Après Sam Raimi et Marc Webb, c'est au tour de Jon Watts de livrer sa version de Spider-man, la troisième en 15 ans, quand même. Pour se démarquer de ses prédécesseurs, Watts a le bon goût de nous épargner le mythe fondateur de l'homme-araignée (la mort de Ben, la morsure), et insiste sur le côté lycéen du héros, ce qui donne au film un ton plutôt léger, en tout cas moins sombre que les précédents. Et ça marche plutôt bien. La grosse réussite de Watts, c'est que ses personnages sont attachants. On a un Spider-man naïf, nerd, un peu immature, maladroit, bavard, potache, mais aussi fragile, ce n'est finalement qu'un adolescent un peu dépassé par les événements, sérieusement mis en difficulté par l'antagoniste du film, le Vautour. Le Vautour, quant à lui, est humain, loin d'être idiot, et a des motivations crédibles. Il est assez sympathique, a une vision de la société très critique, et une certaine éthique comme le montre la scène post-générique. Le film n'oublie pas de développer les personnages secondaires : Ned est désopilant, MJ narquoise, Flash Thompson insupportable. Le film n'est pas parfait pour autant. Les chorégraphies des affrontements ne sont pas exceptionnelles. Le scénario présente quelques incohérences agaçantes, et reste convenu et globalement sans surprise, malgré un petit twist maîtrisé. Ce reboot reste cependant convaincant et donne envie de voir la suite des aventures de ce nouveau Spider-man.