Magnifica Presenza : les secrets du tournage

C'est ainsi que le metteur en scène Ferzan Ozpetek voit les comédiens. Pour lui, travailler avec eux est similaire à avoir des enfants. Il confie : "Ce sont des créatures étranges venues d'une autre planète, vous devez les laisser sentir votre amour et votre attention."

Ferzan Ozpetek avoue qu'avec Magnifica Presenza, il a été confronté pour la première fois à la peur. Il explique : "[Le film] reflète une vision plus positive que je devrais avoir ; c'est une histoire qui raconte une renaissance émotionnelle, dans laquelle la force du ressenti et de l'instinct surmonte les plus grandes peurs - rationnelles et irrationnelles - afin de trouver une réponse en amour, amitié et solidarité."

Voici un thème propre au réalisateur : le lien entre les morts et les vivants. Il le développe davantage dans Magnifica Presenza mais l'a déjà exploré dans ses précédents films. Par exemple, dans La Fenêtre d'en face, Massimo Girotti regarde des gens danser avec les morts tandis que, dans Le Premier qui l'a dit, les vivants et les morts partagent une danse.

Le réalisateur Daniele Luchetti fait une petite apparition dans Magnifica Presenza dans son propre rôle. Il fait passer un casting au personnage interprété par Elio Germano. Le cinéaste italien connaît bien l’acteur puisqu’il l’a dirigé dans deux de ses films : Mon frère est fils unique (2007) et La Nostra Vita (2010).

Avant le tournage de Magnifica Presenza, Ferzan Ozpetek et les comédiens se sont réunis pour lire le scénario ensemble. Ils ont beaucoup discuté du film, ce qui leur a permis de se rapprocher et de former une équipe soudée. Si le réalisateur donnait à ses acteurs des détails précis sur leurs personnages (comme leurs manies), Elio Germano confie : "Il souhaitait également stimuler notre créativité en nous impliquant directement dans la dynamique de la mise en scène et dans les dialogues."

Tout part d'un événement réel. Il y a dix-huit ans, un ami de Ferzan Ozpetek a vu une femme habillée de manière étrange à la fenêtre d'un appartement se situant près de chez le réalisateur. De vieilles habitantes du quartier ont ensuite raconté que l'immeuble avait été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Une mère et sa fille s'étaient alors jetées dans le vide. Ces souvenirs correspondaient beaucoup à ce que l'ami du cinéaste avait vu. Au moment d'écrire le scénario de son nouveau film, Ferzan Ozpetek a repensé à cette histoire et en a parlé à son producteur Domenico Procacci.