Top Gun est un film considéré comme culte, majeur au sein de la carrière de Tony Scott, et même caractéristique des années 80. Oui, peut-être que dans son découpage, dans ses thématiques, dans son exploration de l'aspect blockbuster de la chose, c'est un pur produit des fantastiques eighties, mais si la plupart des œuvres retentissantes de cette époques sont encore très apprécié autant du public que de la critique à l'heure actuelle, Top Gun ne séduira désormais plus qu'une seule catégorie de personnes. Ceux qui aiment regarder les zoulis zavions voler dans le ciel. Je me moque un peu, mais une fois dépouillé de ses scènes de vols, aussi dingues soient elles pour les fan, Top Gun reste conventionnel, correct, avec quelques éclats croustillants, mais rien qui puisse le faire jouir d'un statut de film culte. Comme ces séquences de vols se révèlent vite ennuyeuses pour qui n'est pas imbu ou intéresse par l'aviation, on se concentre sur le reste. Donc commençons par le casting, excellent : Tom Cruise en forme, Tom Skeritt, Val Kimer, Michael Ironside...tous se donnent à fond dans la joie et la bonne humour, avec Kelly McGills trônant en reine au dessus de tous. C'est elle, si je puis dire, qui rend Top Gun intéressant. L'histoire d'amour qu'elle mène avec Cruise est belle, dénuée de clichée, ne paraît pas bêbête comme bon nombre de vieille romance en ont l'air du point de vue du spectateur d'aujourd'hui. Côté mise en scène, Tony Scott assure, tout comme son frère Ridley, nous livrant d'amples plans de générique, une photographie à toute épreuve, et quelques audaces visuelles dignes d'un Robert Zemeckis. Les choix musicaux complètent la qualité de l'ambiance. On pourra aussi se pencher sur les rapports complexes entre les personnages, mais globalement Top Gun n'est à voir que pour sa petite culture cinématographique personnelle, ce n'est ni un grand divertissement calibré au poil près, ni un objet mêlant avec brio conséquent intellectualisme et sensationnel.