"les Rayures du zèbre" a été pour moi une déception. Le film est totalement vide d'un point de vue aussi bien scénaristique, que dans la touche d'humour noir qu'il tente de transmettre par le biais d'un accent bruxellois plus que barbant. Poelvoorde est totalement inégale à ce qu'il nous avait habitué dans son registre comique d'auparavant. L'acteur s'engage dans un rôle totalement saugrenu et surjoue en atteignant à certains moments la caricature la plus grossière; est-ce réellement voulu? L'humour est quant à lui, exagéré et tellement mal dosé qu'il en arrive même après seulement 20 minutes, à lasser et paraître même fort grossier. La profondeur du scénario, ainsi que son développement paraissent aussi pâle qu'un cachet d'aspirine et le manque d'inspiration se fait cruellement ressentir par le traitement assez maladroit des personnages secondaires. La durée assez courte du film ne fait qu'augmenter le sentiment d'oeuvre inachevée et creuse, qui méritait un meilleur sort. Le sujet fort intéressant, et le cynisme du personnage principale aurait tellement pu apporter en épaisseur scénaristique, et pimenter une pincée d'humour "grinçant-dent" politico-incorrecte et un brin socialiste, il n'en est rien. Malgré ces défauts, le métrage n'est pas dépourvu de qualité, tant dans dans sa forme, que dans son contenu. Même si c'est assez pauvre, et assez vide, le paroxysme socio-politique émincé dans le film de Mariage est un bon point. Il est traité de façon réaliste, et somme toute honnête,sans tomber dans une débâcle mélo-dramatique, favorisant le cinéma du réel plutôt que la recette purement émotionnelle. L'univers, le monde de football apparaissent comme étant un "marché humain", grossièrement parlant évidemment. Mais cela pose les bases d'une face qui était, pour certains peut-être, encore mal éclaircie, et qui demandait des explications claires et précises. La deuxième partie du long métrage revend exactement les défauts et les qualités de la première. Arborant toujours d'une manière assez ponctuelle le côté démonstratif du business footbalistique, certains types de scènes qui n'étaient pas présent lors du premier acte viennent chambouler le côté un peu trop froid, un peu trop carré du film, pour apporter une pointe d'humour (bien plus inspirée et recherchée) et d'émotions qui n'avaient pas encore montré le bout de leur nez. Se concentrant sur le côté formelle de l'intrigue, Mariage intéresse et intrigue grâce à sa documentation plus que complète du sujet ( cela est dû très certainement à sa formation de documentariste) et rend le tout finalement assez plaisant. Pour terminer, le côté expéditif du film n'empêche pas de compromettre le développement relationnel des personnages entre eux, cela permettant de mieux cerner cette relation si particulière qu'ont ces agents et recruteurs européens dépourvus sur le plan émotionnel et humain, complètement ravagés par l'envie de dénicher la perle rare et ces africains rêveurs et naïfs dont la gentillesse et l'hospitalité ne sont plus à prouver. "les Rayures du zèbres" s'annonçait comme étant une comédie noir politiquement incorrecte, finalement on n'en ressort avec une comédie raté, mais qui a le mérite d'être intéressante pour ce qu'elle raconte, et pour les différents messages que son auteur souhaite transmettre. Dommage, cela pouvait aboutir sur mieux.