Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
1,0
Publiée le 17 mai 2014
Le sujet est bien intéressant et les paysages beaux; on pouvait découvrir un mode de vie très différent par rapport au nôtre, mais le film ne nous donne pas l'occasion de connaître un aspect de la vie rurale de cette province chinoise. Une lenteur injustifiée ne peut se traduire que par un grand ennui qui couvre tous les aspects intéressant de cette vie. Aucun objectif ne peut être senti et même on se demande si le réalisateur n'a fait son tournage d'une façon mal improvisée. Quel message peut-il nous transmettre? Lui, il le sait sans doute mais il n' a pas l'intention de les exprimer. La prise de l'image est mal fait avec qui nous fait penser qu'il d'un amateur, alors que le son est souvent à peine audible et même le vent qui est gênant ne correspond à aucun objectif. Espérons que ce réalisateur pourra nous faire mieux connaître son talent.
Un film d'une lenteur t 2h30 on espère qu'il se passera quelque chose mais rien n'arrive au delà de l'ennui. Il y avait pourtant suffisamment de matière pour ressortir enrichi de cette histoire, le réalisateur l'occulte pour ne laisser place qu'à des plans plats, sans émotions ni dialogue. Au delà du contenu, la prise de son est assez désastreuse puisque les paroles sont souvent inaudibles, et le bruit du vent finit par être dérangeant lors de certaines scènes. Quant aux images, nous avons l'impression que la caméra change au bout d'environ 2/3 du film, pour basculer sur une caméra amateur. Bref, ce film est une énorme déception, on aimerait en savoir plus sur le ressenti des trois sœurs, sur les codes sociologiques du village et tout ce qui, en somme, anime habituellement un documentaire construit et enrichissant.
Voici un documentaire aride (pas de commentaire, pas de musique, pas de montage tarabiscoté), un quotidien boueux et répétitif, des personnages peu bavards. Le film aurait gagné à durer une heure de moins. Le vrai bon film (de fiction) de Wang Bing reste "Le fossé", une vraie tuerie en comparaison à ce documentaire soporifique pour mes coreligionnaires en cinéphilie.
Pendant 2h28, Wang Bing nous pousse à découvrir le néant et l’horreur de la misère, provoquant, chez ceux qui en sont frappés, une vie d’ascèse forcée. L’empathie pour ces trois sœurs, ces trois gamines, saisit le spectateur dès le premier plan. On ne peut que s’indigner en silence, à défaut de se révolter, contre l’impuissance de ce père, la dureté du grand-père, l’indifférence quasi générale des adultes….. Nous sommes à 3200 mètres d’altitude, au sud-ouest de la Chine, on pourrait penser que l’état a oublié cette partie de population. Il n’en est rien… eau courante, électricité et même instituteur (aussi largué que ses disciples) sont mis à disposition. Rien de plus que de justifier une bonne conscience sociétale qui laisse pour compte les plus démunis.. Certains plans très soignés sont magnifiques et fait jaillir, dans ce documentaire, la « vie » dans ce qu’elle a de plus cruel dans ce monde de silence. Le discours (l’image) est toutefois trop appuyé. Certaines scènes (statiques pour la plupart) auraient mérité plus de concision. La force du propos en est altérée. Il faut bien l’avouer, « Les 3 sœurs de Yunnan » est beaucoup trop long. De quoi appuyer toutefois notre mauvaise conscience et nous obliger à ouvrir les yeux, là où on a trop pris l’habitude de les fermer bien volontiers. Un choc !
Prix du Public et Montgolfière d'Or du Festival des Trois Continents nantais 2012. Clair-obscur dans un réduit sordide, plans larges sur les déambulations au dehors entre troupeaux et chiens. Attention, le réalisateur fait jouer à ces trois enfants leur rôle véritable. Sur la forme, constamment splendide. Sur le fond, insoutenable. Et en même temps touchant. Soit, on se gratte la tête, l'hygiène se résume à quelques rinçages à l'eau froide. Cependant il flotte une réelle affection entre ces gens, chacun fait ce qu'il peut dans un univers de toute façon ingrat. La jeunesse doit apprendre à se dépêtrer. Une mère démissionnaire, un père en ville pour son emploi, trois fillettes qui travaillent chez les voisins (on vient les chercher !) contre nourriture et compagnie. Une maison incendiée. De petites ombres frigorifiées qui durent plus qu'elles ne vivent. Tombées très bas, un rien les ranime. Ainsi, leurs chaussures neuves sont comme des ailes avec papa vers la ville. L'aînée seule, elle ira à l'école, l'oeil du grand-père pas loin. C'est elle qui pourrait inquiéter le plus, sans défense parce que sans repères familiaux pendant un long moment... BIen entendu, ce n'est pas une vie d'enfants telle que le revendique le poème "Les petits damnés de la terre". De petites existences aussi rudes, ces sauve-qui-peut des femmes lassées de lutter. La région de Yunnan sans combat quotidien rendrait neurasthénique si l'on en juge par d'autres films chinois ayant dépeint ces sommets à perte de vue battus par les vents. Un point positif, cette troupe d'endurcis en réunion au milieu de nulle part et qui entend garder son dernier moyen de subsistance !
Au sein du Yunnan, province chinoise reculée, dans un village perché à 3200m d’altitude, le plus grand documentariste chinois Wang Bing va nous montrer durant 2h30 la vie des damnés de la terre du XXIème siècle. A travers la vie misérable de trois jeunes fillettes, nous sommes confrontés, nous occidentaux habitués à l’opulence, à l’âpreté de la vie des laissés pour compte du progrès et de la modernité. Avec sa caméra juste posée, jamais poseur ni misérabiliste, Wang Bing livre un film d’un humanisme et d’une réalité cruelle ; empli d’indigence et de rudesse. C’est l’image d’une enfance anéantie qui est affichée ; carences matérielles et affectives sur tous les plans. Des enfants livrés à eux-mêmes dans un environnement se rapprochant des fermes françaises du XIXème siècle. Tout n’est que boue, crasse, poux, promiscuité animale.. L’opulence de l’occident paraît indécente et l’émission de Frédéric Lopez « En terre inconnue », une vraie supercherie visant à décomplexer les bobos... Un film fort utile voire indispensable… la seule limite est qu’au bout de 30 minutes tout est déjà dit et le malaise est installée… mais il durerait 5 heures que je l’aurais regardé jusqu’au bout.
Peu convaincu par ce documentaire qui atteint les limites du genre. Certes on observe pendant 2h33 le quotidien d'une Chine peu montrée mais en quoi cela fait-il cinéma ? N'apprend-on pas davantage sur l'Empire du milieu en regardant un film de Jia Zhang-Ke ? Probablement oui car, dans ce cas, il y a un filtre entre le réel brut et le spectateur (filtre qui forge un point de vue et donne valeur d'art à la chose filmée). Ici, on passe des heures devant des faits que rien ne vient expliquer et sans que cela forme un quelconque message. Le même documentaire peut être fait aux Philippines, au Brésil, au Groenland ou en République du Congo : ça ne changerait strictement rien. Cette critique est dure et j'envie ceux qui ont su apprécier cette œuvre ; malheureusement, ce n'est pas mon cas.
Les paysages sont très beaux et l'ambiance villageoise bien rendue mais malheureusement le film est trop long et trop lent, à aucun moment on sent poindre un quelconque suspense dramatique, à éviter
A chaque film qu'il réalise Wang Bing complète son portrait de la Chine. Chacun d'eux est comme un élément d'un puzzle et chaque opus de cet auteur est comme magnifié si l'on a vu ses autres films. Wang Bing n'intervient jamais à l'écran, il pose sa caméra et regarde, écoute. On est ici dans cette réalisation sortie en salles en 2014, mais dont les images datent de 2010/2011, dans le Yunnan, une province montagneuse ( 4000 mètres de moyenne) d'une superficie équivalente à 80 pour cent à celle de la France, frontalière avec la Birmanie, le Laos et le Vietnam, donc le sud de la Chine. Wang Bing filme le quotidien de la vie de trois jeunes sœurs ( la plus âgée à 10 ans) mais dont les conditions de vie accélèrent la maturité. Leur mère est partie. Dans un texte, le réalisateur indique que cette dernière est partie laissant ses enfants à son mari, car sa belle-famille lui reprochait sans cesse de ne pas avoir donné naissance à un garçon, cet élément restera inconnu pour le spectateur. Le réalisateur ajoutera qu'il l'a rencontrée et qu'elle avait refait sa vie et avait donné naissance à deux autres enfants. Nous sommes ici dans un petit village rural de 80 familles dont les conditions de vie sont encore minimalistes. Film attachant, il s'adresse surtout à un public exigeant et particulièrement intéressé par la Chine.
Un coin de Chine perché à 3 200 mètres d'altitude. Un coin isolé, où les habitants connaissent des conditions de vie qui l'on pourrait croire d'un autre âge. Pauvres masures, saleté générale... Des enfants qui grandissent entre cochons, moutons, volailles, chiens, chats... Et qui se cherchent littéralement des poux dans la tête. Il y a là un tableau de la Chine comme on en voit peu au cinéma. Loin des villes. Hors du temps. En marge des mutations industrielles et de la croissance économique. Les personnages de ce tableau : quelques laissés pour compte de la marche en avant d'un pays. Quelques "oubliés" dans une contrée perdue. Cette peinture sociale, d'une valeur quasi anthropologique, rend le film particulièrement intéressant, en termes de découverte. Et ce d'autant plus que le dénuement du style adopté par le réalisateur épouse le dénuement de la vie des gens qu'il filme. Avec sa caméra numérique, Wang Bing suit les mouvements des uns et des autres (on entend même son souffle à un moment donné), saisit les gestes et les paroles du quotidien. Pas de dramatisation autre que celle de la vraie vie. Pas de misérabilisme. Pas de commentaire. Mais une recherche d'authenticité pure, en immersion. Cette approche distante et sèche, en contrepoint de l'âpreté ou de la rudesse de ce qui est montré, finit par éveiller subtilement un sentiment d'empathie, voire de compassion, notamment à l'égard de l'aînée des trois soeurs, personnage central du documentaire. Wang Bing filme à hauteur d'enfant la vie de cette petite adulte, rendant son courage quotidien et sa solitude d'autant plus émouvants. Cette expérience de cinéma, par son ambition même, s'inscrit dans la durée, dans la répétition des jours, au risque de cultiver des longueurs à l'écran. 2 h 30 de film, c'est probablement un peu trop. Mais c'est un court-métrage en comparaison des 9 heures d'À l'ouest des rails, autre documentaire du cinéaste... À l'inscription dans la durée, on peut préférer l'inscription dans l'espace. Espaces ouverts et poétique des éléments. Espaces clos et captation presque magique d'une lumière qui fait de certains cadres des tableaux. Pour une nouvelle esthétique naturaliste.
Le voyage que nous propose Wang Bing est inédit : un récit sans musique ni commentaire, sobre et toujours en quête de vérité, d'authenticité dans les montagnes du Yunnan d'une Chine méconnue. Dénué de toute fioriture, le film, tourné à auteur d'enfant, nous transporte doublement : esthétiquement beau, le contraste entre paysages sobrement utopiques / pauvreté est saisissant, non moins que le décor quasi-bucolique qui nous est dépeint. D'autre part, le voyage est aussi psychique, intellectuel : suivant la vie d'une famille extrêmement pauvre (d'ailleurs rythmée par le coucher / lever du soleil), on est rapidement saisit par l'énergie (presque paradoxale) qui se dégage de ces images, qui se dégage surtout des enfants qui, après avoir rempli leurs besoins vitaux, offrent aux spectateurs des moments émotionnels rares et primitifs, vrais et sincères dans un monde où l'on n'a perdu l'habitude de telles jouissances (ces moments intimes sont exclusifs et leur situation renforce aussi les liens -la scène avec le père est parallèlement très belle). N'oublions pas la longueur du film (2h30!) est prépondérante, créant et renforçant une véritable expérience cinématographique où le silence est filmé, afin de ne pas oublier les oubliés.
Les conditions de vie de ces trois gamines (deux peuvent être prises pour des garçons jusqu'à ce que le féminin d'un sous titre à leur propos lève l'incertitude !) sont au delà du pire, mais je me souviens d'un village montagnard espagnol dans les années 70 peuplé de vieux grabataires qui n'était pas triste non plus! Ceci étant, ce documentaire tout à fait exceptionnel gagnerait à être resserré de partout (30 minutes peut être?). A voir absolument nonobstant cette longueur excessive.