Berling junior avait 21 ans quand ce « Comme un homme » a été tourné ; il y incarne un ado de 16 ans, lycéen en classe de première dans le lycée dont son père (le vrai, qui est ici « Pierre Verdier ») est le proviseur – si le jeune acteur est cependant physiquement en cohérence, la vraisemblance ne va pas plus loin : rien de pertinent ni au niveau de l’argument et des développements (une mauvaise farce qui tourne au drame quand l’instigateur est victime d’un accident, laissant son complice seul, « comme un homme »), ni au niveau surtout de l’étude psychologique (rapports de la prisonnière et de son geôlier amateur, et surtout relation difficile père /fils sur fond de deuil). Safy Nebbou a déjà commis 3 films avant celui-ci : une comédie « dramatique » sur l’enfance (« Le Cou de la Girafe »), un mélo alambiqué enfonçant le clou côté rapports parents/enfants (« L’Empreinte », d’abord distribué comme « L’Empreinte de l’Ange », puis « raccourci », pour cause de confusion possible avec un livre homonyme – alors que le film mettait en scène un scénario original, coécrit par le cinéaste) et une sorte de « biopic » littéraire (« L’Autre Dumas », rappelant qu’Alexandre Dumas écrivait avec des « nègres », le plus connu étant Auguste Maquet, l’autre « héros »). Trois mauvais films, Nebbou ne réussissant même pas une bonne direction d’acteurs, pourtant excellents à l’ordinaire (Claude Rich, Sandrine Bonnaire et Catherine Frot, Depardieu et Poelvoorde !). Les Berling (déjà père et fils dans « L’Heure d’Eté » d’Assayas en 2008), font de leur mieux dans ce 4ème opus, toujours peu convaincant, mais leur copie est inconsistante – alors !... Ce n’est pas un policier (pourtant le scénario est tiré d’un polar des années 70 du tandem maître du genre Boileau/Narcejac – « L’Âge bête », coadapté par Nebbou), cela se voudrait plutôt, l’intrigue étant secondaire, une étude de caractères, pimentée de « mystère » et de fantastique (le décor principal est le Marais Poitevin, dont l’accès est curieusement supplémenté avec des éoliennes, filmées très loin des Deux-Sèvres, et la prof enlevée joue les Ophélie – même sur l’affiche). C’est surtout à la fois vide et filandreux (un comble !), languissant, émaillé de dialogues insipides entre personnages fantoches cultivant une distance pseudo-signifiante. Nouveau ratage.