Le digne Arnaud Mustier, brillant philosophe et également avocat (spécialiste des petits délinquants et de la commission d'office, par choix "impliquant"), 34 ans, se réveille un matin en adulescent - à pathologie : un LTCD carabiné (premier signe clinique : une poussée d'acné redoutable). Chargé par ses parents de veiller sur Jules, 16 ans, son jeune frère, pendant leurs vacances, il va rapidement faillir (gravement !) à ladite tâche.
L'idée de départ est amusante, même si non originale sur le principe (il y a déjà pas mal de films partant du concept de "régression" de l'adulte - se retrouvant dans la peau d'un/e teen-ager, ex abrupto). Là, bien que le trait soit excessivement forcé, dans le but de divertir (bof, bof !), le sujet ne change pas au physique, mais vit son adolescence avec un détonant "effet-retard". Et cette maladie existe bien : Late Teen Crisis Disorder.
Cependant, une fois la problématique installée (Arnaud se trouvant embarrassé par cette puberté improbable, puis enthousiaste jusqu'à l'excès), Tristan Séguéla (le fils de l'homme à la Rolex, un "must" du bling bling) ne sait (avec ses 2 scénaristes) pas du tout évoluer dans son récit, se renouveler, et la potacherie grossière s'installe et prospère - on a droit à toute la gamme, la plus convenue. Sans plus. Les seuls moments réjouissants sont ceux où cette famille de riches bourgeois apparaît avec éclat comme la quintessence de la bien-pensance boboïsante, tiers-mondiste et droits-de-l'hommiste, avec le discours ampoulé ad hoc - la "gauche caviar", comme on le dit un peu moins, dans toute sa splendeur.
Laurent Lafitte, en congé du Français, fait de son mieux pour donner consistance à son personnage d'Arnaud, à potentiel et répliques limités... Christophe Malavoy, dans la posture de Mustier senior (quelques scènes seulement), est honorable. Mais les ados (les vrais) sont, eux, moches et sans grâce, ni talent (et on les voit beaucoup !).