Pour son cinquième film, Paul Verhoeven nous narre le destin de trois amis réunis par la passion du moto-cross et rêvant d’ascension sociale mais qui vont voir leur vie chamboulée par une belle tenancière d’un stand de frites, elle aussi rêvant d’une tout autre vie…
Dans ce récit, Verhoeven aborde plusieurs thèmes tels que le mal être adolescent, l’amitié, l’amour, la vie et ses difficultés, l’homosexualité, la violence ou encore le rêve d’ascension sociale à travers des personnages très intéressant et pour certains attachants, notamment le champion de moto-cross local au destin le plus touchant, le réparateur homophobe ainsi que le troisième pote, un peu looser et sympathique. Verhoeven traite plutôt bien et de manières très intéressante tous ces thèmes même si c’est parfois fait de manière un peu radicale.
Avant que certaines péripéties viennent accélérer et modifier le destin des personnages principaux, Verhoeven nous emmène dans leurs vies entre les boites de nuits, les petites amies, les combines et leur passion pour le moto-cross. Il bénéficie d’un très bon scénario, que ce soit pour les personnages, les dialogues ou le déroulement. Et surtout, il donne à son film une dimension mélancolique et émouvante. Les moments de gravités sont très bien retranscrits et Verhoeven se permet de rajouter quelques touches d’humours qui marchent bien. Il maîtrise très bien sa caméra et nous gratifie de quelques plans et mouvements superbes. La musique, très 80’s (Blondie…) est parfaitement intégrée au film. Les jeunes acteurs sont impeccables et rentrent à merveille dans la peau de leurs personnages, souvent ambigu et on y trouve aussi Rutger Hauer, futur Roy Batty dans Blade Runner.
Mais Verhoven n’hésite pas à inclure des scènes sexuelles très (très) explicites (fellation, viol…) (bien plus explicite que dans « Showgirls » qui avait provoqué un « scandale » aux USA) mais qui sont toujours en marge avec le récit. D’ailleurs ce film a fait un scandale à sa sortie et le Hollandais violent fut accusé d’être anti-homosexuel, anti-femme, anti-handicapé et anti-religion. Bien évidemment c’est n’importe quoi et à aucun moment il n’apparait haineux envers l’une de ces catégories et traite plutôt bien de sujets assez difficile (excepté peut être pour l’aspect religion mais c’est le côté fanatique qu’il critique, dans son film il va engendrer la violence et l’intolérance de la part du père d’un des personnages principaux).
Bref, un très bon film du Hollandais Violent qui n’en fera plus que deux avant son départ pour Hollywood. Il dépeint l’adolescence Hollandaise en ce début des années 1980, mais en abordant des thèmes encore d’actualités, avec des personnages attachants et émouvants.