Une petite comédie d’Autant-Lara, un métrage franchement assez mineur, qui repose presque entièrement sur l’abattage de Anna Magnani. Cette dernière est déchainée, et honnêtement, elle ne serait pas là Le Magot de Josefa ne présenterait réellement pas beaucoup d’intérêt. Pleine de vivacité et doté d’un personnage truculent, elle monopolise l’écran, écrasant sans difficulté ses comparses, pas mauvais, mais pas gâtés non plus niveau rôle. Bourvil joue juste, mais on ne peut nier que son personnage n’a pas grand relief, et Pierre Brasseur apparait assez peu, et surtout il est doté d’un rôle assez caricatural, qui ne fait pas honneur à son talent et à sa subtilité. Pour tout dire, je crois que c’est surtout l’histoire, plutôt fade, qui ne met pas en valeur Bourvil et Brasseur, ni les autres au demeurant. Le scénario reste très convenu, avec ces historiettes d’arnaques à la petite semaine, assez inoffensives et peu subtiles. Le film est plutôt mollasson, il se traine jusqu’à son final gentillet. Même si Le Magot de Josefa fait rire épisodiquement grâce à l’abattage de Magnani et quelques scènes cocasses, ça ne décolle jamais vraiment, et ça sent le rebattu plus d’une fois. Malgré son talent, Autant-Lara a du mal à donner du punch à son film, et à nous entrainer sur une heure trente dans ces mésaventures rurales. Bref, ça se laisse voir mais avec une certaine apathie.
Visuellement le film n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel. La mise en scène est correcte mais Autant-Lara reste loin de ses meilleurs films. Le noir et blanc n’est pas très joli pour un film des années 60, et seul l’ambiance, le cadre, le décor, celui d’un petit village français du temps, parvient à susciter un réel attrait, le rendu étant en la matière convaincant. La bande son aussi n’est pas vilaine du tout, et avec Magnani c’est peut-être la seule vraie source d’énergie de cette comédie assez fatiguée.
En conclusion, Le Magot de Josefa est une comédie dispensable, à voir éventuellement pour les acteurs, mais on est réellement dans le ventre mou de la filmo de Bourvil, et aussi de celle d’Autant-Lara. 2