Avec son idée de départ intéressante, Ryan Lee Driscoll aurait pu nous offrir un bon film de genre s'il avait un peu de talent. Ici, tout est prétexte au néant : Désaxé se lance dans une critique qui s'égare dans les abysses de la platitude, la mise en scène n'est pas terrible mais s'en sort globalement grâce, avant tout, à sa progression dramatique assez habile alors que l'interprétation, de son côté, est mauvaise. Pourtant Axed était pétri de bonnes intentions mais, finalement, se noie dans son immobilisme.
Les temps sont durs, la crise financière terrasse les marchés, les entreprises et les individus. Kurt Wendell est licencié, sa belle petite vie ne sera qu'un lointain souvenir d'ici peu. Il convie sa femme et ses deux enfants à prendre un jour de repos bien mérité mais ses intentions sont loin d'être pures...
Tandis que notre société de consommation est la servante des marchés boursiers, l'idée de Driscoll n'est pas mauvaise : un père, figure tutélaire, dépossédé de son attribut le plus cher (son autorité, il est celui qui fait vivre la famille) devient un monstre contraint par le destin...et la honte. Malheureusement, ces éléments dramatiques sont traités avec une désinvolture patente. Le réalisateur ne jouant jamais sur les contrastes ni les subtilités. Pire, il appuie sur des caractères qui ne sont que des stéréotypes : ce papa qui impose la peur, ce fils renfermé et diminué, cette maman effacé. Indigeste ! Et puis c'est extrêmement mal joué ! les dialogues sont faibles et le doublage en vf mortel ! Désaxé a pourtant un traitement narratif pas vilain, des plans d'ensemble jolis mais c'est si peu... Une bobine qui fait frémir...de déplaisir. 2/5