Le documentaire, qui suit le quotidien de psychiatres, d'infirmières et d'ergothérapeutes, a été tourné à la maison d'arrêt des Baumettes de Marseille.
Régis Sauder, réalisateur de Être là, est un cinéaste engagé socialement. Avant d'introduire sa caméra dans le milieu carcéral de la maison d'arrêt des Baumettes à Marseille, Sauder avait en effet réalisé Passeurs de vie, un documentaire sur la question du don d'organes vu à travers le quotidien d'une infirmière. Le long métrage avait remporté en 2003 le premier prix du festival du Film d'Angers. En 2008, le metteur en scène s'attaquait à un sujet sensible avec L' Année prochaine à Jérusalem, documentaire sur la création de l'état d'Israël. C'est en 2010 que Régis Sauder accèdait à une grande renommée dans le monde du documentaire engagé avec Nous, princesses de Clèves, documentaire sur la vie des enfants des cités à Marseille.
Régis Sauder a choisi de tourner son documentaire en noir et blanc. Ce choix esthétique très marqué, le documentariste nous l'explique : "Je me souviens d’une réunion avec toute l’équipe du service médico-psychiatrique régional, où il était dit que c’était compliqué pour les patients de faire un choix, car pour eux c’est soit blanc soit noir, il n’y a pas de demi-teintes, il faut que les messages soient clairs. Pour moi, il y a mille raisons qui expliquent le choix du noir et blanc, c’en est une."
Régis Sauder a voulu marquer les esprits dès l'ouverture de son film avec une scène d'entrée dans la prison filmée de façon très stylisée. Le cinéaste nous en dit plus : "L’entrée du film très esthétisée renvoie à cette expérience du trajet jusque dans les entrailles de la prison." Nul doute que le spectateur sera plongé directement au cœur du quotidien des détenus et du personnel soignant.
Le réalisateur a suivi l'équipe de soignants dirigée par Catherine Paulet, chef du service médico-psychiatrique régional de la prison des Baumettes. Celle-ci s'est exprimée au sujet du choix du noir et blanc pour le film : "J’ai beaucoup aimé le noir et blanc, mais dans sa nuance. C’est un lieu d’austérité. Il peut y avoir de la chaleur et de la couleur dans ce lieu, mais au sens métaphorique du terme. On est dedans ou on est dehors. On est en blanc ou en noir. Ce n’est pas un lieu banal. On a changé les mots, c’est toujours intéressant, on parle d’ "établissement pénitentiaire", mais c’est toujours une prison. Avec des portes qui claquent, des bruits, des cris."