Ultime oeuvre d’Alain Resnais décédé début mars 2014, quelques jours seulement avant la sortie du film, Aimer, Boire et Chanter est l’adaptation d’une pièce d’Alan Ayckbourn, The Life Of Riley, dramaturge très apprécié par le réalisateur dont il avait déjà adapté deux pièces Smoking/No Smoking (1993) et Cœurs (2006). Resnais, qui nous avait surpris avec un film de très grande envergure en 2012 (Vous n’avez encore rien vu) rétrograde en qualité, un final quelque peu décevant.
On retrouve ici la troupe de comédiens fétiche au réalisateur, Caroline Sihol (Tamara), Michel Vuillermoz (Jack), Sabine Azéma (Kathryn), Hippolyte Girardot (Colin), André Dussolier (Simeon) et pour la première fois dans la grande famille Resnais, Sandrine Kiberlain (Monica). Le récit se passe dans la campagne anglaise du Yorkshire où un acteur condamné tente, sans jamais montrer son visage ni ses volontés, de séduire trois femmes. Mais voilà, les femmes sont toutes mariés et l’étrange séduction dont elles vont être victimes va bousculer le quotidien des couples pour faire éclater les sentiments de chacun.
A 91 ans, Alain Resnais fait une nouvelle fois preuve d’originalité, alternant de l’animation, de la vidéo et du théâtre filmé. Chaque séquence se découpant à peu près de la même manière, des paysages très réalistes faisant place à du dessin pour finir sur les comédiens évoluant dans des décors reconstitués très extravagants. L’objectif étant de se focaliser sur les rapports humains, d’oublier tout le reste. Les plans sur fond quadrillé en sont l’illustration même, le bruitage environnant s’efface pour ne laisser place qu’aux paroles, épuré au maximum pour ne montrer que l’essentiel. De l’originalité certes, mais un scénario parfois bancal, souvent ennuyeux et un parti pris pour le théâtre filmé peu intéressant.
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