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AMCHI
5 873 abonnés
5 936 critiques
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4,0
Publiée le 22 mars 2011
Très bon polar italien mâtiné de giallo (le tueur à la hachette), La Lame infernale est un film efficace car très vif, tout se passe vite sans perte de temps, un film au service de son intrigue avec des acteurs impliqués par leur personnage. On y retrouve le ton pessimiste du cinéma des années 70 dans La Lame infernale. Tout ceci accompagné d'un joli thème musical.
“La polizia chiede aiuto” a la particularité d’être considéré à la fois comme un giallo et un poliziottesco, deux genres en vogue dans les 70’s. Et c’est tout de même singulier, car si les deux genres sont dérivés du polar, ils sont habituellement très distincts ! D’habitude, le héros du giallo est un outsider, qui mène une enquête sur un sinistre tueur alors que la police est inutile/inefficace. Enquête à la cohérence très relative, l’ambiance étant privilégiée. Le poliziottesco met en général en scène un policier ou un truand, devant résoudre une affaire dans un univers pessimiste, voire nihiliste. Où tout le monde est pourri, et le vice règne en maître. Fusillades et courtes-poursuite étant souvent de la partie. Le film parvient étonnement à joindre les deux, avec l’histoire du meurtre d’une adolescente. Le commissaire en charge de l’enquête met rapidement le doigt sur un de réseau de prostitution de mineures… et c’est alors qu’un mystérieux tueur en combinaison de moto exécute des gens liées à l’affaire, à coups de hachoir ! Ca aurait pu être complètement bancal, et finalement l’ensemble se tient vraiment bien. Sur 1h30, l’enquête n’a aucun temps mort, enchaînant rebondissements et poursuites, avec en prime un bon tandem entre le policier déterminé et sanguin (Claudio Cassinelli) et l’adjointe du procureur posée mais tout aussi motivée (Giovanna Ralli). On retrouve clairement le ton des poliziotteschi, avec cette atmosphère sinistre. Ce réseau sordide, ou le rôle pas toujours glorieux de la presse. Et le ton des gialli, avec des meurtres graphiques certes un peu gratuit, mais plutôt bien fichus, qui rajoutent du suspense à l’ensemble. Je suis juste un peu circonspect sur les cadavres, les mannequins étant très visibles. Un cocktail surprenant, mais très plaisant !
Silvia Polvesi est retrouvée complètement nue, pendue dans sa chambre mansardée d'étudiante. La procureur adjointe Vittoria Stori et le commissaire Silvestri se lancent ans une enquête qui va les orienter vers un réseau de prostitution de mineures.
La lame infernale est un giallo italien de 1974 réalisé par Massimo Dallamano. Le film débute comme une enquête policière puis se dirige vers le genre du giallo, un motard casqué armé d'un hachoir faisant irruption -et pas mal de dégats- pour protéger un trafic de mineures chargé d'offrir leurs faveurs à des hommes d'âge mûr. La lame infernale est un polar agréable à regarder, avec du rythme et un certain suspense. Au casting, on reconnaitra la magnifique Giovanna Ralli (la procureur), Mario Adorf (le commissaire Valentini), Claudio Cassinelli (le commissaire Silvestri) et Farley Granger dans un second rôle, celui du père de Silvia. Le film fleure bon le polar bis décomplexé des années 70 italien et il devrait ravir les amateurs du genre. On regrettera cependant quelques raccourcis scénaristiques et un dénouement un peu bâclé.
Massimo Dallamano aura surtout officié comme directeur de la photographie dans le cinéma de genre italien des années 60 décrochant au passage quelques collaborations prestigieuses avec Dino Risi ou Sergio Leone sur la série des "Dollars". En 1968 il passe à la réalisation pour une poignée de films dont il restera essentiellement deux gialli de fort bonne facture . Du giallo Dallamano ne retient ici que le tueur en série, renonçant à la mise en scène baroque et étirée des crimes popularisée par Dario Argento préférant inscrire son thriller dans le courant des films sociaux d'un Damiano Damiani . Le titre italien "La polizia chiede aiuto" (la police demande de l'aide) beaucoup plus explicite confirme les intentions de Dallamano. Ici c'est un trafic de jeunes filles qui sert de prétexte pour dénoncer les pratiques d'une classe dirigeante qui succombe à tous les vices dans la plus totale impunité. La police a donc bien besoin d'aide pour mettre sous les verrous tous ces édiles qui se serrent les coudes quand les choses tournent mal. Filmé comme toujours chez les réalisateurs italiens de cette veine et de cette époque sans trop d'artifices, le film remplit parfaitement ses deux objectifs, divertir et réveiller les consciences. La direction d'acteurs n'est sans doute pas optimale mais Dallamano ne se veut pas le tenant d’une approche psychologique à la française. Malgré tout le casting international permet à Dallamano d'utiliser au mieux mais avec parcimonie les Adorf, Granger ou Fabrizi pour rehausser le prestige de sa production. A noter enfin la musique de Stelvio Cipriani qui contient tout ce qu'il faut d'inventivité pour coller à chaque scène sans trop s'éloigner toutefois du style primesautier imposé par la figure tutélaire de l'immense Ennio Morricone. Un film qui montre encore une fois que les réalisateurs italiens ne sont pas restés de marbre devant les dérives post fasciste qui ont gangréné la société de leur pays et ce dans tous les genres qu'ils ont abordé.
Un giallo assez sympa, meme si on peut déplorer au début un petit peu de manque de rythme, et pas mal de blablas. La seconde partie du film retrouve du souffle, meme si le jeu d'acteurs quelquefois laisse a désirer. N'en reste pas moins un bon scénario pour un polar sympathique.
Un vrai giallo comme on n'en fait plus ! Très bon scénario, un rythme soutenu, des acteurs convaincants (même si leur jeu est daté...), mise en scène impeccable. On sent nettement la pression des années de plomb. La même année sortait "Peur sur la ville" qui semble bien faible en regard de ce bijou italien. S'il est vrai que le film a un poil vieilli et qu'il est farci de quelques invraisemblances, force est de reconnaitre qu'il garde une vivacité certaine qui ferait pâlir d'envie quelques productions contemporaines. Un très bon moment de cinéma italien !
Plus un thriller au scénario d'ailleurs intéressant qu'un véritable Giallo.On sent plus l'influence d'un Francesco Rossi que d'un Dario Argento dans ce film ou le réalisateur ne manque pas d'epingler la bourgeoisie corrompue de cette époque à travers une histoire particulièrement noire et sordide. A noter une interprétation de qualité et une musique originale particulièrement réussie.