Le tournage a eu lieu dans la station de ski de Flaine dans les Alpes. Cet endroit a été choisi minutieusement par la réalisatrice : "C’est une station particulière. Construite dans les années 70 par le grand architecte Marcel Breuer, elle était à l’époque révolutionnaire. Tout en béton, avec la patinoire centrale et des escaliers métalliques reliant les différents niveaux. Des statues de Picasso, Vasarely et Dubuffet. Aujourd’hui elle a mal vieilli et ressemble à un ovni. Rien de pittoresque dans ce décor, pas de chalets en bois, de petit village savoyard avec l’église au milieu. Etrangement cette juxtaposition de béton triste et gris fait ressortir la beauté des montagnes et de la nature qui l’entoure."
La cinéaste Marion Hänsel a ses habitudes et travaille souvent avec les mêmes personnes. Pour ce film, elle retrouve ainsi six de ses compagnons, comme l’ingénieur du son Henri Morelle, avec qui elle avait collaboré pour Les Noces barbares (1987), ou bien Thierry Leproust qui était déjà aux décors dans Li (1995) et Si le vent soulève les sables (2006), un long-métrage où avaient également œuvré Yan Tax (aux costumes) et René-Marc Bini (à la composition). Sans oublier Michèle Hubinon et Jan Vancaillie qui étaient respectivement au montage et à la photographie sur la dernière réalisation de Hänsel, Noir Océan (2010).
Marion Hänsel utilise à plusieurs reprises le montage alterné dans La Tendresse, en particulier lorsque Frans et Lisa font le trajet en voiture pour retrouver leur fils. Elle s’est inspirée du film russe "Silent souls" d’Aleksei Fedorchenko.
La Tendresse est un film où Marion Hänsel mélange comédie romantique et road-movie, durant le voyage d’un ex-couple en voiture. Un film original mais qui a eu du mal à trouver un investisseur : "Le financement a été vraiment compliqué parce que c’est un film intimiste, minimaliste qui parle de petites choses du quotidien. Il n’y a pas de grands événements, il n’y a pas de grands drames. Il y a une dramaturgie mais très fine, très subtile et ce n’est pas du tout à la mode. Donc, les financiers ont été assez difficiles à convaincre."
L’élaboration de la bande sonore a été construite en deux temps : musique classique pour le trajet aller et musique du monde pour le trajet retour. À cela s’ajoute la composition musicale de René-Marc Bini dans un style Country-Folk pour les plans de voyage.
La réalisatrice a voulu écrire l'histoire d’un couple séparé qui continue de s’apprécier et de s’entraider. Une situation originale qui prend à contre-pied les longs métrages où d’anciens amants se déchirent, à l’instar de La Guerre des Rose (1989) de Danny DeVito par exemple : "J’ai vu beaucoup de films qui racontent des ruptures. Presque toujours cela se passe mal: un homme et une femme se sont aimés, ont fait des enfants ensemble, une fois séparés, ils se mettent à se haïr, se nuire ou ne veulent plus se voir. Cela m’a toujours paru étrange. Se sont-ils trompés à ce point? Comment l’amour peut-il se transformer en des sentiments si différents ?"