Tout commençait bien dans cette énième adaptation du désormais célèbre Batman.
Un Robert Pattinson usé, désabusé, l’utilisation de la chanson « something in the way » écrite par le mythique Kurt Cobain alors qu’il vivait sous un pont miteux de sa vie natale, Aberdeen.
Bruce Wayne reclu dans un manoir en friche, la plume à la main, griffonnant ses états d’âme dans un cahier.
Un Gotham plus underground que jamais, la découverte rapide que Catwoman sera de la partie.
Ça promettait d’être quelque chose.
Sans même évoquer les critiques dithyrambiques presse et spectateurs, absolument incompréhensibles, qui m’ont fait croire que j’allais assister à une adaptation affranchie des obligations dictées par un cahier des charges précis et de fait, répétitif et prévisible.
À une adaptation novatrice et rafraîchissante donc.
Si je n’avais pas adoré les adaptations selon moi largement surcotées de Christopher Nolan, elles avaient au moins le mérite d’être honnêtes avec la franchise et le spectateur.
Et c’est principalement cette absence d’honnêteté que je reproche à ce dernier Batman. Plus qu’une absence d’honnêteté, c’est en fait même une véritable tromperie sur marchandise qui se révèle enfin comme telle passée la première demie heure.
Batman a juste les cheveux plus longs que d’habitude et Alfred est juste moins apprêté que d’habitude.
Et ensuite, ça devient tout simplement plus mauvais que d’habitude.
D’accord, c’est un film de superhero.
Mais alors pourquoi avoir introduit Catwoman dans cet opus si c’est pour en faire une jeune femme qui n’a de Catwoman que le look mais qui est à peu près aussi compétente que moi en cabrioles et sports de combats, et si en plus on la dote de capacités cérébrales bien en deçà des miennes, eh bien je vous le demande : que fait-elle ici et à quoi sert-elle exactement ?
Bon, et puis là, alors qu’on croyait qu’il n’était pas possible de descendre plus bas, et bien en fait si, on peut creuser encore. Et encore. Et encore.
Déjà, c’est long. Vraiment long.
Et pourtant j’aime les films qui durent plus de 2h30 du moment qu’ils sont de qualité.
Ici, c’est une intrigue qui tourne en rond, au sens littéral. Dès qu’on finit de résoudre une étape, on copie colle celle-ci en changeant les numéros et les couleurs et on répète l’exact même principe. Et ça devient donc très vite lassant.
Batman a vite laissé tomber sa plume et sa mélancolie, il est temps de reprendre du service et de faire du blockbuster superhero parce qu’après tout en fait, ben c’est ce qu’il est quoi.
Et puis ça continue. En pire.
Les personnages perdent chaque minute un demi point de Q.I, et à la fin on dirait tous des PNJ. Batman lui-même n’est plus qu’un robot en boucle qui ne sait plus rien faire d'autres que deux choses différentes ni dire que deux mots differents.
Le manichéisme est si marqué qu’on se demande si on ne serait pas en fait en train d’assister à un débat entre deux politiques de partis opposés par deux idéaux parfaitement binaires.
Voilà.
En gros c’est mauvais. Politiquement correct, et agaçant de vacuité.