Ah, voilà qui est vraiment décevant : alors qu'il m'avait agréablement surpris avec son fort sympathique "Kidnappés", j'attendais le prochain Miguel Andres Vivas avec une certaine impatience pour voir s'il allait confirmer ses débuts prometteurs...malheureusement pour moi, je vais devoir attendre le suivant pour me faire réellement une opinion car, si je me basais uniquement sur "Extinction", je ne pourrais que considérer Vivas comme un simple feu de paille qui s'est consumé aussi rapidement qu'il s'est allumé. Pourtant, le film commençait plutôt bien avec cette terrible séquence d'attaque zombiesque assez poignante puisqu'à l'horreur de la séquence se mêle paradoxalement une musique des plus mélancolique : une très belle scène qui méritait de nous servir une très bonne introduction...mais c'est par la suite que tout se corse. En effet, plutôt que de se servir du contexte fantastique de son métrage afin d'instaurer une certaine tension à l'ambiance de ce dernier, Vivas va se concentrer sur un drame intimiste entre trois personnes dont la genèse provient justement de la séquence d'introduction. Car finalement il n'y a que cette étrange relation entre deux survivants qui se font la gueule en habitant côte à côte dans un monde désolé qui intéresse le réalisateur. Tout le reste, tout ce qui gravite autour, est simplement expédié sans jamais être clairement expliqué, laissant le spectateur dans le flou le plus total. Et c'est presque donner de la confiture à des cochons puisque le métrage souligne plusieurs interrogations/thèmes intéressants sans jamais les développer (comment et pourquoi les gens deviennent-ils infectés ? Comment l'ère glaciaire s'est-elle installée ? Sont-ils les derniers survivants du pays ? Toute la planète est-elle touchée par l'infection et l'ère glaciaire ? Pourquoi ne pas avoir accentué le côté « j'entends des voix qui n'existent pas » de Jack ? Qu'est-ce qui fait évoluer les infectés ?) Au lieu de ça on se tape presque une heure de drame humain qui n'est finalement pas si puissant émotionnellement que l'on pourrait le croire et c'est juste dans la toute dernière partie du métrage que ce dernier se décide enfin de reprendre son contexte et de se lancer dans un homme invasion bien prenant et angoissant. Malheureusement, cela ne suffit pas pour sauver le bateau du naufrage et c'est bien dommage car si le fond avait suivi la forme, "Extinction" aurait pu être une très joli pépite : en effet, la réalisation de Vivas est bien maîtrisée avec une photographie très réussie rendant crédible l’ambiance post-apocalyptique de l’ensemble. De plus, quand on sait que tout a été entièrement tourné en studio, avec des décors et de la neige factices, on ne peut que saluer le travail qui rend plutôt bien à l’écran. Je dois aussi avouer que ça fait plaisir de revoir Matthew Fox qui n'avait plus fait grand chose depuis "Speed Racer" et "Lost" (bon, d'accord : il avait joué un petit rôle de soldat dans "World War Z", mais cela tient plus de l'anecdote qu'autre chose...finalement, les films de zombis ne lui réussissent pas trop...) et puis la petite Quinn McColgan est plutôt convaincante. "Extinction" est donc un petit film qui réussit difficilement à convaincre car, même si le casting fait de son mieux et que l’environnement post-apocalyptique est plutôt convaincant, il est handicapé par son rythme lent, son manque d’originalité et sa capacité à survoler superficiellement les sujets qu'il aborde. Bref, c'est du déjà vu et ça n'apporte aucune pierre personnelle à l’édifice...je vous conseillerais plutôt de regarder "28 Jours Plus Tard", "La Route" voire même "Maggie".