"Le Déshonneur d'Elisabeth Cambell" est un film malheureusement méconnu, et ce pour une raison toute simple, c'est qu'il ne donne pas envie de le voir ( son affiche n'a aucun impact sur le passant, si ce n'est un pouvoir de rejection) ! Avant de l'acheter ( car oui, cela m'arrive! ), j'avais quand même de l'appréhension : "mouais, un film de guerre avec Travolta que je ne connais pas". Pourquoi pas, me suis-je alors dit. Et puis, il y avait une réduction, alors pourquoi s'en priver? Et laissez moi vous dire que j'ai bien fait de me le procurer, il est vraiment très bon! Après c'est sûr qu'il n'a pas inventé la caméra, mais quand même, il est franchement plutôt bon. C'est une série b, c'est clair, mais il faut le prendre comme tel et ne pas réfléchir trop longuement et sur trop de choses pour pouvoir pleinement l'apprécier. En fait, "Elisabeth Campell" ( on va l'appeler comme ça, c'est beaucoup plus rapide! ) est le métrage type pour passer un dimanche après-midi si l'on n'a rien à y faire : il n'est pas prise de tête, et rempli son contrat à merveille. Par contre, une chose que l'on ne peut pas lui enlever : il est très éprouvant! Je ne sais pas si vous l'avez vu ( et si oui, je ne sais pas si vous pensez comme moi ), mais voilà une histoire qui fait froid dans le dos! Je ne vais pas vous la révéler, ce serait gâcher les multiples rebondissements du film, mais sachez que ce n'est pas une intrigue à l'eau de rose. Et le pire ( ou le meilleur, comme vous l'entendez ) avec ce film, c'est qu'il est quand même bien écrit! Sorte de thriller sulfureux ( ne le comparez pas à la réféence du genre, "Basici Instinct", ils n'ont aucun rapport ), cet "Elizabeth Campbell" bénéficie d'un sens de l'humour parfaitement dosé et de révélations assez nombreuses, comme je l'ai déja évoqué, pour que l'ennui ne s'installe pas. Il y a une tension tout du long, quelque chose qui fait que l'on ne décroche pas le fil, et que l'on suit cette histoire avec plaisir et satisfaction. Au final, c'est un sacré drame familial qu voilà, son scénar nous dévoilant des secrets pourtant bien gardés. Une sacré bonne surprise de ce point de vue là. A présent, parlons de son jeu d'acteur, ou plus précisément de sa star, John Travolta. Homme que beaucoup sous-estiment, il a su nous prouver par le passé qu'il savait changer de registre ( voir l'excellent "Volte-Face" pour cela ), et s'attaquer à des personnages plus profonds et torturés. Ici, rien de tout cela : il est le petit comique de service, le mec qui n'a qu'une passion : vous mettre des batons dans les roues. Comme enquêteur, il n'y a pas meilleur, et cela se ressent dans son enquête : elle est logique et se tient bien. Bon, le niveau n'est peut-être pas aussi élevé que pour "Le Silence des Agneaux", mais comme je l'ai déja dit au sujet de "Basic Instinct", ces deux là sont incomparables. Voilà principalement pourquoi "Elizabeth Campbell" est une bonne, voire très bonne série b : parce qu'il ne se prend pas la tête, et nous sort ce qu'il nous sort sans subterfuge aucun. Il ne veut pas avoir trop d'ambitions, et cela se ressent dans l'appréciation finale. Mais revenons en à notre ami Travolta, je m'égare quelque peu. Notre pote John ne surjoue pas, non, il joue bien, et s'y croit. Comme d'hab, ai-je envie de dire, à la condition prêt que là, il tente d'être comique. Et il y arrive, nous lâchant quelques cabotinages par ci par là, mais parvenant tout de même à rendre son personnage comique et attachant. Sa personnalité est assez travaillée pour que l'on s'y arrête, tout comme celle de ladite Campbell, interprétée avec talent par une excellente Leslie Stefanson, actrice n'ayant pas fait grande carrière ( cette dernière n'ayant pas dépassé l'année 2003 ). Elle tenait là son cinquième film, et s'en est sortie comme un gant! La bande sonore est vraiment de qualité, tout comme la réalisation. Signée Simon West ( preuve qu'il peut faire bien mieux qu'à l'accoutumée ), elle nous réserve nombre de beaux moments, à l'image des plans de la scène finale, qui nous font ressentir toute la tristesse de l'intrigue. Etrangement, il semble vouloir s'évertuer à nous montrer les soldats américains d'un oeil patriotique, alors que le sujet même du métrage n'est pas là, bien au contraire. Il dénonce les mauvais traitements que subissent certaines femmes militaires ( parce qu'elles sont des femmes, justement ), et le fait avec justesse et véridicité. Certaines scènes sont d'une efficacité scotchantes ( à l'image de celle du viol, atroce et terriblement bien filmée ), me renforçant dans mon idée que Simon West peut s'avérer être un réalisateur digne de ce nom. Certaines images sont dures, marquantes ( comme celle évoquée ), mais ne vous inquiétez pas, rien de bien traumatisant. Après vision, vous prendrez un coup, je pense, car c'est ce que j'ai ressenti : un choc. Une très bonne série b comme il en existe trop peu. Evidemment, je ne peux que vous le conseiller vivement.