Bon, faut que je sois objectif, j’ai pas vraiment été transporté par ce western, célèbre pour être la première vraie collaboration entre Hill et Spencer.
Il y a de bons côtés certes, notamment les paysages qui sont appréciables, et puis même si on n’est pas dans la sommité du genre, le réalisateur pique quelques idées à Sergio Leone et offre un pastiche honorable en terme de mise en scène, même si on est pas non plus dans la même maitrise générale.
On peut aussi souligner que Terence Hill est bon dans le registre sérieux, et ici il ne fait pas défaut, offrant une prestation attendue dans le genre mais avec son style bien à lui il apporte un peu de piment à un personnage prévisible. Face à lui Frank Wolff n’est pas mal non plus, et finalement la petite déception viendra d’un Bud Spencer pas foncièrement à côté, mais assez discret, qui peine à se faire une place malgré son gabarit, et qui ne se réveille vraiment qu’à la fin. A sa décharge il est vrai que c’était un peu ses vrais débuts dans un rôle principal. Pour le reste on se retrouve avec des têtes peu connus.
Niveau défaut il faut souligner un rythme franchement planplan. On sent bien que le réalisateur essaye de nous balancer de temps en temps des morts (souvent gratuites d’ailleurs) pour faire passer le temps, quelques scènes de tortures longuettes, mais ça a du mal à prendre, la faute à un scénario ronronnant, manquant de spectaculaire finalement, et qui aurait facilement pu s’affranchir d’un bon quart d’heure. Après un début plutôt prenant, et avant une fin concluante, on se retrouve avec un milieu pas très bien pensé, avec une narration lourdaude.
La bande son est aussi un peu faible pour un western spaghetti, et malgré une photographie efficace et les paysages agréables je note aussi des décors légers voire minimalistes parfois, la faute sans doute à un budget limité.
Dieu pardonne moi pas propose donc quelques arguments intéressants, relevant parfois plus de la curiosité que du vrai atout vendeur, mais dans l’ensemble c’est un film mineur handicapé par une histoire molle et une narration sans surprise, où les quelques scènes d’action apparaissent souvent déconnectées, présentent pour relancer artificiellement un spectacle qui manque de punch. La moyenne, mais pas davantage. 2.5