Ce long métrage nous plonge à Bat Yam, Israël, dans le quotidien d'Avi, Kobi et Yaniv. La vingtaine belliqueuse, ils se sont autoproclamés gardiens de leur quartier et se conduisent à ce titre comme les garants de leur vision du Talmud. Ils font respecter de façon musclée le shabbat, surveillent les tenues des filles et s’assurent que les jeunes de Jaffa, la voisine arabe, n’entrent pas dans le quartier avec leurs voitures, toute musique hurlante. L’équilibre de la bande vacille le jour où Avi, le chef du groupe, rencontre Miri, une jeune israélienne non pratiquante.
Réalisé par Meni Yaesh, compagnon de Keren Yedaya (dont j’ai beaucoup aimé « Mon trésor » et « Jaffa »), ce long-métrage est filmé de manière masculine, nerveuse et m’a rappelé l’univers de jeux-vidéo dans certains raccords brusques en musique.
J’ai apprécié la performance des deux acteurs principaux, Roy Assaf et Rotem Ziesman-Cohen.
Ce film n’échappe pas à l’écueil d’un certain manichéisme, mais j’ai été sensible à sa visible bonne volonté de réconcilier par la rencontre de deux jeunes deux visions des choses, en l’occurrence celle d’une jeune femme ouverte à la foi, respectueuse de certaines traditions religieuses, mais ne souhaitant pas être enfermée de manière arbitraire dans un carcan bien trop étroit pour elle, et celle d’un jeune homme portant un passé difficile et rassuré par des propos et pratiques religieuses donnant une direction à sa vie, même s’ils entraînent une violence injustifiable.
Encore une fois, comme dans ‘Inch’Allah’, nous sont montrées les limites d’un mode de pensée avec ‘œillères’, où la loi du talion apparaît comme l’unique possibilité de ne pas subir son sort, même si elle se retourne sans fin contre soi.
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