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🎬 RENGER 📼
7 351 abonnés
7 543 critiques
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5,0
Publiée le 12 février 2024
Napoléon 1er mène sa Grande Armée toujours plus loin en Russie, ce qui n’empêche nullement l’aristocratie moscovite de mener leur train de vie habituel, entre mondanités et petits scandales…
Dix ans après l’adaptation de King Vidor (1956) avec Audrey Hepburn & Henry Fonda, les soviétiques ne pouvaient pas se contenter d’une version américaine (qu’ils ne jugeaient pas fidèle). C’est donc le comédien Sergueï Bondartchouk qui s’attèle à adapter sur grand écran le roman monumental de Léon Tolstoï et en restitue une oeuvre flamboyante, une fresque grandiose et une épopée extraordinaire.
Une retranscription qui n’a pas son pareil dans l’Histoire du cinéma, de par sa grandeur étourdissante et démesurée (on compte pas moins de 120 000 figurants (dont une majorité de soldats de l’Armée Rouge) et presque autant de chevaux). La mise en scène est à l’image du film, à la fois renversante et titanesque, il n’y a qu’à voir les incroyables scènes de guerre, les rues de Moscou en proie aux flammes, les grandes envolées de la caméra qui tutoie les nuages (les plans aériens sur les champs de bataille ou lors des ballets, à l’aide de caméras télécommandées), l’utilisation du split-screen ou encore le fait que l’un des protagonistes brise le 4ème mur.
Rappelons néanmoins qu’il s’agit là d’un film de commande produit par le studio soviétique Mosfilm (intégralement financé par l’URSS), cette adaptation était un souhait du Ministère de la culture soviétique de l’époque qui ne lésina pas sur les moyens pour montrer la puissance et la grandeur de l’URSS (le budget est estimé à 100 millions de $, ce qui équivaut aujourd’hui, en prenant compte de l’inflation, à 700 millions de $) et cela transparaît dans tous les plans du film (des décors à perte de vue sur plusieurs hectares, 20 tonnes d’explosif, sans parler de l’utilisation du format 70mm appelé "Sovscope"). Si le film impressionne par sa mise en scène, l’interprétation n’est pas en reste, les premiers comme les seconds rôles nous offrent de beaux moments, mention spéciale aux trois protagonistes principaux (Sergey Bondarchuk, Lyudmila Savelyeva & Vyacheslav Tikhonov).
Война и мир / Guerre et Paix (1966) ne passe clairement pas inaperçu et vous marque la rétine au fer rouge. Quant à la durée du film (7h), en toute honnêteté, on ne les voit pas passer tant on est pris au coeur de l’histoire et subjugué par les images qui défilent devant nos yeux.
Réponse artistique de l'Union soviétique à l'adaptation célèbre par G.Cukor de " guerre et paix" de Tolstoï pour le compte d'Hollywood.
La ressortie en salle en copie restaurée permet de voir ou de revoir ce film fleuve ( un des fleurons du cinéma soviétique des années 60) projeté en trois parties.
La première partie dont il est ici question, est riche en scènes de batailles ( ici c'est surtout celle Austerlitz qui a la part belle) et en scènes plus intimistes d'ou émerge la scène du duel au pistolet entre Pierre (sans doute le personnage le plus intéressant du roman) et l'amant de son épouse.
Oscar du meilleur film ( 1968) G&P est servi par les moyens considerables dont il dispose, mis au service d'une photo formidable. Les décors et les costumes d'époque sont de haute volée et n'ont aucun mal à flatter le regard et à nous transporter au début du XIX ème siècle ( l'action commence en 1805).
Certes, Bondartchouk ( c'est le cinéaste lui même qui interprète Pierre) est moins à l'aise dans les scènes intimistes que dans celles qui proposent des scènes d'actions pures. C'est peut-être là où se trouve le point le moins accompli de son travail.
On relèvera la définition du bonheur mise dans la bouche de André Bolkonski par L.Tolstoi dans une autre scène intimiste réussie :" le bonheur c'est lorsqu'on parvient a éviter le remords et la maladie".
Si l'on compare les deux premiers épisodes, il me semble que celui ci est peut-être légèrement plus réussi et grand public que le suivant.
Il y a de beaux moments, certaines scènes sont avec de jolies idées de mise en scène, mais le jeu des acteurs est souvent daté, les voix off trop littéraires, les personnages secondaires survolés, et le récit peu clair. Bref du bon et du moins bon, pas certain que j'aille voir les deux autres parties.
Une fresque gigantesque de beaux costumes mais d'un ennui sidéral. Beaucoup de longueurs inutiles et des raccourcis incompréhensibles en particulier l'inexpliquee résurrection du prince après sa mort à Austerlitz. Les personnages masculins sont dépressifs neurastheniques sans aucune conversation riches mais vides et inutiles