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Pascal
159 abonnés
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3,5
Publiée le 17 novembre 2021
A chaque film qu'il réalise Wang Bing complète son portrait de la Chine. Chacun d'eux est comme un élément d'un puzzle et chaque opus de cet auteur est comme magnifié si l'on a vu ses autres films. Wang Bing n'intervient jamais à l'écran, il pose sa caméra et regarde, écoute. On est ici dans cette réalisation sortie en salles en 2014, mais dont les images datent de 2010/2011, dans le Yunnan, une province montagneuse ( 4000 mètres de moyenne) d'une superficie équivalente à 80 pour cent à celle de la France, frontalière avec la Birmanie, le Laos et le Vietnam, donc le sud de la Chine. Wang Bing filme le quotidien de la vie de trois jeunes sœurs ( la plus âgée à 10 ans) mais dont les conditions de vie accélèrent la maturité. Leur mère est partie. Dans un texte, le réalisateur indique que cette dernière est partie laissant ses enfants à son mari, car sa belle-famille lui reprochait sans cesse de ne pas avoir donné naissance à un garçon, cet élément restera inconnu pour le spectateur. Le réalisateur ajoutera qu'il l'a rencontrée et qu'elle avait refait sa vie et avait donné naissance à deux autres enfants. Nous sommes ici dans un petit village rural de 80 familles dont les conditions de vie sont encore minimalistes. Film attachant, il s'adresse surtout à un public exigeant et particulièrement intéressé par la Chine.
Chef d'oeuvre absolu. Filmer ces trois soeurs, qui vivent dans la plus grande misère, sans jamais être misérabiliste, est la preuve du génie de Wang Bing. Parce que ces trois soeurs, nous déchirent le coeur bien sûr, mais on les admire surtout, elles sont fortes, elles s'aiment, et elles ont de l'imagination. C'est un film sur l'enfance, son incroyable puissance. Merci Wang Bing.
Merveilleux film déchirant, dans ce film les conditions de vie sont rudes. Mais celle des animaux notamment des cochons est un rêve. A voir absolument.
Au sein du Yunnan, province chinoise reculée, dans un village perché à 3200m d’altitude, le plus grand documentariste chinois Wang Bing va nous montrer durant 2h30 la vie des damnés de la terre du XXIème siècle. A travers la vie misérable de trois jeunes fillettes, nous sommes confrontés, nous occidentaux habitués à l’opulence, à l’âpreté de la vie des laissés pour compte du progrès et de la modernité. Avec sa caméra juste posée, jamais poseur ni misérabiliste, Wang Bing livre un film d’un humanisme et d’une réalité cruelle ; empli d’indigence et de rudesse. C’est l’image d’une enfance anéantie qui est affichée ; carences matérielles et affectives sur tous les plans. Des enfants livrés à eux-mêmes dans un environnement se rapprochant des fermes françaises du XIXème siècle. Tout n’est que boue, crasse, poux, promiscuité animale.. L’opulence de l’occident paraît indécente et l’émission de Frédéric Lopez « En terre inconnue », une vraie supercherie visant à décomplexer les bobos... Un film fort utile voire indispensable… la seule limite est qu’au bout de 30 minutes tout est déjà dit et le malaise est installée… mais il durerait 5 heures que je l’aurais regardé jusqu’au bout.
Trop long, beaucoup trop long. Tout aurait pu être exprimé en 30 minutes, la pauvreté, l'isolement, la rudesse du climat, etc. Pas de mise en contexte pour comprendre certaines situations (par exemple,pourquoi ce cercle de famille chez le grand-oncle ?). Et la caméra qui tressaute à chaque pas derrière la petite fille qui marche : j'ai eu mal au coeur.
difficile à soutenir ce dénuement extrême où vivent ces trois fillettes, on se croirait au moyen age, mais bravo au réalisateur de nous faire découvrir l'un des visages de la Chine, sûrement pas celui le plus connu.
Le sujet est bien intéressant et les paysages beaux; on pouvait découvrir un mode de vie très différent par rapport au nôtre, mais le film ne nous donne pas l'occasion de connaître un aspect de la vie rurale de cette province chinoise. Une lenteur injustifiée ne peut se traduire que par un grand ennui qui couvre tous les aspects intéressant de cette vie. Aucun objectif ne peut être senti et même on se demande si le réalisateur n'a fait son tournage d'une façon mal improvisée. Quel message peut-il nous transmettre? Lui, il le sait sans doute mais il n' a pas l'intention de les exprimer. La prise de l'image est mal fait avec qui nous fait penser qu'il d'un amateur, alors que le son est souvent à peine audible et même le vent qui est gênant ne correspond à aucun objectif. Espérons que ce réalisateur pourra nous faire mieux connaître son talent.
Un coin de Chine perché à 3 200 mètres d'altitude. Un coin isolé, où les habitants connaissent des conditions de vie qui l'on pourrait croire d'un autre âge. Pauvres masures, saleté générale... Des enfants qui grandissent entre cochons, moutons, volailles, chiens, chats... Et qui se cherchent littéralement des poux dans la tête. Il y a là un tableau de la Chine comme on en voit peu au cinéma. Loin des villes. Hors du temps. En marge des mutations industrielles et de la croissance économique. Les personnages de ce tableau : quelques laissés pour compte de la marche en avant d'un pays. Quelques "oubliés" dans une contrée perdue. Cette peinture sociale, d'une valeur quasi anthropologique, rend le film particulièrement intéressant, en termes de découverte. Et ce d'autant plus que le dénuement du style adopté par le réalisateur épouse le dénuement de la vie des gens qu'il filme. Avec sa caméra numérique, Wang Bing suit les mouvements des uns et des autres (on entend même son souffle à un moment donné), saisit les gestes et les paroles du quotidien. Pas de dramatisation autre que celle de la vraie vie. Pas de misérabilisme. Pas de commentaire. Mais une recherche d'authenticité pure, en immersion. Cette approche distante et sèche, en contrepoint de l'âpreté ou de la rudesse de ce qui est montré, finit par éveiller subtilement un sentiment d'empathie, voire de compassion, notamment à l'égard de l'aînée des trois soeurs, personnage central du documentaire. Wang Bing filme à hauteur d'enfant la vie de cette petite adulte, rendant son courage quotidien et sa solitude d'autant plus émouvants. Cette expérience de cinéma, par son ambition même, s'inscrit dans la durée, dans la répétition des jours, au risque de cultiver des longueurs à l'écran. 2 h 30 de film, c'est probablement un peu trop. Mais c'est un court-métrage en comparaison des 9 heures d'À l'ouest des rails, autre documentaire du cinéaste... À l'inscription dans la durée, on peut préférer l'inscription dans l'espace. Espaces ouverts et poétique des éléments. Espaces clos et captation presque magique d'une lumière qui fait de certains cadres des tableaux. Pour une nouvelle esthétique naturaliste.
C'est un documentaire sur la chine de l'arrière plan, pas celle des chinois errant sur les Champs Elysées, des sacs Vuitton en main. C'est la chine paysanne, pauvre, crasseuse, qui survit sur ces hauts plateaux. Pas d'eau courante, pas d'éducation, les gens sont rustres et condamnées aux travaux laborieux des champs sans les moyens du monde moderne...les vieux, sans moyens, vivent avec les jeunes...les enfants sont dés "outils" et doivent apporter leur contribution sans jamais recevoir d'affection au sens où l'occident l'entend....nos économies pourraient envisager d'y envoyer en stage, avec un kit de survie, nos djeuns déliquants....ils "crieraientvleur mère" pour rentrer au pays tellement ce documentaire nous décrit une Chine insoupçonnée, d'un autre monde...cela viderait nos prisons...et enrichirait quelques familles paysannes dans le besoin qui se chargeraient bien de les dresser.
Ce documentaire poignant mais plein de retenue est un chef d'oeuvre absolu. Deux heures trente d'humanité, sans une longueur, pour dresser le portrait, tout en délicatesse, de trois petites filles livrées à elles-mêmes et vivant dans le dénuement. Rien de larmoyant pourtant, ni de démonstratif, mais au contraire un regard plein d'empathie et de discrétion qui, au milieu du silence et de la rudesse quotidienne, nous laisse par instants apercevoir l'imaginaire joyeux des enfants ou la tendresse d'un père pudique et trop absent. Et parmi les soeurs, l'admirable portrait de Yingying, l'aînée, vailllante et toujours courageuse, émouvante et stoïque dans sa solitude, est bouleversant de vérité et de simplicité. Voilà plusieurs jours que j'ai vu ce film et je suis encore sous le coup. Je reste silencieux. Il vit en moi. C'est peut-être la plus grande émotion cinématographique que j'ai connue.
Les paysages sont très beaux et l'ambiance villageoise bien rendue mais malheureusement le film est trop long et trop lent, à aucun moment on sent poindre un quelconque suspense dramatique, à éviter
Après le superbe A touch of Sin, un autre film chinois qui m'a laissé ko. Quel contraste entre ce qu'on entend à longueur de journée concernant la Chine future première puissance économique mondiale et ce que nous montre ce film !!! Les enfants sont magnifiques dans leur naturel, ils nous montrent ce qu'est la vie quotidienne de certainement des centaines de millions de chinois. Merci au réalisateur et au distributeur de nous avoir permis d'admirer ce merveilleux film.