Ce film paraît à la première lecture fade, mou et morne... Puis, au fur et à mesure que l'histoire avance, on se rend compte qu'il y a quelque chose derrière. Qu'il ne faut pas juste s'arrêter à la surface, qu'il faut creuser un peu l'intrigue. Jusqu'au final, retentissant.
Le récit commence sur un marginal, des premières minutes crues et aux méthodes expéditives. Et pourtant, dès ces premiers instants, le ton est donné. Chers spectateurs, vous allez nager en plein délire. Et pas simplement visuel. Non, ça serait trop facile... Psychotique.
L'action prend place dans un lieu commun, qu'on a tous fréquenté au moins une fois : un centre commercial (d'où le titre original du film). Les personnages-clés sont tous rapidement présentés, dans un monologue monotone. Un gardien, une mère au foyer, un business-man, un flic, un commerçant. Tous ont des vices, des faiblesses ou des fantasmes inavoués. Et rajoutez par-dessous cet admirable melting-pot une pote d'ados ordinaires.
Toute l'histoire gravite autour de ses gens. Tous auront un rôle primordial dans cette fourmilière. Même le lieu aura un rôle. Et pour ne pas gâcher le plaisir, je préfère te prévenir, toi qui lit ces lignes de t'arrêter maintenant et de foncer voir ce film avant de lire la suite.
Non, sérieusement, regardes-le avant de lire...
T'es sûr ? Tant pis pour toi...
Bon, je préfère prévenir, je ne vais donner que mon interprétation du film. Ça vaut peut-être pas grand-chose, mais je serai ravi d'échanger avec vous là-dessus...
Bon, d'abord le lieu. Ou plutôt les lieux. Oui, parce que même si le centre commercial reste l'endroit où se passe la majorité du film, d'autres espaces sont présents. On passera donc par un bar, une chambre de motel et un parc. Et chacun de ses endroits a une symbolique.
Le bar, où l'alcool désinhibe, où les langues se délient, où les illusions peuvent aussi voler en éclat et où toutes les rencontres sont possibles.
La chambre, lieu de rêverie et où les fantasmes peuvent prendre vie.
Bon, par contre, pour le parc, j'ai du mal à l'expliquer... Surtout sans raconter TOUT le film. Mais il a aussi son importance.
Et pour le centre commercial ? Bah, attends deux secondes, on va y revenir...
Les personnages, comme je le disais plus haut, ont tous un rôle clé, une personnalité propre. Peut-être même un sentiment qui les représentent. Bon, le plus facile, c'est le marginal. Lui, à part la colère et la vengeance, je ne vois pas quoi d'autre lui collerait le mieux...
La femme au foyer, ça serait plutôt la solitude, l'envie de plaire surtout. Et pourquoi pas la luxure aussi, tiens...
Bon, le flic, c'est torché dans les premières secondes. Lui, c'est la morale.
Et des fois, voudrait mieux la flinguer purement et simplement...
Le gardien, pour sa part est bercé de tristesse. Mais avec quand même une pointe de curiosité !
Et le business-man ? Lui, c'est pareil, le film te chargera de bien le définir...
Le groupe d'ado, c'est l'incertitude, la recherche de soi.
Bon, là, tu dois commercer à deviner où tout ça nous mène...
Tous ces gens ne sont pas là par hasard, coincés dans ce centre, à se chercher, se mélanger. Tous leurs actes auront un effet, un double sens.
Le passage illustrant le mieux ce propos est la séquence dans la chambre, que je tamponne d'un gros "Complexe d’œdipe" en passant. (Et si tu ne sais pas qui est ce Oedipe, Wikipédia et Freud t'aideront bien mieux que moi...
Car je pense que c'est ça que ce film veux représenter. Ces personnes ne sont que des sentiments, des humeurs et des folies qui sont tous dans notre centre commercial à nous : notre esprit.
Et que ce n'est que lorsqu'on les aura tous affrontés ou regardés en face qu'on ne pourra en sortir, grandit.