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ygor parizel
240 abonnés
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4,0
Publiée le 24 octobre 2009
La mise en scène est très belle, des mouvements de caméra impeccable et nombreux. Une histoire assez triste sur l'amour en temps de guerre (du déjà vu) mais cela n'en reste pas moins émouvant et beau. Petites longueurs et parfois les acteurs en font beaucoup cela reste correct.
Cinq ans après la mort de Staline, c'était le dégel en URSS. La preuve avec ce film plus romantique que politique. Le début, axé sur l'amour de jeunesse, les courses folles, les décisions impulsives, fait souffler un vent de liberté. Une liberté qui aurait presque des accents de Nouvelle Vague si elle n'était pas empreinte d'un formalisme, très russe, hérité des grands cinéastes du passé, Vertov, Eisenstein... Le réalisateur Mikhail Kalatozov, qui avait oeuvré jusque-là dans un registre de "service national", de pure propagande, se détache des contraintes idéologiques pour s'adonner à une forme de lyrisme très stylisé, souvent virtuose, à défaut d'être particulièrement sympathique. Quelques scènes superbes : le travelling vertical dans l'escalier, au début, pour suivre la course des amants ; les visions de Boris, au moment où son destin bascule à la guerre ; la porte qui s'ouvre sur un appartement à ciel ouvert, où demeure absurdement une horloge, après le bombardement. La caméra émerveille par sa mobilité, ses virevoltes, ses angles renversants. Et quand elle se fixe, c'est pour obtenir des gros plans d'une belle intensité sur les visages, notamment celui de l'actrice Tatiana Samoilova.
de loin le film d'amour le plus beau et le plus émouvant quil m'ait ete donné de voir ... Quand on pense que ce film date de 1958 on se demande ce que son devenus les scénaristes de cinéma...on sort boulelevé de ce film
Une comédie romantique des plus convenues. De plus il ne se passe rien dans la plus grande partie du film qui de ce fait devient très vite ennuyeux. Je n'avait jamais vu ce film dont j'avais beaucoup entendu parler pour moi la réputation n'est pas à la hauteur du résultat !
Brillant ! Tout est absolument superbe dans ce film, l'interprétation de tous les personnages, principaux et secondaires, l'histoire d'amour magnifique, et la réalisation ultra moderne avec plans séquences admirables et des caméras à l'épaule incroyables, des idées de réal inédites... on pourrait en balancer des adjectifs pour qualifier ce pur chef d'œuvre.
Revoir ce film nous plonge dans les années cinquante avec ses espoirs et ses désillusions. La déstalinisation voulue par Khrouchtchev permet à maints artistes russes de s’exprimer autrement qu’en encensant l’un des plus sanguinaires dictateurs qu’ait connu l’humanité. Il en résulte un film pétri d’humanité qui donne à voir le quotidien d’une famille russe non sans embellir un peu sa condition matérielle. Comme à l’accoutumée chez un cinéaste russe, l’opérateur s’en donne à cœur joie avec des prises de vue virevoltantes mais qui, à la longue, prennent un aspect un peu maniéré. Le montage réalisé avec des épisodes bien équilibrés ni trop long ni trop courts permet au spectateur de rester tout le temps en haleine. On sent l’influence du cinéma français : les surimpressions rappellent Le « Napoléon » d’Abel Gance, les promenades enjouées dans les rues Jean Renoir et la scène finale dans la foule « les enfants du paradis » de Marcel Carné. En revanche, les travelings et les prises de vue dans la montée d’escalier se révèlent, pour l’époque, d’une totale originalité. Les acteurs sont tous magnifiques et le regard de la belle Véronique reste longtemps gravé dans la mémoire du spectateur qui rêve d’aller la retrouver en Russie pour contempler à nouveau ses beaux en amande et baiser courtoisement sa blanche main.
C'est une histoire d'amour, assez émouvante, la fin du film est très belle. Pour autant je n'ai pas eu l'impression d'avoir vu un chef-d'oeuvre, le film souffre de quelques longueurs et la guerre est peu évoquée, cela reste tout de même un film très intéressant à voir.
Évidemment dès le titre, on ressent le lyrisme d'une envolée. Comme la rencontre du début et le lyrisme des images. Puis vient le doute et le regret. Il faut reconnaître que l'image rend parfaitement compte des élans de l'amour vrai ou celui perdu à jamais. Beau film.
L’histoire de ce couple séparé par la guerre est, bien qu’assez attendue et prévisible, poignante, notamment grâce à une mise en scène qui multiplie les prouesses techniques faisant de chacune des séquences d’incroyables moments de cinéma.
Un mélodrame soviétique en temps de guerre, à la fois tragique et lyrique, servi par une mise en scène en N&B sublime, et illuminé par la prestation bouleversante de Tatyana Samojlova. Palme d'or à Cannes en 1958. 4,25
L'inventivité novatrice de la mise en scène ainsi que la composition de certains plans forcent vraiment le respect, d'autant plus pour un film datant de 1957.
Absolument maîtrisé tant dans ses dialogues que dans sa réalisation et l'interprétation intensément ressentie de Tatiana Samoilova, ce drame par sa froideur n'aura convié aucune émotion. Dommage car tout aurait dû y être!
À Moscou, en 1940, Veronika et Boris s’aiment et se fiancent. Mais la guerre éclate et Boris doit partir au front. Mark, le cousin de Boris, force Veronika à l’épouser. Boris meurt sur le champ de bataille. Mais Veronika ne l’apprendra qu’à l’armistice.
Staline et le stalinisme avaient tué le cinéma soviétique. Après la mort du tyran, le dégel krouchtchevien laisse augurer sa renaissance. Quand le film de Mikhaïl Kalatozov arrive sur la Croisette au printemps 1958, il est précédé d’une aura élogieuse. Une vingtaine de millions de Soviétiques avaient déjà vu l’hiver précédent l’adaptation de la pièce de Viktor Rozov.
Rozov, oligarque sans talent, président de l’Académie russe des arts du théâtre et membre de l’Union des écrivains, avait écrit une pièce au sujet très académique : une jeune femme, malgré les vicissitudes des temps, reste fidèle à l’homme parti à la guerre se sacrifier pour la patrie. Sans trahir cette épure et sans se mettre à dos la censure communiste, Kalatozov parvient à en détourner le sujet. "Летят журавли" (littéralement « Les Grues volent »… qu’il a bien fallu traduire autrement pour éviter les doubles ou triples sens fâcheux) n’est pas une ode au communisme ou à la résistance contre l’envahisseur nazi. Sautant par dessus Eisenstein, le cinéaste des foules, Kalatozov renoue avec Dostoïevski et Tolstoï. Quand passent les cigognes n’est pas si différent de "Docteur Jivago", publié la même année 1957, qui toutefois, pour la façon dont il décrit la Révolution d’Octobre et le sort fait aux Russes blancs, encourut les foudres de la censure.
Son héroïne, Tatiana Samoïlova, un faux air d’Audrey Hepburn, aurait fait merveille dans "Guerre et Paix". C’est son histoire qui est racontée – et pas celle du fier peuple soviétique : son amour pour Boris, son chagrin à son départ, ses remords d’avoir cédé à Mark…
Si le film de Kalatozov connut un tel succès c’est aussi en raison de sa hardiesse technique. Avant la Steadicam, le chef opérateur Sergueï Ouroussevski réalisa des plans d’anthologie. On montre souvent dans les écoles de cinéma celui où Boris gravit quatre à quatre les marches de l’escalier le menant à l’appartement de Veronika. À la même époque, en France, Max Ophüls s’essayait à des audaces similaires.
Sans doute "Quand passent les cigognes" a-t-il vieilli. Son histoire naïve et édifiante fait sourire ; ses plans-séquences n’impressionnent plus guère. Il n’en reste pas moins un témoignage marquant de l’histoire du cinéma soviétique.
Les ruptures tragiques que provoquent la guerre sur les relations amoureuses est un sujet dense que le cinéma n’a pas fini d’exploiter. Parmi ceux ayant pour contexte la seconde guerre mondiale, le film américain le plus réussi à ce sujet est sans doute Le temps d’aimer et le temps et le temps de mourir de Douglas Sirk en 1958 mais il ne faut pas oublier que, l’année précédente, c’est le russe Mikhail Kalatozov qui obtint la Palme d’or avec le splendide Quand passent les cigognes qui traitait également du drame que vit une jeune moscovite après le départ de son fiancée pour le front. Le scénario réussit à la perfection à exploiter ce thème intemporel sans jamais sombrer dans le pathos, faisant de ce film référence du genre. Mais c’est surtout sur le plan formel que le travail de Kalatozov a mérité d’entrer dans l’histoire, en effet le travail de montage très immersif ainsi que la caméra à l’épaule nous aident à partager que les tourments qu’exprime avec une justesse incroyable Tatiana Samoilova. Certaines scènes, telles que la fuite sur les quais avec un découpage à couper le souffle ou bien encore la scène de fin qui est un magnifique travelling.