Cela se veut probablement un "beau" portrait de femme, libre et audacieuse, sur fond d'Histoire (sa seule "audace" étant en fait d'apporter à ses métayers la fée électricité, symbole majeur du progrès selon son défunt mari, dont elle reprend la tâche par piété conjugale, alors que ces derniers voudraient pouvoir manger à leur faim et avoir un statut dans leur 2ème activité sur le domaine Duprat, celle de gemmeur, aligné sur celui des ouvriers d'usine). Mais la chronique de l'après Grande-guerre est à peine esquissée (lutte des classes, pesanteurs sociales et familiales, rancoeurs recuites), les personnages ne dépassent pas l'état de marionnettes ou de silhouettes, et ne restent au positif que quelques images réussies sur les Landes du début des années 20, entre pins à l'alignement, si vulnérables aux incendies, et Atlantique aux plages désertes. La femme, "Liéna", au portrait de laquelle ne parvient pas François-Xavier Vives, est incarnée par Marie Gillain, entourée de quelques autres Belges (coproduction oblige), de Miou-Miou en soeur aînée hors d'âge (les 2 femmes, on l'imagine, n'étant pas du même lit), Jalil Lespert en régisseur, puis confident, puis amant, puis victime expiatoire (sans surprises, à chaque fois), et quelques autres (dont Tsilla Chelton, en vieille parente, dans une scène où elle joue les utilités, pour la dernière fois à l'écran - décédée en 2012, à l'âge de 92 ans, à Bruxelles - Française, elle a habité en Belgique une grande partie de sa vie). Pour un film récent sur la région landaise, "en costumes" aussi, on préférera évidemment le "Thérèse Desqueyroux" de Claude Miller, datant lui aussi de 2012 : même époque, même milieu, mais des enjeux, du drame, une vraie vision de cinéaste (pour une adaptation réussie d'un grand roman), et non un laborieux académisme au service d'un scénario tiédasse, comme ici.