Top Gun est toujours une balade formidable en terme d'images. 36 ans après l'image n'a pas vieillit, et c'est logique puisque le film a été tourné presque exclusivement en prises de vues réelles : pour cela l'équipe du film a agit main dans la main avec l'armée américaine, on dira merci aux incroyables vrais pilotes de l'armée qui ont pilotés comme des dieux leurs avions de chasse (je trouve qu'ils devraient avoir leurs noms au générique)*. Ce film est une incroyable prouesse technique. D’ailleurs filmer depuis l'intérieur des avions posaient des problèmes puisque les objectifs explosaient sous les G, et il a fallut équiper un F-14 avec des caméras spéciales*. C'est aussi grâce à la réalisation impeccable, parfois magique, du regretté Tony Scott, que l'image est aussi sublime. Impossible de ne pas se souvenir de ces images grandioses des avions de chasses décollant et atterrissant du porte-avion dans les couleurs flamboyantes du soleil levant/couchant.
Alors oui, par contre, le film a vieillit sur le scenario et les personnages. L'ensemble du scenario est pas si mal en terme de thématiques liés à l'armée, à ce qu'ils peuvent vivre, à comment se relever malgré les épreuves. Mais les dialogues sont trop souvent affligeants, car les pilotes sont dans une compétition de coqs en rut assez pénible (même si, on l'avouera, voir leurs torses nus si bien baraqués, ce n'est pas déplaisant pour l'oeil !). à noter que ce serait sur l'idée de Tom Cruise d'instaurer de la compétition que la coupe Top Gun est née dans la tête du scénariste Warren Skaaren*.
L'histoire d'amour, pour finir, n'a aucun d’intérêt, elle n'apporte rien au scenario à part de montrer comment Maverick est un tombeur de ces dames. Il faut quand même savoir que si on trouve tout ça particulièrement cliché et sexiste, c'était encore pire dans la première ébauche de scenario : elle devait être une prof d’aérobic pas très futée ! Tom Cruise et la productrice exécutive de la Paramount auraient insisté pour étoffer le personnage*. On doit au moins admettre que le fait qu'en faire une femme intelligente, une instructrice qui connait les avions de chasses mieux que quiconque, rend le personnage un peu plus intéressant.
En conclusion, le film est toujours un régal pour les yeux, les prises de vues restent inégalées mêmes 36 ans après (bon j'ai pas encore vu Top Gun Maverick, peut être que le deuxième film fait mieux). La bande-son impose son style, faites attention notamment à la longue ouverture franchement parfaite du film entre les images de l'activité sur le porte-avion qui sort de la pénombre progressivement et la musique crescendo. Sur beaucoup de plans, Top Gun est une œuvre d'art. Malheureusement, les dialogues et les personnages viennent plomber l'ensemble. Je n'arrive quand même pas à me lasser de ce film, car peu de films me donnent vraiment ce frisson de oui, il y a des morceaux d'anthologie qui frôlent l’œuvre d'art parfaite.
*source : la très bonne édition DVD avec bonus de 2005