Ne ratez pas ce petit bijou argentin du réalisateur de "Bombon el perro" (qu'il est impossible de ne pas avoir aimé) Son scenario tient sur un timbre poste. Ca tombe bien : le film fait 1h17. Un représentant de commerce usé par la vie se rend en Patagonie. Pour y faire de la pêche au requin ? Pour y retrouver sa fille dont on comprend qu'il a été longtemps éloigné ? Pour y mourir ? Ou pour y ré-apprendre à vivre ? Le film de Carlos Sorin esquisse des réponses d'une infinie délicatesse. Il réussit à être lent sans jamais être lassant. Comme pour "Bombon el perro", on sort de la salle requinqué par cette histoire simple qui donne envie d'aimer la vie.
J'avais vu, et adoré, Historias Minimas... et j'ai autant aimé, même s'il est légèrement inférieur au point de vue l'intrigue, Jours de pêche en Patagonie. Bon... pour apprécier le dernier film de Carlos Sorín, il ne faut pas avoir envie d'une intrigue compliquée, d'une caméra sophistiquée et d'effets spéciaux. Il y a peu à en dire, c'est un opus d'une sobriété totale, une petite merveille de simplicité et d'humanisme, agrémentée de quelques discrets traits d'humour. Il y a, comme toujours chez Sorin, une attention particulière, presque tendre, portée aux personnages, une façon de capter les petits détails du quotidien, une atmosphère "fraternelle" qui rendent l’œuvre facile et douce. Pourtant, pas ou peu d’histoire. Un personnage central, attachant d'emblée, mais banal. Et cet éclopé de la vie, tombeur sans l'avoir voulu, buveur sans y prendre garde, salaud sans volonté de l'être, nous est tristement familier. Sorin procède par petites touches, il crée un climat qui nous permet de revivre avec le personnage, en phase de rédemption. L'immensité des paysages, la bande son assez envoûtante, l'interprétation d'Alejandro Awada, tout en douceur et sourires étonnés : pas de doute, peu à peu la sauce "prend" et le charme opère. C'est délicat, subtil et sans pathos excessif. La fin nous surprend alors qu'on aurait bien continué un peu à cheminer aux côtés du héros, les 78 minutes ont passé comme l'éclair. Jours de pêche n'est pas un vrai road movie, il se déroule toujours au même endroit, même si c'est un ailleurs improbable et "exotique". Mais le cheminement a lieu, c'est à l'intérieur du héros lui-même qu'il se produit.
Les habitués du Festival des trois continents connaissent bien Carlos Sorin, le réalisateur attachant de Historias minimas ou Bombon el perro.
On retrouve dans son dernier film les qualités qu'on avait déjà remarqué dans ses oeuvres précédentes : une attention extrême portée aux personnages, une capacité à capter ces petits moments de la vie lors desquels ... la suite sur Christoblog : http://0z.fr/1HmlD
Le réalisateur de "Bonbon El Perro" récidive dans le style affectueux qu'on lui connaît. Même subtilité, même atmosphère de bons vieux potes. Cette bonhomie du personnage central, le type attachant d'emblée (quelle expression craquante !) se devine ancien tombeur malgré lui, ses femme et fille bâties en conséquence. Le parfait innocent des retours de manivelle. Des situations quotidiennes d'une apparente banalité défilent, on se croirait dans sa propre famille ou chez Pagnol revisité argentin. Bien observer la gestuelle, ces tout petits moments d'hésitation que l'usage fait rattraper poliment. En toile de fond, la sauvagerie de la Patagonie. La surprise est la première virée en mer après le choc, le corps en prend soudain pour son grade. Beau et fraternel. On peut juste déplorer quelques longueurs.
L'une des oeuvres "majeures" de Carlos Sorin s'appelle Historias minimas. Le titre pourrait être repris pour la quasi totalité de sa filmographie, y compris Jours de pêche en Patagonie. Délicatesse du trait, splendeur des paysages de l'extrême sud argentin, rencontres fortuites, nous sommes bien dans un univers familier à tous ceux qui apprécient le cinéma impressionniste de Sorin. Pourquoi ce quinquagénaire fatigué a t-il décidé d'entreprendre ce voyage ? Pourquoi n'a t-il pas revu sa fille depuis des années ? Que s'est-il passé pour qu'il se sépare de son épouse ? Le film livre des bribes de réponses, laissant au spectateur le soin de combler les vides. Par petites touches, le réalisateur crée un climat qui réchauffe le coeur au fur et à mesure que son personnage principal renaît à la vie. L'immensité des paysages, leur beauté de début du monde font le reste et le charme opère. L'interprétation d'Alejandro Awada, tout en douceur et sourires bienveillants, qui cachent vraisemblablement un lourd passif émotionnel, est tout simplement magnifique. Jours de pêche en Patagonie a tout de même un défaut terrible : il ne dure que 78 minutes ! A peine le temps de s'attacher qu'il faut déjà se dire adieu.
Paysages infinis, solitude ponctuée de rencontres, difficultés à communiquer… Carlos Sorín fait résonner toujours la même petite musique. Cela marchait très bien dans Historias mínimas et dans Bombón el perro ; cela marche moins dans Jours de pêche en Patagonie. D’abord parce que l’on commence à connaître le style du réalisateur. Et ici, il ne se renouvelle pas beaucoup. Pas un plan ou une situation qui ne fasse penser à un opus précédent de sa filmographie. Sorín fait ce qu’il sait faire. En moins bien, hélas. Tout est un peu court. La durée du film, le scénario… Le minimalisme a ses limites. À force d’abuser des non-dits, on finit par ne pas dire grand-chose. Le portrait des personnages, leur histoire personnelle et leurs relations ne sont pas assez développés. On effleure la relation père/fille et le thème de la rédemption ; les rencontres annexes ne sont pas non plus très abouties. Alors, certes, le film n’est pas désagréable, joliment filmé, correctement interprété (on peut quand même s’agacer des airs toujours gentils et contrits de l’acteur principal), mais il est mince. Jours de pêche en Patagonie est finalement assez caricatural, à la fois du cinéma de Carlos Sorín, mais aussi d’un certain cinéma latino-américain prisé dans les festivals.
Un magnifique film au niveau musique et photographie : sorte de distance et amour de la caméra pour les individus qui sont sublimés par l'image .Quel décalage avec un scénario sans profondeur, je n'ai pas du tout aimé le héros qui pour moi manipule , sous couvert d'une attitude passive loin de la sagesse et de la grandeur d'âme qu'on cherche à nous faire avaler .Bref Je n'ai pas été touché.
Une fois de plus, quel joli film dont nous fait cadeau l'argentin Carlos Sorin ! Après "Historias minimas", "Bombon, El perro", "le chemin de San Diego" et "La fenêtre", c'est de nouveau une histoire très simple traitée avec une sobriété exemplaire : l'histoire d'un quinquagénaire, ancien alcoolique, à ce titre rejeté par sa fille et qui essaye de se reconstruire et de reconstruire sa relation familiale. Un film tout en nuance, plein d'émotion, dans lequel rien n'est asséné : au contraire, beaucoup de choses ne sont que suggérées. Curiosité dans ce film : tous les lieux de tournage, au fin fond de la Patagonie, sont donnés avec beaucoup de précision. Même la société qui, dans le film, organise l'excursion de pêche au requin existe réellement à Puerto Deseado !
J'ai pu lire ici ou là une mise en regard de ces Jours de pêche avec les Acacias. En effet ils sont de la même famille, mais là où les Acacias tenait en permanence une mélodie ténue, Jours de pêche n'est pas assez tenu, trop flottant. Les Acacias serrait de très près ses personnages, là on reste à la surface du père comme de la file. Trop d'ellipse dilue le propos. Rien d'indigne, mais rien non plus de passionnant.
Un film bourré d'humanité qui malgré sa simplicité apparente s'avère d'une grande et belle complexité. L'acteur principal est étonnant de justesse et la musique sublime. Tout comme les paysages de Patagonie. On retrouve dans ce " Jours de pêche" tous les ingrédients qui ont fait le charme des premiers films de Sorin, "Historias Minimas" et "Bombom El Perro". A nouveau un très beau voyage.
J'avais trouvé assez moyen "la fenêtre", à peine meilleur "Le chemin de San Diego" sur la statue de Maradona....Je trouve qu'avec ce film Carlos Sorin reprend l'humanité qui caractérise "Historias minimas" et "Bonbon el perro".... Le seul petit reproche c'est qu'il n'ose plus l'esthétisme qui faisait de historias minimas un bijou de sensibilité.....Esthétisme de la photo, de la musique, on a l'impression au début du film que cela va se produire mais hélas il la délaisse ensuite pour un cinéma s'attachant davantage au fond qu'à la forme.... Passé ce petit reproche, l'émotion du film gagne son pari....On s'attache au personnage principal, à ses contradictions et à un passé que le spectateur peut juger mystérieux quand on entend certains propos de la fille du héros ( Victoria Almeida ?).... Toujours dans la simplicité de l'instant et de l'action, le film nous fait suivre quelques jours en patagonie d'un quinquagénaire qui décide de pêcher le requin en allant voir sa fille..... Pourquoi ? le film ne le dit pas mais il nous dit de saisir l'intant, de le vivre, car la vie est imprévisible.....Les personnages secondaires du film apporte aussi de la tendresse au propos du réalisateur.....J'ai aimé.....
Apprendre à Pêcher et respirer dans la nature semi désertique de la Patagonie justifient l'enthousiasme de Marco Tucci (Alejandro Awada) à la santé fragile. En y retrouvant aussi sa fille, son bonheur est comblé mais nous laisse le goût amer d'une rencontre inaboutie et cachée dans une profonde blessure. Drame mal assumé ou comédie triste, ces jours de pêche nous laissent bredouilles.
L’à priori positif que j’avais concernant ce film se confirma, du mois au début, avec une entrée en matière prometteuse…ambiance, personnages singuliers dans cette station service ravitaillée par les corbeaux. A l’arrivée, malgré de très belles photos, des seconds rôles valant le détour (Fito et son chef guide pécheur, le cousin de Maradona avant son régime en coach de boxeuse…) et une magnifique bande son, un sentiment d’inachevé prédomine. Les deux raisons principales : Un scénario bien trop mince (que s’est il vraiment passé avant l’éclatement de la famille ? N’y avait-il pas meilleur moyen de renouer durablement avec sa fille etc…. ? ) et un acteur principal peu crédible dans son survêtement immaculé et au jeu mécanique perfectible. 3/5 à l’arrivée mais on a peut-être manqué d’ambition en choisissant ce film alors que l'on avait aussi ciblé « le roi du curling » ! ;-)