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Flavien Poncet
242 abonnés
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4,0
Publiée le 24 janvier 2008
Du baroque et de l’élucubration chez Alain Resnais. «La vie est un roman» (France, 1983) en offre le merveilleux exercice. En trois sections d’intrigues, imbriqués les unes dans les autres par un montage pertinent, Resnais conçoit une fable sur l’imaginaire. L’hybridité des trois récits décontenance certainement mais c’est pour mieux nous griser. Réunis dans un château à l’architecture symboliste (et à la plastique carton-pâte), les trois couches d’histoire se réunissent autour du thème de l’imaginaire. La première se déroule au XVIIIème siècle. Un aristocrate idéaliste, déçue du monde, décide d’enfermer ses amis, avec leur accord, pour les plonger dans un monde luxueux. Une seule femme (Fanny Ardant), feindra de se prêter aux expériences extatiques pour mieux les libérer. La Caverne de Platon est implicitement invoquée et l’imaginaire prend en ce cas l’allure d’une dangereuse prison aux barreaux dorés. Le deuxième récit est celui d’un colloque, contemporain au film, où des enseignants de primaire se réunissent pour théoriser et gloser sur la meilleure façon d’enseigner. La situation prête à une expérience sur l’amour et sur l’imagination mise en œuvre pour l’influencer. Resnais conclut dans son film que c’est là un sentiment exempt de toute maîtrise, aussi insaisissable que la coulée du temps. L’idée est crédule mais elle s’accorde au mode sur lequel fonctionne le film. Etonnante chose, par ailleurs, que l’idée du cinéaste soit défendue par le protagoniste interprétée par son épouse. Enfin, le troisième récit est celui, fabulée par les enfants, d’un pauvre paysan qui s’en va reprendre son trône en tuant le mauvais roi. Cette strate narrative est la plus singulière puisqu’elle associe les décors baroques d’Enki Bilal est des dialogues naïfs chantés à la façon des Disney. L’imaginaire est là toute puissante et substitue au monde une création fantasque. Napoléon l’a dit mais Resnais semble le dire avec plus de justesse : la vie est un roman, une fable envoûtante.
Dès les premières notes de chant, on comprend sa douleur.... Resnais réussit le tour de force de filmer une secte particulièrement laide et pompeuse, un colloque ridicule avec un Arditi insupportable et un imaginaire enfantin ennuyeux. Bref un film calamiteux au message incompréhensible.
On aime Alain Resnais pour ses nombreuses prises de risque formelles, ses tentatives expérimentales. "Ma vie est un roman" est loin d'être le film le plus facile du cinéaste : l'idée de mêler trois époques et des genres très variés est en effet très ambitieuse mais se révèle presque entièrement infructueuse. La période contemporaine peut séduire par sa bizarrerie mélodramatique et le flou entretenu par le projet pédagogique évoqué mais irrite à cause de passages chantés ridicules, effrayants de gratuité. Resnais tente de connecter cette période à une autre – le début du XXe siècle – dont le mélange entre drame et science-fiction est tout à fait raté. Que ce soit le jeu outrancier des acteurs, l'aspect kitsch des décors ou la dimension profondément conceptuelle de l'expérience inventée par une sorte de savant fou, tout est abscons et ne peut déboucher un quelconque prolongement réflexif. Mais, goutte d'eau qui fait déborder le vase, on doit encore subir une troisième couche sur ce gâteau assez indigeste avec l'insertion de parenthèses fantasy et moyenâgeuses auxquelles on ne comprend absolument rien. Parfois intrigant mais le plus souvent imbitable, "La vie est un roman" est un geste de cinéma périlleux – il faut au moins reconnaître l'audace de Resnais – qui reste très théorique et fort peu émouvant.
Si la vie est un roman, ce film est cauchemar. Il ne suffit de faire quelque chose d'original pour que celui-ci soit bien. Dans le cas présent, Alain Resnais tente maladroitement (et c'est un euphémisme !!!!) de rassembler sous la même bannière moult genres (SF, drame, comédie musicale, fantasy,...) avec une approche expérimentale. Autant dire que l'expérience est un fiasco complet. Le réalisateur se perd en plus dans un enchevêtrement de trois récits; une forme qu'il ne maitrise pas. L'effet est immédiat: on s'ennuie ferme.
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18 103 critiques
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0,5
Publiée le 21 avril 2021
Alain Resnais réalise trois histoires parallèles qui ont trait à la fantaisie et à l'imagination dans le monde des adultes. L'une d'elles est une sorte de vide où un architecte rejeté tente de manipuler un groupe de personnes dans les affres du bonheur désordonné et sa tentative rate sa seule véritable cible la femme dont il se languit. Dans le même château inachevé qu'il a construit un groupe de professeurs cherche l'amour dans une histoire plus moderne alors qu'une femme croit de manière ineffable au rôle de la romance et que l'anthropologiste cynique tente a lui donner une leçon en la casant avec le plus grand crétin du groupe. Pendant ce temps une bande de gamins fantasme vivent une aventure à la George Méliès d'un prince qui sauve une fille en détresse des créatures des marais et tue ensuite le méchant roi instaurant ainsi le royaume de l'amour. Resnais est le type de réalisateur pour lequel le concept est souvent bon ou mauvais mais c'est l'exposition qui compte. Ici le concept est excellent mais le film est carrément pénible à regarder. Des chansons horriblement désaccordées, des personnages pétillants sans une once de dimension, des décors d'un pastel écœurant au lieu de donner à l'enfant qui est en vous un cornet de glace Resnais le noie dans un seau de glaçage pour gâteau. Ajoutez à cela un peu de la sois disant philosophie française et vous obtenez un étrange breuvage qui ne pétille pas mais qui reste simplement mal dans votre estomac jusqu'à ce que vous ayez envie de le régurgiter...
Quel est ce film étrange ressemblant à un mauvais Bertrand Blier mêlé à une touche de fantaisie à la Gilliam où les scènes et retour en arrière se croisent et s'entre-croisent sans crier gare à tel point qu'on a du mal à saisir l'objectif du scénario ? La soi-disante philosophie transmise maladroitement par Resnais cotoie le ridicule, d'autant plus que son film est une comédie musicale grotesque composée d'acteurs jouant faux ( Carole Bouquet principalement, je n'aime vraiment pas cette actrice qui a un jeu aussi vif que celui d'un balai ) à cause d'une intrigue sans intérêt racontée par un film faussement poétique de Resnais.
Décors en surimpression, de carton pâte, discours intello ennuyeux, scènes grandiloquentes et théâtrales, où est passé l'auteur de "Nuit et brouillard" ?
Au début on se dit "Tient ça à l'air original" et puis on comprend vite sa douleur à l'image de Gassman qui semble se demander ce qu'il fait là, sans parler des scènes avec Azéma des plus ridicules.
Le kaléidoscope de Resnais mélange cette fois trois histoires, autour d'un chateau. Le colloque décrit l'est de manière si caricaturale qu'il perd toute vraisemblance. Les épisodes d'opéra restent abstrus pour le non spécialiste (est-ce seulement lutte du bien et du mal ?). Ne subsistent du naufrage que les séquences décrivant le gourou et ses fidèles, par moments assez fascinantes, mais parfois aussi trop longues. Il y a un savoir faire technique indéniable, mais il ne suffit pas à rendre digeste ce sandwich.
Dans La Vie est un roman sont en jeux les trois genres littéraires et se livrent là un terrible combat ; aussi le titre constitue-t-il un trompe-l’œil démystifié à terme, puisque « la vie n’est pas un roman », concurrencé par la théâtralité du monde et des relations sociales qui s’y déploient comme sur la scène d’une vaste salle de spectacle, ainsi que par le chant poétique à même de toucher le cœur humain. Refus de la comédie musicale, refus de la linéarité narrative au profit du multiple, comprenons l’enchevêtrement de trois intrigues se déroulant chacune dans une temporalité distincte – dont l’une, passé médiéval fantasmé, confond grande Histoire et petites histoires racontées aux enfants, le film d’Alain Resnais déploie sa fantaisie avec les moyens qui sont les siens, exhibant volontairement les artifices – maquettes, décors – pour se raccorder au cinéma des origines, au geste de Georges Méliès le magicien. Le cinéaste poursuit sa réflexion sur les concepts éculés d’identification et de distanciation du spectacle par rapport à ce qu’il voit, entamée depuis Hiroshima, mon amour (1959), détricote les mailles de l’emprise religieuse, la foi étant commune aux religions et au cinéma, sonde la détresse des individus incapables de communier dans le bonheur ; en effet, ce dernier apparaît tel l’apanage d’un seul, destiné à se heurter à celui des autres qui, sinon, doivent être endormis et rebaptisés. Une œuvre singulière, qui ne saurait pleinement convaincre mais qui trouve dans cette insatisfaction générale la preuve de sa réussite.
Film de 1983 d'Alain Resnais bien intellectuel et bourgeois dans le principe et de fait assez inintéressant malgré tout l'apparat et le jeu d'acteur qu'il propose.
Avec Alain Resnais, en général, ça passe ou ça casse. Sa constante recherche d'expériences cinématographiques formelles ou narratives nouvelles le conduit à des propositions tantôt ludiques et enjoués ("Smoking" "No smoking" ou "On connait la chanson") tantôt impénétrables et rébarbatives ("Hiroshima mon amour" ou "L'année dernière à Marienbad"). Le film "La vie est un roman" fait, d'une certaine façon partie de ces deux modes, se rapprochant toutefois du second par sa complexité et par l'ennui qu'il procure. Trois sujets se mélangent dans la réalisation de Resnais invoquant, semble-t-il, le pouvoir de l'imagination et l'imagination au pouvoir. Les trois ont pour cadre, dans des époques différentes (et donc les comédiens ne se rencontrents pas tous), un château en carton-pâte, dont la construction, néanmoins, a sans doute nécessité des moyens conséquents. Le premier sujet est une histoire obscure, au lendemain de la Grande Guerre, où un châtelain riche prétend faire le bonheur des hommes (Ruggero Raimondi, surjouant et comme dans l'incapacité de passer de l'opéra au cinéma). C'est compassé et imperméable. Le second sujet, le plus court, est un conte médiéval mettant en scène des enfants dans des décors d'Enki Bilal. Le troisième est contemporain et réunit au château nombre d'intervenants (dont Vittorio Gassman arrivant à moto en combinaison rouge!) pour un colloque bavard et animé et finalement soporifique sur l'éducation (des enfants) et la pédagogie. Le film est un salmigondi où l'on ne sait plus ce qui commande l'action des personnages, où les acteurs semblent égarés (mais que vient faire ici le grand Vittorio Gassman?) comme ne comprenant pas ce qu'ils jouent ou ce qu'ils disent (il en est ainsi pour le commun spectateur également), et par conséquent tous sont mauvais au possible!
La vie est un roman n'est pas le meilleur de son auteur mais cependant on peut y déceler une histoire intéressante et assez délirante (franchement je ne sais pas où il est aller prendre ça). Un film très expérimental avec des scènes totalement hallucinantes. L'absurdité du passé contamine rapidement le présent. Le retour à l'état pré-natal a un côté infernal et démoniaque. Cependant les scènes sont trop décousuespour ête crédibles, les décors sont abominables et la musique de piètre quaité ce qui st étonnan chez Resnais fin mélomane. Peut-etre que les dissonnances éxagérées révèlent l'esprit machiavélique du film. Cependant Resnais aurait pu donner plus d'intérêt au scénario qui se passe à l'heure actuelle en ne se contente pas d'une retranscrpition contemporaine du passé. Les acteurs n'arrivent pas vraiment à prendre leur repère de ce film décousu et décalé ce qui ajoute des imperfections au noveau de leur jeu. Des longueurs parfois un peu éxagérés et quelques plans plus appuyés, plus descriptifs, plus onnovants auraient soutenus l'oeuvre. Cependant il n'y aucune interrogation vraiment cohérente sauf peut-être sur le sens de la vie qui conduit à nier la vie elle-même. C'est peut-être le sens de ce retour au stade pré-natal. Enfin au final beaucoup d'étrangetés qui se perdent dans un film qui manque d'un peu de densité, de cohérence et de modernité visuelle malgré un environnnement envoutant et hallucinant.