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Scorcm83
102 abonnés
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4,5
Publiée le 18 janvier 2017
On est pas loin du chef d'oeuvre avec ce film qui se positionne en tant que "remake" non-officiel du *Samouraï* de Jean-Pierre Melville. J'ai d'ailleurs préféré cette nouvelle version car elle cristallise à peu près tout ce que j'aime dans le cinéma. On suit des personnages extrêmement bien développés et attachants dont les interactions construisent quelque chose de véritablement puissant dramatiquement (on retiendra cette amitié insolite entre deux hommes qui ne se comprennent pas). Jarmush semble utiliser les codes du film de gangster et de sabre dans un univers qui ne leur correspond pas. De fait, on navigue constamment entre deux eaux, entre pastiche assumé et thriller urbain, mais grâce au talent du cinéaste, le film trouve le parfait équilibre et l’hétérogénéité latente arrive à faire corps et donner au film une identité propre. Impossible de ne pas mentionner la musique composée par RZA, juste excellente, qui donne lieu à des séquences assez géniales dans la façon dont elle vient à la fois en contrepoint de l'image et du thème tout en s'y mariant parfaitement. En bref, un film extrêmement original qui m'a scotché au siège tout le ong de son visionnage. Je recommande vivement.
Assez séduit par ce Jarmusch, qui trouve avec cet histoire de samouraï anachronique un parfait sujet pour la mise en place de sa nostalgie mais aussi de son obsession pour les figures marquées et les récurrences symboliques. Le bushido, code d'honneur du samouraï, impose en effet une ritualisation constante du quotidien, que le cinéma de l'américain suit sans peine, tant il est par essence fasciné par l'iconique, par la vie saisie dans l'instant comme une sorte d'éternité figée. Ghost Dog est donc une figure hors du temps, résumée en quelques fétiches, habitudes et rencontres qui toutes tracent les traits les plus saillants de son existence. Les oiseaux sont son amour des choses fragiles, son ami haïtien dont il ne comprend pas la langue la primauté qu'il donne au sensible sur l'existence vulgaire, la petite fille sa confiance en l'avenir et en la justesse d'une voie qu'il sait amenée à se prolonger après lui. Son style gangsta, et l'ambiance musicale qui vit à travers lui son son ancrage dans le monde, garants d'une présence à l'existence suffisante pour y incarner un idéal qu'il ramène du passé et auquel il doit ré-insuffler la vie. Son amour des romans de tous genres et quelques flash-backs sur l'enfant malmené qu'il fut dressent un portrait rapide de l'homme à partir duquel peut se construire un héros. Mais Ghost Dog, malgré ses particularités criardes, ne s'enferme pas hors du monde ; au contraire, s'il sait si bien s'y imposer, c'est parce qu'il a adopté le rythme propre d'un univers où tout ne parle que par à-coups, comme toujours chez Jarmusch ; les mafiosi se nourrissent de cartoons, et des motifs étranges (le bateau construit sur de l'air, la chasse à l'ours elle-aussi ritualisée à l'extrême, le regard pénétrant d'un chien) jalonnent un univers qui respire perceptiblement, par des motifs qu'il convient de savoir lire pour vivre avec à-propos. Toujours aussi obsessionnel, Jarmusch construit donc sans doute mieux que jamais une diégèse où il remet tout en place avec un léger décalage ironique qui donne à son pastiche un goût de renouveau mêlé à l'éternel incroyablement stimulant. Ghost Dog traîne juste un peu en longueur, et même, je trouve, au-delà de la lenteur nécessaire à la prise hypnotique d'une oeuvre qui se doit de vivre selon sa propre temporalité pour s'affirmer pleinement. C'est dommage, car l'intensité en pâtit, sans toutefois enlever ses qualités à ce drôle de film atmosphérique dont la créativité dément la teneur crépusculaire du propos. La vie est sans cesse à réinventer, et Ghost Dog, déjà fantomatique et quelque part immortel, s'y emploie au moment même de la mort de ce qui le nourrissait.
Il faut bien dire que le film est, à cause de son rythme délibérément lent, un peu ennuyeux. Il est cependant également intéressant, zébré de belles trouvailles, élégant, poétique, mystérieux et lunaire. Il impose mine de rien une figure passionnante, une espèce de Don Quichotte de la modernité, ce tueur à gages qui se rêve samouraï et que Forest Whitaker interprète de manière impeccable. Rien que pour la séquence sur le toit avec les oiseaux et la musique de RZA, ça vaut le coup d'oeil.
"Regarde Gost Dog, il est super" m'a t'on répété une dizaine de fois, étant fan de Forest Whitaker, je me devait de le regarder, en plus de ça il est vraiment bien noté, même par la presse qui peut se montrer cruel. Le film suit donc un tueur à gage nommé Ghost Dog, qui les 20 premières minutes ne dit pas un mot, nous montrant un personnage très mystérieux et énigmatique, jusqu'à ce qu'il rencontre une jeune enfant, on découvre alors non pas un Ghost Dog sans coeur mais plutôt un samouraï mystérieux qui peut être adorable avec les gens qu'il aime (la scène du glacier vaut vraiment le détour par ailleurs, c'est la scène qui nous fait vraiment comprendre qui il est vraiment). Autant dire que le personnage est parfaitement réalisé, bien entendu Forest Whitaker le joue à la perfection, mais.. il y a un hic. La première scène qui nous montre les "méchants mafieux", les ridiculise complétement, par leur non-sérieux mais aussi leur grand âge, des mafieux de la maison de retraite on peut dire, on se dit alors que ceux là ne valent rien face à Ghost Dog, le film n'est donc pas très intéressant puisqu'on ne s'inquiète vraiment pas pour lui etspoiler: qu'il fini par les tuer un par un sans trop de mal (la dernière scène de meurtre est par ailleurs original mais complétement ridicule surtout si on a déjà regarder les évacuations d'un robinet). Nous voilà donc à la fin, spoiler: et bizarrement le duel de fin oppose Ghost Dog à son vassal qui travaille pour les mafieux (qu'on peu interprété comme son maître), qu'il a par ailleurs sauvé des mafieux une fois, et épargné une seconde fois, ce vassal qui nous attiré de l'affection tout le long du film, voudrait maintenant la mort de Ghost Dog.. Pourquoi? Si on admet que c'est la fille qui l'oblige, et qu'il préfère encore sa vie à celle de son "ami sauveur", alors pourquoi crée des scènes qui nous font comprendre qu'il est quand même gentil?
Et c'est là qu'es vraiment le problème du film, les méchants sont très mal représenté, un coup il ont pas un rond ( un mafieux doit 3 mois de loyer à son proprio), et la scène suivante ils habitent dans un grand manoir, un coup ils sont complétement ridicule (avec le pigeon par exemple), puis ils arrivent à tuer tout ceux qui s'opposent à eux. On ne sais plus quoi penser, ni ce qu'on doit croire. Je pense que le film vaut vraiment le coup pour le personnage de Ghost Dog et son univers nocturne dans lequel il nous entraînent, mais ne vous attendez pas à ressentir grand chose durant le film. Je conseille malgré tout
Les films de Jim Jarmush sont originaux et remplis de surprises. Ici, Forrest Whitaker incarne un tueur qui s'efforce de suivre la voie du samouraï, aime les pigeons et la musique de RZA. Singulier !
Magnifique film. A voir absolument. Un Forest au incroyable en samouraï des temps moderne. Le hagakuré livre d'enseignement philosophique nippon resté secret durant des siècles sert de fil rouge a ce film. L'histoire, même si basique est prenante et très bien mise en scène. Un de mes films préférés.
Jarmusch qui s'essaie dans le film de gangster ? Mais ce n'est qu'un nom pour attirer les cinéphiles, le reste ne sera que batailles et fusillades imposées par la production. Ou pas. Ce que livre le cinéaste est une petite rareté dans le genre. Le héros n'est pas caricatural car ses règles de combat suivent une certaine logique ( en plus de son inspiration des samouraïs ), les méchants sont une moquerie de la mafia italienne telle qu'on la voit dans beaucoup de films, les affrontements sont réalisés dans le plus pure minimalisme. Jarmusch a apporté également une touche d'humour ( les mafieux, le français marchand de glaces ), travaillé son montage qui comporte beaucoup d'effets, et les symboles dispersés dans le film ( même si les inserts de dessins animés s'essoufflent un peu à la longue ) et son scénario, qui s'avère excellent en étant assez loin du film imaginé au départ avant de voir le film.
Ce film est volontairement lent on dirait qu il a été filmé dans les années 80. Mais Forest Whitaker est toujours aussi efficace, et le vendeur de glace est un personnage haut en couleur.
Tueur à gages suivant le code des samouraïs, Ghost Dog exécute un contrat pour la mafia italienne de temps en temps. Jusqu'au jour où les choses tournent mal et il se retrouve traqué par ses anciens employeurs. Il doit alors se défendre et confronter sa culture ancestrale à celle de la mafia... Avec ce film, Jim Jarmusch réalise l'un de ses films les plus accessibles, avec un amour des références, de la littérature et du cinéma certain. Comme toujours chez le cinéaste, le rythme est lent mais ici on se laisse totalement happer par l'atmosphère qui règne et par le mélange des genres effectué. Avec un brin d'humour, une certaine légèreté et une touche de poésie (les dialogues échangés par Forest Whitaker et Isaach de Bankolé qui ne parlent pas la même langue mais qui parviennent à se comprendre), "Ghost Dog" est un beau film qui saura s'apprécier, ne serait-ce que pour la composition de Forest Whitaker, toujours aussi surprenant.
Cinéaste suprêmement malicieux, Jim Jarmusch superposait dans "Ghost Dog" un hommage à Melville (le "Samouraï", bien sûr), des plans un peu toc pompés sur les films de samouraïs, et des clichés du polar américain, dans un curieux mélange, toujours drôle et souvent inattendu, et produisant au final une sorte de tragédie aussi paradoxale que désinvolte. Car "Ghost Dog" réussit à concentrer puissance et souplesse, à l'image d'un Forest Whitaker, certes décalé en tueur efficace et lymphatique, mais finalement impressionnant de force mystérieuse. L'absolue légèreté du film, son humour simple mais enchanteur (je pense aux dialogues entre le Ghost Dog et le marchand de glaces !), la manière dont Jarmush entremêle sans complexes les rituels du Japon ancien (et les références à Kurosawa), la culture rap contemporaine (magnifique musique de RZA !) et une caricature de mafiosi tristement dépassés qui semble anticiper "les Soprano", font de "Ghost Dog" une réussite jubilatoire.
inattendu, envoûtant, original, profond, spirituel, tendre mais violent, sombre et lumineux, Ghost Dog est tout ça à la fois. Forest Whitaker est époustouflant dans l'habit du samouraï désinvolte hors du temps. une super surprise.
Ghost Dog est un film culte qui nous immerge dans la vie d’un tueur professionnel. Hommage à Melville et à son Samuraï, dont il s’inspirera à nouveau en 2007 pour The Limits of Control, Jarmusch nous livre un scénario simple, efficace et sans issue. A l’aide d’une bande son signée RZA, totalement en phase avec l’atmosphère mélancolique du film, Jarmusch nous livre le chemin d’un homme qui prend toujours la voie directe et sans fard d’un samuraï. A la fois drôle (le burlesque des mafieux italiens qui écoutent du rap et regardent de vieux cartoon, mais aussi la relation laborieuse de Ghost Dog avec le vendeur de glaces), tendre (la relation de Ghost Dog avec la petite fille ou avec ses oiseaux) et grave (l’histoire est vouée au meurtre presque gratuit), Ghost Dog est une belle tentative qui nous fait palper l’ambiance des années 90. Mais Ghost Dog est surtout un mélange de différents styles (polar américains, burlesque, vengeance du film de Kung-fu) dont il résulte une matière nouvelle et savoureuse. A consommer sans modération.
À la fin des années 1990, Jim Jarmusch revisite à son tour "Le Samouraï" de Jean-Pierre Melville, oeuvre qui aura décidément bien marqué les cinéastes américains et asiatiques. D'emblée, on y retrouve les qualités qui font d'ordinaire la force du cinéaste avec en tout premier lieu la BO ; à la musique langoureuse du film de Melville succède en effet une puissante vague hip-hop composée par RZA. Film ambivalent et inégal, celui-ci permet surtout de cerner les points faibles du réalisateur. Car si Jarmusch se débrouille comme un chef pour montrer philosophiques, on ne peut en revanche que regretter le manque de creusement des protagonistes. À cette paresse scénaristique s'ajoute en outre une flagrante inégalité des scènes, ou si certaines d'entre elles respirent le souffle et l'inventivité, d'autres sentent le bâclage. Enfin comme si une seule référence ne lui suffisait pas, à l'hommage appuyé à Melville répond celui à Martin Scorsese grâce aux personnages de mafieux, tous interprétés par des acteurs de type scorsesiens face au pur jarmuschien Forest Whitaker. Trouvant sans doute son rôle phare, il est un peu à l'image de "Ghost Dog" ; bon sans être toutefois transcendant, brillant sans être totalement convaincant.