Il s’agit du premier long métrage d’Ami Livne.
Le scénariste Guy Ofran a grandi dans un village juif dans le désert de Néguev. Ses voisins, une famille bédouine, se sont vus menacer d’expulsion à la mort de leur père qui, en retour de son soutien à Israël en 1948, avait reçu une parcelle de terre. Témoin de cette injustice, il a alors décidé d’écrire ce film et espère ainsi "faire bouger les choses."
Le permis de construire les décors du film sur le terrain d’une famille bédouine a été refusé par les autorités. L’équipe a donc bâti les décors seulement deux jours avant le début du tournage, de peur que les forces de police ne viennent les détruire. Le tournage s’est bouclé en cinq jours et l’équipe a elle-même détruit ses décors pendant le tournage d’une des scènes.
Le scénario de Sharqiya se base sur des faits divers. Le réalisateur Ami Livne déclare : "J'ai abordé la réalisation de ce film avec beaucoup de curiosité et une grande modestie, comme si je réalisais un documentaire."
Les Bédouins appellent le vent d’est "Sharqiya", qu’ils caractérisent comme mauvais et dangereux car il apporte la chaleur et la poussière.
Quasiment tous les rôles du film ont été confiés à des Bédouins vivants dans les environs du lieu de tournage. Ces acteurs n’avaient d’ailleurs aucune expérience, ni de la comédie ni du cinéma.
A travers le personnage de Kamel, incarné par Adnan Abu Wadi, le film explore la situation des Bédouins en Israël. En effet, ce peuple n’est pas reconnu par les autorités et l’État veut déplacer de force ces familles. Aujourd’hui, ce sont près de 70 000 personnes qui vivent dans ces villages considérés comme illégaux.