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Un visiteur
4,0
Publiée le 27 mai 2010
Film déluré et engagé, cet ofni si peu connu éclate les codes du cinéma comme peu peuvent s'en vanter. Mise en scène, narration, etc, chaque composante part en vrille mais jamais en chute libre. L'enjeu n'est pas que celui d'un brûlot gauchiste, loin de là. Pied de nez à la bien pensance du monde du cinéma auto-satisfait, à la classe dominante du cinéma plutôt bourgeois ou intello-bobo... Hymne à la liberté, à la prise de conscience intellectuelle et du sursaut démocratique, dénonciation du racisme et des préjugés, Je suis né d'une cigogne se veut aussi une belle tranche de vie de l'identité française (pas celle galvaudée par un non-débat à visée électoraliste, non, on est en 1998), une photographie populaire aux détails pleins de charme. Il est absolument épatant de lui trouver douze ans plus tard, malgré peut-être quelques excès, des échos symbolisés par un néo-capitalisme à bout-de-souffle, ayant ruiné jusqu'à des états entiers, et dont les propriétaires de la parole publique nous garantissaient (et nous garantissent toujours!) le bienfait et le caractère de seule voie possible salvatrice.
Sombre merde mâtinée de gauchisme, et défendant jusqu'à en être ridicule l'intégration des étrangers, le partage des richesses, la tolérance à l'égard des religions. C'est minable. Cela dit faut reconnaître les piètres tentatives d'originalités du réalisateur. Mon passage préféré : quand le maghrébin, dont le vocabulaire ne semble pas atteindre des sommets, lit "Le manifeste du parti communiste", avec la cigogne qui lui bouffe les cheveux, et les deux autres abrutis qui hurlent une chanson sud-américaine. Le tout, sans sourciller. Avec un air sérieux, il lève la tête et sort un commentaire tellement incompréhensible qu'il en est ridicule.
On croirait voir le premier essai d’un jeune réalisateur plein d’énergie mais, derrière la démarche créatrice de ce Je suis né d’une cigogne, c’est bien Tony Gatlif, déjà presque cinquantenaire et avec une bonne demi-douzaine de longs-métrage à son actif, qui s’évertue à filmer avec un maximum d’authenticité son personnage d’Otto, qu’interprète son acteur fétiche, Romain Duris. Ce jeune chômeur, mais aussi sa petite amie Louna et leur ami Ali, sont des stigmates de ce que la société française peut produire de plus triste, ce qui fait que filmer ainsi, avec une grande sincérité et une humilité des plus charitables, leur quotidien fait de la première du film une chronique sociale franchement réussie. Mais le réalisateur a bien compris que tenir 80 minutes sur un schéma ne mènerait à rien, et le glissement, à mi-parcours, du scénario vers un road-trip plein de poésie réussit à alléger la charge tragi-comique du propos et faire de la seconde une petite comédie légère aux dialogues bien écrits. Evidemment, ce passage d’un traitement très terre-à-terre aux inspirations néoréalistes à un pur délire métaphorique un peu brouillon peut faire décrocher le public mais il est amené avec suffisamment de finesse que l’ensemble garde une certaine cohérence et que le film reste un moment agréable à passer.
Un film ultra métaphorique, qui n'a absolument pas peur de briser en milles morceaux le quatrième mur. Tony Gatlif prend des libertés incroyables pour faire passer son message. Il va jusqu'à animaliser un de ses personnages, pour donner un tout autre relief à son histoire, plus universel et se jouer un peu des spectateurs. Romain Duris est stupéfiant, mais on le savait qu'il gérait et sinon Rona Hartner est absolument insupportable, mais là je suppose que c'est le rôle qui veut ça. Les ellipses un peu trop redondantes apporte malgré tout un petit quelque chose. Enfaite, personnellement, j'ai trouvé que le film présentait quelques caractéristiques godardiennes. Gatlif frôle souvent l'Absurde pour présente une belle fable tragicomique loin d'être parfaite mais qui frappe les esprits...
Quel film ! Il casse toute les représentations qu'on peut avoir d'un film et s'est un plaisir. Un sujet, qui est malheureusement toujours d'actualité et d'une présentation à faire peur : l'immigration. Ses dérives, ses questions et ses besoins. Le film est tourné en dérision, il se moque de lui même et dans un brouillon sans nom arrive à capter le spectateur et le fait rire à outrance tout en passant discrètement ses messages. Tony Gatlif réussi un très beau pari et à fait l'unanimité de la salle. Pourtant ils changent ici de registre, la musique n'étant pas un point central, avec une réalisation et une narration particulière des scènes mais surtout des dialogues choc mais pour un thème qu'il ne cesse de traiter l'immigration, la différence, la classe populaire. Un film que je vous conseil fortement de découvrir, une belle découverte, j'ai ris à outrance et même si je n'aime pas spécialement Romain Duris j'ai trouvé que le rôle lui allait comme un gant, il n'y a que Rona Hartner qui m'a légèrement saoulé mais le narrateur est sur le coup. Pour moi, il est impératif de le voir si ce n'est pas encore fait, vous allez obligatoirement passer un très bon moment et les rires sont garanties.
Un scénario prometteur, mais passées les dix premières minutes un peu barges, le film part totalement en vrille. Le gars qui n’a pas d’argent, péteux au possible, se paye un costume de luxe et une voiture marketée ‘premium’ sans que les commerçants ne prennent la moindre garantie sur sa situation bancaire. Son amie allemande est absolument exécrable dans tous les sens du terme. Et leur copain arabe ne vaut guère mieux, car il ne trouve rien de mieux à faire pour se distinguer que de brûler la voiture de son père. Franchement, avoir à suivre les tribulations de tels énergumènes s’avère vite un supplice auquel il faut mettre terme urgemment. Comme quoi, il n’est pas bon ne s’en tenir aux bonnes critiques tant elles sont parfois mal avisées. Je vais me repasser « les héros » A bord de leur vieille Ford Taunus, nos trois danois sont éminemment plus attachants.
Hymne à la vie, à la révolution, ne soyons plus des moutons, une cigogne qui n'est autre que l'allégorie de ce que l'état rejette, un sans papier... un homme avant tout... des interprètes toujours plus doués, encore un bravo à Mr Tony !!!