Bon The Cook est un film régressif, sans doute, mais honnêtement je l’avoue, j’ai bien aimé sa décomplexion totale, sa générosité, et son coté totalement fauché. The Cook a été une belle surprise.
D’abord les acteurs ne sont pas si mauvais que souligné dans de précédentes critiques. D’accord les personnages ne volent pas très haut, ni les dialogues. On a un cuisinier hongrois, des filles délurées qui parlent sexe comme des mecs, et des rôles très caricaturaux. Malgré cela les interprètes leur donne une belle consistance, Mark Hengst notamment se défoule comme un petit fou en jouant son psychopathe et il évite très largement le cabotinage outrancier. Face à lui une armada de jeunes filles toutes plus charmantes les unes que les autres, qui s’accommodent fort bien de leurs personnages (Penny Drake déchainée, ou encore Brooke Lenzi qui hérite du rôle le plus cliché possible mais qui tire vraiment bien son épingle du jeu). De surcroit aucune n’hésite à jouer de ses charmes, et il faut être honnête, non seulement elles ont des atouts à faire valoir, mais en plus c’est fait avec une bonne humeur sympathique, souvent appuyé d’un humour balourd mais presque jamais vulgaire. A noter aussi un étudiant qui se débrouille pas mal et un duo de flics à la fin qui apparait peu mais offre un numéro sympa.
Le scénario est d’une simplicité confondante, et on pourra regretter que, malgré la faible durée du film, ca sente parfois le remplissage avec des histoires bis (l’homosexualité supposée d’une héroïne…). De surcroit les meurtres étant assez mal répartis dans le film il peut y avoir une sensation de trou par moment. Cela est un peu ennuyeux, et ne s’oublie pas forcément malgré les plans-nichons et autres cartes dans la manche pour entretenir l’intérêt. Reste que l’ensemble s’appuie sur un humour simple mais souvent efficace, surtout lorsqu’il s’achemine sur le chemin de l’humour noir, qu’il y a des clins d’œil plaisants fait à des films biens connus, et que pour passer une soirée entre amis c’est un métrage idéal, avec du sang et des nanas.
Visuellement ca sent le petit budget mais c’est solide. Le réalisateur propose une excellente mise en scène pour voir qu’il s’agit d’un premier film. La séquence du meurtre référencé dans la cuisine par exemple est parfaitement réglée, comme la plupart des meurtres d’ailleurs de manière générale. Le réalisateur met très bien en valeur ses actrices, prend un plaisir évident à les filmer mais le fait bien. Quelques passages toutefois assez simplistes qui du coup rendent le film plus prévisible (notamment l’épilogue qui loupe un peu sa chute si on est un minimum au fait du cinéma d’horreur). Les décors sont réduits à leur portion congrue, à savoir une maison. Pour autant l’utilisation du huis clos fonctionne comme sur des roulettes. La photographie essaye de trouver le juste milieu entre une fausse ambiance festive et une ambiance plus glauque de slasher. Cela ne permet pas toujours de poser l’ambiance, mais enfin, c’est viable. Les effets horrifiques sont bien faits. Pas d’excès, le film fait dans la simplicité mais ca tient, en revanche une meilleure répartition dans le film aurait très clairement fluidifié les choses. Quant à la musique elle n’est pas forcément à la hauteur du reste. Voilà un film jeune, décomplexé, plein d’humour noir, une bande son en conséquence aurait été très agréable.
Malgré cela je ne bouderai pas mon plaisir, et alors que j’étais plutôt parti originellement pour un 3.5, je pousse finalement jusqu’à 4. Le film n’a rien de grand, certes, mais il remplit le contrat du divertissement pur et dur, en ayant quelques unes des qualités primordiales dans un petit film sans gros budget : être généreux, essayer d’en donner pour son argent au spectateur, et faire tout cela avec une bonne humeur et un plaisir communicatif. The Cook y parvient franchement bien, et j’espère assez vite revoir Gregg Simon derrière un autre projet.