la télé nippone) et donc de portrait de femmes détruites voire même non construites. Les deux premiers portraits font même froids dans le dos. Kurosawa a le talent d’imbriquer ces deux destins maudits avec talent. La culpabilité naturelle mais surtout dont les a affubler la mère de la victime est au centre des débats avec une variante sur la forme pour les deux premières histoires. Mise en scène sous forme d’ellipse, esthétique épurée, montage lent et patient ; du cinéma nippon bien léché. Vivement l’opus 2… Prenant
Séparé en deux films et 5 parties, Shokuzai est une oeuvre fleuve dont chaque partie diffère complètement. Dans la première partie, on suit les retrouvailles de la première jeune fille avec un camarade d'enfance qui veut se marier avec elle. Cette première partie est vraiment glauque, servie par un choix de couleurs ternes, ou plutôt d'une absence de couleur. Quelques moments forts émergent, et même si c'est lent, Kiyoshi Kurosawa met en place une ambiance malsaine très réussie. Concernant la deuxième partie, elle est très différente, on retrouve un monde bien plus coloré. La deuxième jeune fille se montre bien plus énergique et bien dans sa peau que la première. Mais le traumatisme est bien présent, et se voit dans les réactions excessives de la jeune fille. L'ensemble donne peut-être un peu trop l'impression d'un exercice de style pour vraiment convaincre, d'autant que la fin est assez particulière, mais les ambiances successives et la critique sous-jacente de la société valent le détour. Ca intrigue et donne envie de voir la suite.
Je suis passé par à peu près tous les émotions dans cette première partie, car je n'arrivai pas à situer le film. Est-ce un policier? Un film de vengeance? Ou encore un drame? J'ai eu de la peine surtout que le rythme des 30 premières minutes est lent. Mais la suite se révèle vraiment croustillante. En faite à travers ces portraits de femmes, Kyioshi Kurosawa veut peindre le portrait du Japon d'aujourd'hui: la réputation qui tient énormément de place, le problème des mariages arrangés ou encore l'influence de l'éducation sur les enfants. Très intelligent et surtout vraiment bien filmé et joué. Les actrices sont formidables de dramaturge. Elles incarnent à la perfection du mal-être de la société japonaise et permet aussi de mettre en place une intrigue intéressante. J'ai hâte de voir où elle nous mènera. Je le conseille. Et n'aillez pas peur de lenteur du début.
Tout bonnement, un chef d'oeuvre !!! A travers un drame épouvantable, le Japon moderne est subtilement décrit. On y sent tout le poids de l'honneur, du sacrifice, de la recherche du pardon, de la vengeance, du poids de la hiérarchie, des mariages arrangés. De plus la part psychologique est omniprésente notamment par rapport aux conséquences du vécu passé dans l'enfance. La mise en scène de Kurosawa est admirable. Point par point, il décrit le destin de chacun et l'on suit attentivement ces différents parcours de vie. A l'issue de cette première partie, on a hâte de voir la deuxième, pas forcément pour en connaître le dénouement mais pour suivre une fois de plus, le destin brisé des autres jeunes filles.
Kiyoshi Kurosawa,enfant terrible du cinéma japonais des années 90,semble s'assagir avec les années. Il n'en reste pas moins un maître des images hantées,des atmosphères obsédantes,des personnages gantées. Cette anthologie oscillant entre le thriller à indices et le drame glacial est une totale réussite. 4 fillettes assistent impuissantes à l'assassinat d'une cinquième. S'enfermant dans le mutisme,elles s'attirent les foudres de la mère dévastée,qui leur fait promettre pénitence. 15 après,le destin les rattrape... Kurosawa a été contraint de diviser son mini-feuilleton en cinq segments,et donc deux films,pour l'adaptation cinématographique. "Shokuzai-celles qui voulaient se souvenir" s'intéresse à Sae et Maki. Apposer ces deux personnages est très intéressant,car autant l'une est virginale,passive et fragile,autant l'autre est plutôt agressive et forte du moins en apparence. La "malédiction" suit un ordre immuable: isolement,dépression et acte de violence irréfléchi. Si le segment sur Maki prend trop son temps,mais se révèle imparable;celui sur Maki doit beaucoup à la force de conviction de son interprète. Impatient de voir la suite...
Cette première partie de "Shokuzai" place la barre très haut. A la fois poème visuel et plongée en eaux troubles dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine, elle impressionne par sa combinaison de thèmes psychanalytiques patents (la culpabilité, l'autoflagellation ...) et de thèmes latents (les troubles sexologiques qu'on devine chez certains personnages). On se laissera longtemps hanter par cette image incroyable de Sae déguisée en poupée pour satisfaire son mari - une vision aux confins de l'horreur et de la poésie.
Film incontournable. A voir absolument en se laissant porter par sa lenteur et sa grâce. Les images sont superbes. Les situations nouvelles. L'intrigue haletante. On se jette tout de suite après sur la seconde partie qui est un feu d'artifice scénaristique !!!
Du destin qui lie les personnages Kiyoshi Kurosawa fait un thriller aux ambiances passant du fantastique au policière,du dramatique à l'horreur le tout enveloppé avec une image hypnotique. C'est maitrisé d'un bout à l'autre,chaque histoire possède son intérêt et le suspens est parfaitement construit jusqu'a son aboutissement.
Le grand retour de Kyoshi Kurosawa, avec un récit gigogne particulièrement anxiogène. S’aventurant parfois à la lisière du fantastique, « Shokuzai » explore la psyché féminine sous toutes les coutures et dresse un portrait glaçant de la société japonaise, entre refoulement individuel et violence sociale. Ici tout est affaire de culpabilité, qui travaille chaque personnage et fonde son rapport aux autres, souvent très oppressif. Qu’elle soit amoureuse, amicale ou familiale, l’altérité est forcément pathogène chez Kurosawa. On regrettera cependant que l’intensité dramatique baisse un peu avec les deux derniers épisodes et que la résolution finale, assez laborieuse, soit bien trop explicative. Le premier opus trouve néanmoins sans mal sa place dans la riche filmographie du cinéaste nippon.
L'ambiance est lourde, Kurozawa sait tellement bien faire ça. On est entraîné dans l'inquiétude et le tourment des personnages. La photographie est plutôt grise et renforce l'ambiance malsaine qui se dégage de cette histoire. Vivement que je regarde la suite pour en savoir plus...
Kiyoshi Kurosawa (Cure, Kaïro, Tokyo Sonata...) montre un certain talent pour cultiver le mystère, distiller malaise et angoisse. Il filme comme personne les espaces vides (cours, salles ou couloirs inquiétants) ; il gère une lenteur très calculée, soigne ses éclairages et offre quelques tableaux assez tétanisants, notamment celui de la femme déguisée en poupée pour satisfaire les désirs de son mari. Mais l'esthétique et la narration ne font pas tout. Cette première partie de Shokuzai ("pénitence" en japonais) repose sur un canevas empesé, nouant et dénouant de façon tortueuse les fils du traumatisme, de la culpabilité et de la rédemption. Sur le plan psychologique, le trait est appuyé. L'expression des névroses et des perversions touche parfois au grotesque. Et l'enchaînement des situations paraît bien artificiel, au service d'une démonstration (l'irruption du fou à la piscine pour offrir une occasion de "rachat" au personnage de Maki). Pas très subtil, donc...
Je conseille cette histoire faite en 2 films à tout le monde. Cet excellent thriller est vraiment très original et prenant. Au japon une fillette est assassinée. Bien que ses 4 copines ont vu le visage du meurtrier (mais pas nous), le choc ne leur permet pas d'en garder un souvenir précis. La mère de la défunte va pourtant les obliger à s'en souvenir pour retrouver le meurtrier, ou le cas échéant payer leur dette en offrant une compensation. Ce premier volet "celles qui voulaient se souvenir" dresse le portrait 15 ans plus tard de 2 des 4 jeunes filles qui ont plutôt intérêt à se "souvenir" tout en montrant l'impact de ce meurtre sur leur vie adulte. Le second film "celles qui voulaient oublier" s'intéresse aux 2 autres jeunes filles et livre surtout les clés de l'intrigue, mais je ne l'ai pas encore vu. Cette manière de séparer en 2 films les conséquences d'un meurtre sur des témoins qui ne l'ont pas du tout vécu de la même manière, est très originale et mérite vraiment d'être vue. Toutes les actrices sont excellentes. L'ambiance est assez glauque tout en conservant un mystère constant et froid. J'ai hâte de voir la suite pour découvrir le fond du mystère !
Kiyoshi Kurosawa développe là une œuvre tout à fait originale tant sur le plan de la narration, chaque jeune femme a son épisode, que sur celui de la réalisation, des portraits de femmes blessées, humiliées, persécutées dont le destin a basculé en assistant impuissantes au meurtre de leur petite camarade. Une œuvre singulière, froide et méthodique, impeccablement dirigée dans une société dont le sens des valeurs nous est peu familier . Un suspense de polar doublé d'une fine analyse des comportements humains qui joue sur le pardon, la rédemption et la pénitence. Pas vraiment drôle la société japonaise !! Il faut bien quatre heures pour raconter tout ça. Et nous avons enchaîné les deux films dans la foulée. La fin est quand même un peu tarabiscotée !!!
L’interprétation est magistrale dans ce cadre hors norme, notamment Kyôko Koizumi qui incarne la douleur avec perfection. Et la présence de toutes ces femmes en raconte long sur leur situation dans le Japon moderne.
On découvre aussi dans ce film un Japon du quotidien, celui des petites campagnes ordinaires, de la grande ville, celui aussi de la pauvreté et des classes moyennes.
A l’origine Shokuzai est un roman japonais de Kanae Minato qui s’est vu adapté pour la télévision nippone en une série de 5 épisodes. En passant les frontières, celle-ci se métamorphose en 2 films qui sont pour le coup indissociables. Avec Shokuzai - Celles qui voulaient se souvenir, on découvre donc cet évènement dramatique qui va lier les 5 personnages à savoir la mère de la victime et les 4 camarades de classe. On a droit alors à une succession de portraits en commençant ici avec les personnages de Maki & Sae et pour cette dernière notamment le spectateur a de quoi être déconcerté. Une première partie vraiment passionnante et qui nous donne qu’une envie ; celle d’aller voir au plus vite la suite.