Première fois que je reprends le temps de revoir The Batman depuis sa sortie en salle et même si je remarque beaucoup de défauts sur lesquels j'avais fermé les yeux la première fois, il faut quand même bien avouer que c'est une très belle réussite, encore plus quand on le remet dans notre contexte actuel des films de super héros qui s'enchaînent et ressemblent de plus en plus à des purges. Matt Reeves a selon moi parfaitement capté l'essence de Batman, mieux que n'importe quel réalisateur jusque là. La psychologie de Bruce Wayne n'est malheureusement pas plus exploité que ça, même si quelques petites scènes et dialogues montrent de manière simple que Reeves a complètement capté l'essence du personnage. A l'image des discours de narrateur au début du film, qui montrent parfaitement l'image qu'est censé représenter Batman : une ombre pouvant se cacher n'importe où. C'est d'ailleurs la première fois de l'histoire du cinéma j'ai l'impression qu'on joue sur le côté horrifique de Batman. La scène où Batman se dirige vers la voiture crashée du Pingouin relève complètement de l'horreur et est sûrement l'une des meilleures scènes que j'ai vu dans le cinéma récent. C'est la première fois que je ressens Batman comme une bête enragée, complètement meurtrie par cette ville qui le ronge de l'intérieur, même si notre Batou a un bel arc de rédemption à la fin, qui conclut sur une note plus positive et qui nous éloigne du côté "Dark Sasuke ténébreux qui dit des phrases sombres pour être stylé", qui correspond bien à Batman (surtout avec ce Pattinson emo) mais qui peut donner un peu abusé par moment. Au final, les principaux regrets que j'ai sur le film, c'est déjà que Reeves a opté pour un film d'enquête façon Seven, sauf que Reeves n'a visiblement pas le même talent pour écrire une enquête. En soi elle est passionnante, montre bien la manière dont la ville est régie par la pègre, révéle le passé de Thomas Wayne, mais la façon dont Batman résout les énigmes est beaucoup trop simple. Ça lui tombe toujours tout cru dans la bouche, ce qui rend le polar policier beaucoup moins passionnant. Ensuite et comme je le disais au début, Reeves a parfaitement saisi l'âme de Batman mais ne l'exploite pas assez. Le film commence d'une manière assez introspective, on entend Batman en tant que narrateur, ce que j'ai adoré personnellement mais peu à peu on délaisse ça pour se concentrer uniquement sur l'enquête ou l'action. Ce qui donne l'impression que Batman n'a presque pas d'arc narratif, seul sa relation avec Catwoman (qu'il veut à tout prix protéger, a l'image de Gotham), avec Alfred et Gordon viennent sauver un peu cela, mais tout ça ne représente que quelques miettes au milieu de 3h de film. C'est pourquoi c'est un peu dommage, mais The Batman reste un excellent blockbuster. Je sens que Matt Reeves peut très facilement amélioré cela dans un prochain film, et surtout il a des très bonnes bases pour le faire. Sa mise en scène est juste dingue à couper le souffle, les jeux d'ombres et de couleurs font de The Batman le plus beau film visuellement du chevalier noir à mes yeux malgré sa surabondance de couleur noire, les acteurs sont parfaits et la musique de Giacchinno sublime les magnifiques plans. Les combats sont assez peu présent au final mais reprennent la violence des combats des jeux Arkham et quel kiff ! Bref, pas encore parfait mais le film prend franchement aux tripes et tire son épingle du paysage des blockbusters actuels. Une belle réussite, hâte de voir la suite !