Non Prometheus n’est pas une bouse infâme, comme on peut le lire ici ou là. Néanmoins, si l’on s’attendait à retrouver ici, l’excitation frénétique qui a pu nous saisir à chaque nouveau chapitre d’Alien, il y avait en effet matière à vocifération.
Pourtant, n’est-il pas logique de trouver dans un préquel, la thématique de l’origine…étendue par Ridley Scott à celle de l’origine de l’humanité. Et pourquoi pas ? Cela va de soi. La réponse apportée par Prometheus ne fait que renvoyer la question de l’origine de l’humanité à celle que les fameux ingénieurs sont susceptibles de se poser pour eux-mêmes. Le termes d’ingénieur est d’ailleurs très mal choisi par l’équipage du Prometheus. Il ne s’agit tout au plus que d’humanoïdes qui répandent une vie qui leur ressemble dans des terres partiellement vides de vie, pour mieux y répandre la mort à coup de matière noire. Proposition néanmoins imparfaite. Que David y trouve son compte à façonner du xénomorphe, quel est le résultat visé par nos ingénieurs en additionnant, humanité et soupe noire primitive ? Les ingénieurs ne semblent pas chasseurs…contrairement à ce qu’on a pu nous faire croire, par ailleurs, pour les Predators.
Tout est relativement logique dans Prometheus.
Dans Covenant, la place laissée à la vengeance du professeur Shaw est misérable. Or, on attendait cette confrontation avec nos « géniteurs ». Il fallait oublier dès Prometheus la réponse à la question de l’origine de l’humanité, et lui substituer celle de l’origine des aliens tels qu’on les connaît tous ! Mais il fallait plus de détails sur LA vengeance. Au lieu de quoi, on a simplement le droit à un pauvre bombardement.
Dans un univers de plusieurs dizaines de milliards d’années lumières, il faut reconnaître que nos colons ont quand même une moule de gagnant à Euromillions. Par le truchement du hasard, ils tombent relativement facilement sur LA planète du bonheur. Bon…sans ça…pas de film vous me direz. Quoique avec ça, pas de Covenant…et youpi les amis, l’espoir d’un digne successeur pour Prometheus serait encore sauf !!
Parce que pour le coup, Covenant réussit l’exploit d’être, à la fois, un piètre successeur de Prometheus, et un très mauvais ascendant pour Alien. Une fois à l’abris dans la garçonnière de David, le film est plié, l’attente est ruinée, et c’est excessivement rageant. Je ne rentrerai pas dans les détails qui suscitent l’indignation. D’autres l’ont mieux fait que moi ici. Mais il y avait tellement d’espoir en ce Alien : Covenant…que peut-être que cet échec n’était en fait que prévisible. Parce que, au final, qui s’est vraiment posé la question existentielle de l’origine des Aliens du premier au 4ème volet ? Bah…personne. Alors pourquoi en avoir fait deux films ?