Alors que le film est très écrit, scénarisé et construit, la réalisatrice a délibérément voulu donner l'impression qu'Une Journée à Rome était un film improvisé et toujours ouvert aux changements, "apparemment spontané", selon les propres mots de Francesca Comencini : "J’ai voulu faire un film sur deux jeunes qui partent de la banlieue et se rapprochent du centre-ville. Raconter leur journée par petites touches et avec une espèce de tranquillité narrative qui, sans que l’on y prenne garde, gagne peu à peu en tension. Faire un film précis et léger. Précis dans la description des deux personnages et dans celle de la ville. Léger dans le ton, parce que la légèreté appartient à Marco et à Gina, à leur âge et à leur vitalité enfantine. Un film rapide, aussi bien dans son arc de temps - une journée - que dans le rythme du récit. Il m’a semblé que c’était la seule manière de parvenir à saisir quelque chose de ce qui, avec légèreté et rapidité, s’est emparé de notre pays et de nos vies, les rendant pesantes et stressées."
Francesca Comencini a tiré avantage de son manque de temps et de moyens lors de la réalisation de son film pour être plus souple dans ses déplacements dans la ville de Rome, plus qu'un simple décor mais un vrai protagoniste du film qui a permis une grande liberté artistique. "L’équipe se déplaçait comme un commando, enchaînant les raids dans la ville, qui a rarement été autant à l’unisson avec l’histoire racontée", raconte-t-elle.
Une Journée à Rome a été présenté en compétition au Festival de Venise en 2013.
Francesca Comencini, également auteur de nombreux documentaires, signe avec Une Journée à Rome son huitième long-métrage de fiction. Trois de ses films (Annabelle partagée, Les mots de mon père, Carlo Giuliani, Ragazzo) ont déjà été présentés au Festival de Cannes, entre 1991 et 2002.
Le thème du travail est récurrent dans les films de la réalisatrice Francesca Comencini : "Aujourd’hui plus que jamais, le travail intervient d’une manière profonde, puissante, totalement abusive, dans la formation du caractère, dans l’émotivité, dans la psyché. Ses contours sont devenus bien plus flous, plus solitaires et menaçants. On a le sentiment que si on ne trouve pas de travail, c’est à cause de nous, c’est de notre faute. C’est une idée qui s’est répandue comme une traînée de poudre, voilà pourquoi Marco et Gina pensent cela", explique-t-elle, en poursuivant : "Et c’est la même chose pour ceux qui veulent travailler dans le cinéma : non seulement on ne les paie pas, mais en plus, on dit leur faire une faveur. C’est une situation de chantage sur laquelle on ne peut pas faire l’impasse quand on décrit des personnages d’aujourd’hui car c’est désormais une chose constitutive de leur personnalité."