Jacob le menteur, un très bon film sur le ghetto de Varsovie, qui fait inévitablement penser à "La vie est belle", sorti la même année. Quelques largesses prises avec la réalité historique. Le film semble ne pas tenir compte de la chronologie historique, puisque le ghetto de Varsovie est vidé puis rasé en 1943, à la suite du soulèvement, et que l'action se situe lors de l'arrivée de l'Armée Rouge en Pologne, qui a eu lieu en 1944. Ce flou entretenu sur la chronologie est certainement volontaire, il permet de nous plonger dans une des réalités du ghetto : l'isolement.
Les juifs maintenus dans ce quartier fermé, ignorent absolument tout des événements de la guerre en cours, informations parcellaires, rumeurs, spéculations, nous spéculons avec eux. C'est grâce à ce flou historique que le scénario du film fonctionne, comme eux, nous ne savons plus très bien en quelle année nous sommes et ce qu'il se passe derrière les murs et les portes du ghetto. L'espoir d'une insurrection qui germe, de l'arrivée de l'armée rouge, ou des alliés, fait vivre.
Un huis-clos dans le ghetto où Jacob se trouve pris, malgré lui, dans un rôle imposée par sa communauté.
Une durée généreuse, une bonne distribution, un film bien servi par Robin Williams et Liev Schreiber, un très beau travail de la couleur, des décors, un très bon scénario. Jacob le menteur est le remake de la version est-allemande (Jakob, der Lügnerde) de 1975 et l'adaptation du roman éponyme Jurek Becker publié en 1969.