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Estonius
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2,5
Publiée le 28 juin 2017
Dès le départ on sent que ça ne va pas le faire, nous imposer les gros plans pas toujours heureux de prétendus spectateurs pendant cinq minutes, ça rime à quoi, même Pierre Sabagh n'a pas osé ! Et cette petite fille au sourire niais qui incarne une spectatrice alors qu'on sait qu'elle n'en est pas une. Pire l'entracte où tout est faut de la partie d'échec entre Tamino et Pamina, jusqu'à ce gus qui se met à lire la partition de… Parsifal ! L'opéra lui-même, c'est du Mozart haut de gamme, mais Bergman n'y introduit aucune valeur ajoutée, il alourdit là où il aurait fallu alléger. La réalisation reste académique, trop proche du théâtre filmé, un autre que Bergman aurait signé ça, tout le monde l'aurait oublié. Et puis certaines fautes font taches, on peut pardonner le gros plan sur les imperfections du maquillage de Panina, ou la dent cariée de Papageno qu'on a oublié de masquer, ou le ratage de la scène de la traversé de l'enfer, mais nous montrer des figurantes alors que la Reine de la nuit chante son grand air c'est une faute de goût impardonnable. Vu l'ambition du projet une distribution de plus haut niveau aurait sans doute été plus appropriée, ici nous avons un Tamino moyen, un assez bon Papageno, une excellente Panima et une brillantissime Reine de la nuit. Quant à l'orchestre de la radio suédoise dirigé par Erik Ericson, il nous livre une prestation honorable mais sans plus.
C'est difficile pour moi de donner une note à ce film. Je ne suis pas un grand fan d'opéra et surtout, toutes les adaptations cinématographiques d'opéra que j'ai vue étaient mauvaises. Cette adaptation a le mérite de mieux s'en sortir que les autres d'un point de vue réalisation. Mais il reste l'énorme problème de la narration. C'est vraiment pas efficace de raconter une histoire comme ça au cinéma. Je me suis fort ennuyé... Mais est-ce vraiment la faute du film ? Est-ce pas tout simplement l'opéra lui même qui m'ennuie ? Mais alors est-ce que le réalisateur ne saurait pas faire en sorte de rendre ça plus passionnant et plus accessible ? Ce sont des questions qui m'empêchent d'être sûr de ma note. Parce qu'il faut bien l'admettre que c'est très très bien réalisé pour un opéra cinématographique. Voilà ma note : je me suis ennuyé, mais je dois admettre que c'est très bien foutu.
L'adaptation bergmanienne (1974) de «La flûte enchantée» de Mozart constitue l'autre grande réussite dans le «genre» du «film-opéra»! L'option du réalisateur suédois est cependant diamétralement opposée à celle de Losey. Avant tout homme de théâtre (de son propre aveu), Bergman ne cherche en aucune manière à extraire l'opéra de Mozart de son milieu d'origine. Il fait tout le contraire. Son film vise à magnifier ce lieu magique que constitue une scène de théâtre et le tournage a été entièrement réalisé sur les planches d'un petit théâtre suédois du XVIIIème siècle, celui de Drottningholm, reconstitué en studio. La distribution musicale n'a pas ici la magnificence de celle du film de Losey, mais l'ensemble est très honnête et surtout très homogène. Par contre, la mise en scène est tout simplement enchanteresse et éblouissante de poésie. Bergman substitue au rite d'initiation maçonnique à la base de l'oeuvre de Mozart l'évocation d'un conflit familial à l'image des «Scènes de la vie conjugale». Pamina apparaît ici comme la fille issue du couple déchiré formé par la reine de la nuit et Sarastro. Et cela fonctionne, contre toute attente, merveilleusement! Mon seul regret porte sur l'usage du suédois en lieu et place de l'allemand original. La musicalité spécifique des deux langues n'est pas la même et certains passages y perdent en acuité. Mais ce bémol est incapable d'atténuer mon émerveillement. Merci Wolfgang et merci Ingmar!
La flûte enchantée est le film éponyme de l'opéra de Wolfgang Amadeus Mozart. Quelle déception ! Je m'attendais à une envolée lyrique, mais il faut bien l'avouer, le film de Bergman manque cruellement d'émotions ( je ne retiendrai de ce film que l'ouverture, magnifique moment de poésie, dans lequel le réalisateur suédois filme avec adresse et au rythme de la musique du virtuose Mozart les visages des spectateurs : ah, la petite fille au sourire angélique! ). Et puis tout s'écroule: le film s'enlise dans une sorte de théâtre filmé, poussiéreux et insipide.A ma déception s'ajoute la frustration car,il faut bien le reconnaître, le jeu des acteurs est irréprochable et le truculent Papageno est attachant. Quant à la musique, elle touche à la perfection. Le film de Bergman souffre d'une mise en scène bavarde ( le réalisateur insiste beaucoup sur les gros plans, sur l'éclairage sophistiqué et sur la justesse des comédiens, mais l'ennui s'installe car, en paradoxe, le film de Bergman est académique ). On est loin de la force des Fraises sauvages...
Bergman filme l’opéra comme si l’on était dans une maison de poupée. On sent l’intimisme jusque dans les nombreux gros plans. Malgré tout je retiens surtout les beaux décors et les costumes car la mise en scène est très classique mais l’ensemble est quand même assez charmant, voire enfantin.
Ce film n’est pas exceptionnel mais les musiques sont magiques, les images sont très belles et le film nous entraîne vraiment dans un autre univers, pour ces raisons je vais mettre une note de 13 / 20.
"La Flûte enchantée" repousse les limites du spectacle filmé en abolissant les barrières entre le public, la scène et les coulisses. Démarrant par une introduction hypnotique, le film nous entraîne dans une représentation de l'opéra de Mozart, mais filmée au plus près des acteurs, de façon à ce qu'il soit toujours malaisé de déterminer où l'on se trouve : on peut avoir des plans sur les visages des spectateurs alors qu'on croyait être dans des décors de studio, se retrouver dans les coulisses lors d'un entracte... C'est donc à une expérience intense de cinéma que nous invite Ingmar Bergman, à la manière du "Macbeth" d'Orson Welles : une œuvre expérimentale et déroutante mais parfaitement aboutie.
Bergman a 55 quand il s'attaque à la réalisation de l'adaptation cinématographique de l'opéra de Mozart. Après les films très durs et très noirs des années 60, il semble avoir réussi à exorciser certains de ses démons. Son cinéma en devient alors plus apaisé. "La flûte enchantée" représente, dans ce contexte, certainement le film le plus lumineux et le moins "grave" de sa carrière. Passionné par l'opéra de Mozart depuis tout petit, il réalise donc ici son rêve d'enfant et retranscrit merveilleusement, par sa mise en scène, l'émerveillement qui était alors le sien. Le film se déploit ainsi comme un conte, un rêve, bercé par la sublime musique de Mozart, dont on connaît certes de bien meilleures interprétations, mais qui reste tout de même de qualité. Mais il ne faudrait pas croire que cette légèreté de ton, inhabituelle chez Bergman, en fait une oeuvre mineure du cinéaste suédois. Dès la première scène, durant laquelle Bergman filme, sur la musique d'ouverture, les visages et les regards tendus du public scrutant la scène, on sait que l'on regarde l'oeuvre d'un maître. Cette symphonie de portraits en parfaite harmonie avec la musique est absolument superbe, nous donnant à visualiser la musique aussi bien dans sa forme (l'enchaînement des plans en accord avec le tempo musical) que dans ses effets (les expressions des visages). Lors de ce premier coup d'éclat, Bergman arrive presque à surpasser Mozart, rendant l'image plus forte que la musique. On retrouvera ce génie dans bien d'autres séquences comme lors du célèbre chant de la reine de la nuit avec un gros plan inquiétant sur son visage vieilli, ou encore dans toute la fin du film et notamment lors de la traversée des enfers avec des trouvailles de mise en scène absolument fabuleuses. Tout comme la flûte, on est enchanté à la vision de ce très beau film et de son éternel message d'amour. Indiscutablement, la meilleure adaptation cinématographique d'un opéra jamais réalisée.
A lheure où paraît une nouvelle adaptation de la « Flûte enchantée » revoyons celle que nous offrit Ingmar Bergman en 1975. Dans ce grand classique, Bergman, fidèle au thème cher à son uvre, avait fait de Sarastro et de la Reine de la Nuit un couple qui se déchire, ce qui nest que suggéré chez Mozart. K. Branagh poursuit aujourdhui cette idée et porte un regard incisif sur les relations mère-fille. En revanche, alors que Bergman, conformément au livret, met longuement laccent sur linitiation maçonnique, Branagh élude cet aspect en remplaçant les épreuves du feu et de leau (qui paraissent facilement franchies chez son prédécesseur) par des obstacles réels à surmonter en pleine guerre mondiale. Les images de Bergman sont superbes: les flammes des enfers, les mains émergeant du fleuve de loubli sont particulièrement impressionnantes. La Reine de la Nuit en armure noire et coiffée dun casque antique, venant affronter Sarastro, est poignante tandis que lors de son deuxième air son visage prend une lividité cadavérique (vocalement en revanche ce nest pas exceptionnel). Dans des éclairages sublimes, les visages de Tamino et Pamina ont les lueurs de tableaux de Vermeer. Mais Bergman qui délibérément fait de lopéra filmé me paraît aujourdhui un peu statique et hiératique surtout dans les scènes du temple de Sarastro. Les visages des chanteurs reflètent peu leurs sentiments, on sent une certaine froideur loin de lempathie que la nouvelle version provoque. Chez Bergman cest une belle interprétation vocale, mais manquant délan. La beauté formelle et lidéal maçonnique sont mis en avant, chez Branagh ce sont lémotion, lamour passionné dun jeune couple très épris. Une femme, la mère, déchirée, aveuglée par la haine quelle éprouve pour un homme totalement différent de lidée quelle veut en donner, fait le lien entre ces deux visions, qui se complètent et senrichissent mutuellement pour notre plus grande joie.
L'opéra ce n'est pas mon truc, je trouve pas un grand intérêt à cette forme d'art mais la manière dont Bergman filme ça est pas si ennuyeux que je le pensais (en plus il montre un peu les coulisses et les spectateurs). À voir mais je crois plutôt pour ceux qui aiment ce genre d'expérience cinématographique.
Inutile de dire que La flute enchantée est le chef d'œuvre de Mozart et l'un des plus beaux opéras du monde, mais le travail de Bergman sur ce film est-il a a la hauteur? Et oui, oui et encore oui!!! Ce film est un chef d'œuvre mêlant avec génie le théâtre et le cinéma sans jamais sombrer dans le pédantisme comme c'est souvent le risque avec ce genre d'expérience (Perceval le gallois de Rohmer est a ce titre un cas d'école ) au contraire ici tout est un véritable enchantement la musique bien sur les chanteurs et les musiciens nous offrant le meilleurs d'eux même. La réalisation de Bergman enfin, impeccable, en parfaite harmonie avec la musique en ressortant les aspect dramatique, et les aspects humoristique quand il le faut, et touchant aux cœur de cette quête initiatique, et de cette lutte entre l'ombre et la lumière. Je ne sais pas si Bergman a su faire ressortir tout les symboles maçonniques de l'opéra de Mozart, mais l'interprétation de Bergman est universel peut être un peu naïve au premier abord mais sincère, cette ambition était d'ailleurs afficher dés l'ouverture ou Bergman montre les visages des spectateurs de l'opéra tous d'age et d'origine différentes (séquence remarquable par son montage parfaitement synchronisés avec la musique). Si je devais émettre une vrai réserve sur ce film ce serait sur un usage un peu trop présent et agaçant du zoom.
D'emblée l'on comprend que cette adaptation ne se réduira pas à de l'opéra filmé! Bergman fait l'éloge du pouvoir universel de la musique en suivant les réactions de spectateurs lors de l'ouverture de l'œuvre de Mozart tout en respectant par ses changements d'angles les accords de l'Autrichien. Sans effacer la métaphore maçonnique de l'intrigue, le Suédois la centre sur ses aspects merveilleux et optimistes dans une ode à l'amour manifestée par les nombreux plans rapprochés insistant sur la naissance et le renforcement des sentiments. Porté par un casting vocal impeccable, le film joue également de la mise en abyme par la présentation des activités des artistes lors de l'entracte ou l'affichage des paroles en bas de l'écran, rompant l'illusion tout en renforçant la force de la convention théâtrale. Respectant la dimension baroque et onirique du livret, le réalisateur sans renier son style fait place au talent originel. L'hommage d'un maître à un autre!
Un très beau film d'Ingmar Bergman et un des rares opéras filmés qui soient vraiment réussis. Les fans d'opéras seront comblés. On s'envole dés les premières images... Plein d'émotions et de sensibilité. À voir avec des enfants ! Un film opéra exemplaire magnifiquement chanté et filmé. Du grand art !
Mozart ! Wolfgang Amadeus Mozart ! Le génie éternel a attendu près de deux siècles avant de voir l'un de ses plus célèbres opéras adapté par un autre génie, du Cinéma (et du Théâtre) cette fois, le grand Ingmar Bergman. C'est une explosion de lumière et de couleurs. La musique est véritablement sublimée par les images de Sven Nyvist, chef opérateur de Bergman. Les acteurs faillent de temps en temps à la beauté du film, mais l'ensemble est néanmoins splendide. Papageno est sans doute le personnage le plus réussi, les enfants dans la montgolfière sont aussi ravissants. Dans une filmographie austère et quelque peu étouffante, La Flûte enchantée d'Ingmar Bergman apporte un réconfort d'une douceur agréable.