« Mac Farland, USA » c’est l’histoire authentique et improbable d’un coach de football américain, viré de son école pour violence sur un joueur. Il se retrouve dans une petite ville californienne à majorité latinos. Il va former une équipe de cross country et l’engager dans le championnat du comté. Produit par Disney, de ce nième film sur une équipe sportive, il est logique de s’attendre au pire de ce qui s’annonce une fois de plus comme une guimauve dégoulinante de bons sentiments, décérébrant un peu plus les dix quinze ans. Mais voilà, la célèbre machine est allé chercher Niki Caro, surement impressionné par « Paï » (2002) et son succès planétaire, mais aussi, peut-être, par l’intelligence dont le film fait preuve, car il est peu probable que ce soit pour son premier film hollywoodien « L’affaire Josey Aymes » carrément trop adulte pour la maison. La réalisatrice s’est attachée comme d’habitude à faire authentique. Filmé dans le comté même, avec les habitants de McFarland comme figurants et une direction d’acteur toujours aussi précise, tout sonne juste, à commencer par la musique locale. Avec maîtrise et élégance, la cinéaste montre la difficulté de cette communauté américaine à être aussi égale que les autres (la probabilité pour qu’un des lycéens de cette communauté rejoigne l’université est voisine de zéro), sans omettre les passages en prison de certains de ses membres. Elle ne cherche pas une inutile et alourdissante démonstration, préférant se concentrer avec talent sur ces exploits sur lequel personne n’aurait misé le moindre cent, à commencer, et pas des moindres, la constitution d’une équipe et le choix d’une famille de gringos de rester parmi les latinos (discours de Maria Bello lumineux Malgré des réserves sur l’impact physique des compétitions (c’est la marque de fabrique de Niki Caro qui est davantage dans l’émotion), mais qui sont toujours parfaitement lisibles, par son intelligence et sa dignité « Mac Farland, USA » est un grand film dont la portée dépasse largement le simple exploit sportif.