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traversay1
3 554 abonnés
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4,5
Publiée le 3 août 2016
Excellent exemple du cinéma de Borzage, avec ce thème de l'amour seul rempart contre l'adversité. Cela peut paraître mièvre, c'est tout l'inverse. Borzage est un maître pour mélanger les styles, dans un mélodrame comme celui-ci, il instille une bonne dose d'humour et un ton presque toujours guilleret, assez déstabilisant eu égard au sujet du film. Dans l'Allemagne en crise du début des années 30, un jeune couple tente de survivre et de s'établir. Chômage, manque d'argent, l'ambiance n'est pas à la fête. De fait, Borzage montre ce qui a fait le terreau de la montée du nazisme, jamais nommé mais qui plane comme une menace et qui s'exprime déjà dans l'attitude des petits chefs auxquels le héros est confronté. Au moins deux scènes rappellent l'oeuvre muette du cinéaste et ses chefs d'oeuvre (7th Heaven, Street Angel...) : celle du tournoiement d'un manège où l'aspect fusionnel du couple est évident, celle de la montée vers une mansarde qui devient leur nid d'amour, symbole des temps difficiles, dans l'attente du bébé à naître. Ce n'est pas un film qui s'impose immédiatement et qui surprend par le refus de reprendre les clichés du mélodrame (il serait plus juste de parler de chronique sociale). Au bout du compte, c'est du pur Borzage, pièce qui ne dépare pas dans la cohérence de sa filmographie.
LITTLE MAN, WHAT NOW, est étonnant par sa modernité, et bien malheureusement, par son actualité. Les états d'âme d'un vendeur zélé qui monte dans la société en aspirant à toujours plus, puis devient à son tour une victime d'un système sans humanité, sont retranscrits avec beaucoup de justesse. On se sent pris au piège de la même manière que Pinneberg, entre désir de loyauté et de conduite morale, et la nécessité de vivre dans une époque de crise. On peut cependant regretter des passages plus mièvres et parfois inutiles en compagnie de Lämmchen, et un happy-end un peu forcé et presque invraisemblable.
Ennuyeux, prévisible et caricatural, ce film est très daté, même pour son époque. Il rappelle plus la naïveté du muet qu'il ne préfigure le cinéma d'après-guerre. Les personnages sont de simples stéréotypes, bon ou méchant, honnête ou malhonnête, insouciant ou angoissé, et la morale est simpliste... "Trois camarades", quatre ans plus tard, saura sortir du mélo larmoyant pour enfin dépeindre des caractères et acquérir une certaine profondeur (tout cela n'est que mon avis, bien sûr).
Très bon film réalisé par Frank Borzage en 1934. L'histoire se déroule juste avant l'avènement du nazisme en Allemagne qui montre la dureté de la crise économique de 1929 notamment le chômage. Un grand rôle pour Margaret Sullavan et très bon Douglass Montgomery.