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poet75
275 abonnés
703 critiques
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4,0
Publiée le 3 juin 2013
Tout commence par un fait divers atroce: quatre fillettes voient l'une de leurs camarades s'en aller avec un inconnu dans la cour de leur école. Un peu plus tard, elles découvrent le cadavre de cette dernière. Interrogées, mais traumatisées, terrorisées, elles sont incapables de décrire l'homme qu'elles ont vu. Cependant la mère de la fillette assassinée ne désarme pas, elle veut que l'on arrête le coupable. Quinze ans plus tard, les quatre fillettes devenues adultes sont rattrapées par ces événements du passé. Le premier volet s'attache à deux d'entre elles... Excellent film qui, malgré un rythme un peu lent, un ton par moments presque languissant, mais agrémenté de quelques scènes "choc", fascine d'un bout à l'autre. Le réalisateur, Kyoshi Kurosawa, maîtrise parfaitement son affaire et surtout a conçu un film aux personnages très attachants. Les portraits de femmes qu'il nous offre sont superbes! Vivement la deuxième partie! 8/10
Il y a quelque chose de tout à fait bouleversant dans cette série. La lenteur exagérée, le mal-être palpable de chacune de ces femmes en quête de rédemption, l'ambiance lourde qui ne laisse aucune place à un bonheur même passager. Un désespoir frappant, qui prend au tripes, et qui ne s'estompe jamais. Voilà 5h de films que je n'ai pas vu passer, et après lesquels j'ai eu besoin d'un moment pour me replonger dans le monde réel, ou tout est plus rapide, plus coloré, plus violent. Shokuzai est une pause complètement intemporelle, une suite de portraits qui ne peut pas laisser indifférent.
La première partie de ce diptyque est fascinante à plus d'un titre. L'histoire est véritablement passionnante et l'interprétation est de tout premier ordre. Dommage que la mise en scène se contente du minimum syndical car a force de sobriété elle en devient presque invisible. Certainement le manque de moyens n'est pas étranger a cela. Le réalisateur se rattrape néanmoins dans sa direction d'acteurs qui sont tous impeccables. Dommage également que ce parti pris de mise en scène crée une telle distance avec son sujet car l'émotion aurait pu être plus forte. L'ensemble est néanmoins traversé par un souffle certain qui captivera plus d'un spectateur.
J'ai bien aimé. Il y a certes quelques longueurs, mais dans l'ensemble le film est bien fait et surtout le scénario est assez fouillé pour qu'on s'y intéresse, et pour qu'on ait envie de connaître le fin mot de l'histoire. Du point de vue ambiance, attendez vous à un film dramatique, dans lequel on va assister au destin tragique de quasiment tous les protagonistes, dans lequel on va également apprendre que tout le monde à une part de responsabilité dans les événements qui surviennent dans la vie, le tout assaisonné d'un poil de fantastique.
Le film cultive un mystère très prégnant, dans lequel se mêlent de nombreuses thématiques comme celle, très japonaise, du devoir. Le découpage de l’histoire permet d’aller plus loin qu’une simple intrigue policière, car il met en avant les conséquences du drame sur les quatre jeunes filles. Chacune vit à sa manière l’après-drame : Sae n’arrive pas à grandir car le drame a empêché l’arrivée de sa puberté, Maki devient forte et veut rendre justice, Akiko est renfermée sur elle-même face à un frère violent, et Yuka est obsédée par la figure du policier.
A travers ces quatre portraits, c’est quatre visions de la jeune fille qui nous sont livrées, caractérisées par deux dualités : virginité/maternité et force/faiblesse. Le film montre comme la jeune fille est prise dans un entre-deux, adulée pour sa figure aussi innocente que sexuée. Le drame qu’elles ont vécu ne fait qu’accentuer ces traits caractéristiques, faisant d’elles un quatuor composé d’une vierge, un soldat, un ours et une mère. Ce diptyque aurait eu une place d’honneur dans le cycle La jeune fille du Forum des Images, car il illustre toutes les thématiques abordées lors des cours de cinéma.
Kiyoshi Kurosawa nous offre un bonheur visuel, dont l’esthétique souligne l’ambiance pesante et mystérieuse. Chaque plan est le fruit d’un travail médité, où les formes filmiques (effets flous, profondeur de champ, éclairages…) sublime l’intériorité des personnages. Et Kyoko Koizumi et ses partenaires féminines rayonnent à l’écran d’une beauté bouleversante propre au raffinement japonais.
Je suis passé par à peu près tous les émotions dans cette première partie, car je n'arrivai pas à situer le film. Est-ce un policier? Un film de vengeance? Ou encore un drame? J'ai eu de la peine surtout que le rythme des 30 premières minutes est lent. Mais la suite se révèle vraiment croustillante. En faite à travers ces portraits de femmes, Kyioshi Kurosawa veut peindre le portrait du Japon d'aujourd'hui: la réputation qui tient énormément de place, le problème des mariages arrangés ou encore l'influence de l'éducation sur les enfants. Très intelligent et surtout vraiment bien filmé et joué. Les actrices sont formidables de dramaturge. Elles incarnent à la perfection du mal-être de la société japonaise et permet aussi de mettre en place une intrigue intéressante. J'ai hâte de voir où elle nous mènera. Je le conseille. Et n'aillez pas peur de lenteur du début.
Le "prologue" (l'assassinat de la fillette) est tout à fait réussi. En le reliant aux deux titres des films, opposant celles qui voulaient se souvenir et celles qui voulaient oublier, on se dit que l'on tient là une idée hors du commun, voire une pépite. Même s'il est déjà difficilement admissible qu'aucune des quatre petites filles ne se souvienne d'aucun détail sur le meurtrier alors qu'elles lui ont parlé en face à face. Las le premier chapitre, consacré à la vie de la première fillette quinze ans plus tard, vire assez vite au pire. Le style d'une banalité extrême nous rappelle, au cas où nous l'aurions oublié, qu'il s'agit au départ d'un film pour la télévision. Quant au contenu, après quelques échanges prometteurs entre les deux protagonistes, il tombe dans l'invraisemblable et le grotesque. Tout est trop lourd, et au final le lien entre les évènements racontés et la "compensation" (est-ce une mauvaise traduction ?) demandée par la mère en deuil longtemps auparavant est incompréhensible ou inexistant. Le second chapitre présente un peu plus d'intérêt, car ce lien est ici assez clair, et car il présente un aspect des relations sociales Japonaises (les rapports entre les parents d'élèves et le corps enseignant ; le fonctionnement interne de ce corps enseignant). Mais cela reste superficiel et là encore, la conclusion est grossière. Alors, le cinéma étant aussi et avant tout un plaisir, je vais me dispenser du visionnage des trois autres chapitres...
C’est glauque au possible, pourtant les décors sont sublimes, épurés comme ces appartements maculés de blanc avec un minimum de meubles mais finalement, ce sont les humains qui sont viciés. Et plus particulièrement les hommes, quasi tous abjects dans ce film, originellement une série télévisée japonaise. Les femmes, au contraire, sont toutes magnifiques et chacune affrontera l’événement passé douloureux les unissant à sa façon, afin d’obtenir la rédemption de n’avoir pu sauver la pauvre Emiri d’une fin horrible. C’est beau, tragique, parfois long, mais terriblement prenant.
A l’origine Shokuzai est un roman japonais de Kanae Minato qui s’est vu adapté pour la télévision nippone en une série de 5 épisodes. En passant les frontières, celle-ci se métamorphose en 2 films qui sont pour le coup indissociables. Avec Shokuzai - Celles qui voulaient se souvenir, on découvre donc cet évènement dramatique qui va lier les 5 personnages à savoir la mère de la victime et les 4 camarades de classe. On a droit alors à une succession de portraits en commençant ici avec les personnages de Maki & Sae et pour cette dernière notamment le spectateur a de quoi être déconcerté. Une première partie vraiment passionnante et qui nous donne qu’une envie ; celle d’aller voir au plus vite la suite.
Kiyoshi Kurosawa développe là une œuvre tout à fait originale tant sur le plan de la narration, chaque jeune femme a son épisode, que sur celui de la réalisation, des portraits de femmes blessées, humiliées, persécutées dont le destin a basculé en assistant impuissantes au meurtre de leur petite camarade. Une œuvre singulière, froide et méthodique, impeccablement dirigée dans une société dont le sens des valeurs nous est peu familier . Un suspense de polar doublé d'une fine analyse des comportements humains qui joue sur le pardon, la rédemption et la pénitence. Pas vraiment drôle la société japonaise !! Il faut bien quatre heures pour raconter tout ça. Et nous avons enchaîné les deux films dans la foulée. La fin est quand même un peu tarabiscotée !!!
L’interprétation est magistrale dans ce cadre hors norme, notamment Kyôko Koizumi qui incarne la douleur avec perfection. Et la présence de toutes ces femmes en raconte long sur leur situation dans le Japon moderne.
On découvre aussi dans ce film un Japon du quotidien, celui des petites campagnes ordinaires, de la grande ville, celui aussi de la pauvreté et des classes moyennes.
Je l'ai peut-être trouvé un peu lent par moment mais le suspens est très bien relancé à la fin, ce qui d'ailleurs enjolive peut-être l'ensemble. Il est difficile de juger sur une partie uniquement mais mon opinion est globalement positive: on a envie de savoir la suite, c'est agréable. Je n'ai pas ressenti de très fortes émotions, notamment le début qui aurait pu être bien plus stressant, mais ce film nous oblige vraiment à nous intéresser à la psychologie des personnages sur un fond très présent et même central de rapports compliqués et même d'opposition hommes / femmes. L'homme est toujours celui qui représente une menace, qui enferme, qui est l'objet de la vengeance. Enfin, la figure de la mère de la victime est autant la représentation de la culpabilité et du besoin de pénitence qu'une figure réelle. Mis à part l'intrigue du tueur, il y a un intérêt pour la deuxième partie : comment seront celles qui veulent "oublier" (quel profil différent) ? Quel sera le rôle de cette mère ?
Un thriller au bord du surnaturel, kurosawa aime filmer les fantômes, qui sont très présents dans sa longue filmographie. Filmé comme un feuilleton, découpe en chapitres dont chaque partie nous indique la vie 15 ans plus tard de ces 4 petites filles devenues adultes qui ont une dette vis a vis de cette mère qui a perdu sa fille, amie des ces 4 filles et qui a été enlevé sous leurs yeux mais qui sont frappés d amnesie et qui ne peuvent pas décrire le meurtrier. Cet événement va être un fardeau pour elles. Ce qui va peu à peu détruire leur vie. Avec une mise en scène époustouflante, kurosawa traduit bien ces histoires glauques et angoissantes qui nous hypnotise et impatients de voir le point final de ce film en 2 parties.
Séparé en deux parties sans raison autre que commerciale pour son exploitation française, c'est seulement dans sa version intégrale que "Shokuzai" révèle sa splendeur. Saga découpée en cinq chapitres et un prologue tous très différents, elle est une réflexion profonde sur la place de la femme dans la société japonaise en même temps qu'une œuvre réussie sur le thème de la vengeance. "Shokuzai" traite ainsi de la phallocratie nipponne et des absurdités en découlant, le tout servi par un scénario intelligent et bien écrit et une mise en scène de qualité, notamment dans les chapitres 3 et 4. On retiendra cette ambiance noire et étouffante dans le chapitre 3, celle plus légère et néanmoins vénéneuse dans le chapitre 4 et enfin la complexité de l'épilogue, réunissant toutes les ficelles tissées pendant quatre heures et demie. On aurait d'ailleurs envie de voir chaque sous-partie développée plus longuement, tant les personnages sont attachants, malgré une certaine forme de redondance dans la conclusion, les rebondissements étant d'abord montrés puis souvent de nouveau expliqués. Les thèmes musicaux associés à chaque chapitre sont quant à eux très beaux et leur donnent une identité propre. On ne saurait se lasser de l'atmosphère perfide de ce chef-d’œuvre ample et majestueux.
Fan de K.K depuis des lustres.. C'est un vrai plaisir de le retrouver avec ce "téléfilm" soigné et assez haletant (bien qu'un peu poussif dans l'écriture)... Hâte de voir le 2ème épisode!!!