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Claude L.
2 abonnés
14 critiques
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4,5
Publiée le 22 janvier 2021
Ghost Dog est-il un grand film ? Si on considère la manière ludique dont jim jarmush traite plusieurs thématique (film asiatique, film de gangster, film de culture urbaine) on pourrait dire que non, c'est juste un jeu. Mais si l'on considère l'entrelacement de tous ces motifs : le comique et la gravité mélangée, la poésie des chorégraphies du samourai, la bande son exceptionnelle de RZA, les scènes de voiture hyponotisantes, le motif de l'enfance, le côté gauche des gangsters italiens, le motif récurrent du livre, le motif de la transmission, l'éthique, le renvoi aux amérindiens, etc. alors peut-être que oui Ghost Dog est un grand film contemporain sous ses airs de jeu. Ghost Dog est aussi et surtout probablement le film de Jim Jarmush le plus "accessible".
Jim Jarmusch nous gratifie d'une véritable ode au zen avec le personnage taiseux de Ghost Dog, incarné à la perfection par Forest Whitaker, qui a décidé de suivre à la lettre les préceptes des samouraïs. Rythmé par l'envoûtante BO de RZA et avec des personnages secondaires truculents (le gangster John Tormey et le glacier Isaach de Bankolé en tête), Ghost Dog est rempli d'humour, de poésie et de finesse dans son propos et ses situations. Je suis ressorti apaisé du visionnage de ce film et avec l'envie d'écouter un peu du Wu Tang Clan et de me lancer dans la lecture de Rashōmon.
Ghost Dod est peu commun, à l'image de son héro, un tueur à gages vivant avec des pigeons et respectant les principes des samouraïs. Le film comme le héro est plein de maîtrise sobre et efficace. C'est une fable empreinte de poésie que nous dresse ici Jim Jarmusch. La Bande son est aussi très peu commune pour ce genre de personnage, ici elle lui colle a la peau, la prochaine fois que je conduirais de nuit je ne pourrais n’empêcher de me mettre un de ces morceaux de rap que l'on entend si souvent. C'est aussi un film très contemplatif où le simple faite de voir Ghost Dog marché, conduire et évidement exécuter des mafieux suffit a nous bercé et nous embarquer dans cette ambiance pleine de grâce. De plus les quelques citations du livre des samouraïs qui en plus d'être affiché a l'écran sont dites en voix off nous donne vraiment l'impression que le réalisateur a voulu nous faire presque médité durant le visionnage, et vraiment ça a fonctionné sur moi, j'étais totalement dans l'esprit de Ghost Dog et des samouraî. Et puis Forest Whitaker..... Mais quel classe, quel maîtrise, quelle profondeur il arrive a donné a son personnage !!!!! Un film qui parvient a créé quelque chose d'unique par son ambiance et ses codes malgré une intrigue utilisé a maintes reprise au cinéma. Mention spéciales au scènes de dialogues entre Ghost Dog et son meilleur ami vendeur de glace, ce sont des petit bonbons a savourez de drôlerie et qui arrivent à donner au personnages de Raymond une belle substance affective et belle mention aussi a la dernière exécution cartoonesque, un petit bijoux d'inventivité. Mélancolie, élégance et puissance telle sont les substance la Voie de Ghost Dog.
Film de gangster pas mauvais bien que lent, beaucoup de plans du personnage principal dans sa voiture sont sans intérêt et auraient réduit de 20 bonnes minutes le film. Les gangsters vieillissants sont bien pensés, certaines morts idem, notamment la crise cardiaque. Un bon film à l'ancienne, seulement un peu lent par moment mais avec un bon humour et de l'action.
Ghost Dog est une œuvre zen, ludique, non dépourvue de profondeur qui mélange savamment l'humour décalé et le film noir. C'est une sorte de peinture intelligente sur un exemple de rupture sociale
Malgré quelques effets de caméra sympa et deux, trois musiques bien, Ghost Dog est mauvais. Les acteurs sont tous mou, sans âmes. Ça rame énormément, rien ne se passe. En faite on a l'impression que tout est forcé dans ce film. Un jour un mec a eu l'idée de ce film et il c'est dit que sa serai cool de mettre des répliques pétées tous le long du film et attention, 1 min de sabre. Et ça se prétend samouraï... Le mec qui a eu cette idée a juste oublié de rajouter des choses bien dedans...et puis les pseudos combats grotesques, les mafieux n'ont pas de charisme, des personnages secondaires inutiles et ÉNORMÉMENT de scènes inutiles, et Ghost Dog qui a surement des pouvoirs magiques vu qu'il connait des méchants qu'il n'a jamais vu et sait tous ou ils sont logés. Alors non, ne regardez pas ce film
LE film qui a marqué mon enfance . Une poésie démesurée, F.W créve l'écran, une ambiance spirituelle qui vous fait planée. J'aime ce genre de film on se plait à aimer et à etre du coté du "tueur au bon coeur" A noter la BO de RZA qui embellie ce film de la plus belle des manières.
Un film très fort écrit, réalisé et coproduit par Jim Jarmusch. Son scénario très solide nous propose un thriller avec peu de dialogues et une tension qui monte crescendo. Comme toujours dans les films du réalisateur New-yorkais, la mise en scène est superbement maitrisée et la musique bien présente avec une BO très efficace. Il nous propose des scènes extraordinaires sur les rapports humains (Les rappeurs, le marchand de glace, les chasseurs d'ours ...) comme sur les rapports à la nature (Les pigeons ou le chien) Outre l'esthétisme photographique, un autre atout de ce film réside dans son casting de très haut niveau : Forest Whitaker est comme à l'accoutumé tout simplement époustouflant. Il est bien entouré par la belle Tricia Vessey (Louise) et une belle brochette de gangsters : de véritables pointures comme Henry Silva (Mr Vango que l'on voit trop peu), Cliff Gorman (Sony) et John Tormey dans le rôle de Louie, il porte lui aussi le film. Encore un coup de chapeau à Forest Whitaker, ce fantastique interptète qui marque les films auquels il participe : Le Dernier roi d'Ecosse (2007), Bird (2011), Le Majordome (2013), Zulu (2013) ...
Un film très spécial : on en ressort très calme, très zen... Quelques trouvailles intéressantes spoiler: comme ce "dialogue" incroyable entre le ghost dog américain et le vendeur de glaces français où la scène de "l'agression" du vieillard dans la ruelle. Une fin toute aussi surprenante que le reste du film. Des répliques (rares, comme pour tout samouraï) qui font mouche et une interprétation remarquable de Forest Whitaker. Le "Léon" de Besson avait sa plante, le "Ghost Dog" de Jarmusch a ses pigeons : les tueurs à gages sont décidément des grands sentimentaux ! Un film à voir ...mais pas forcément au cinéma : décors sommaires et action minimaliste peuvent très bien s'apprécier confortablement assis chez soi. Personnellement, je l'ai vu dans une salle de Cinéma puis chez moi puis à une séance de Cinéma en plein air et toujours avec le même plaisir. Ce film est intemporel et ne vieillit pas comme les grands crus.
Un tueur à gages colombophile épris de philosophie zen et adepte des préceptes du code d'honneur des samurais interprété par le majestueux et aérien Forrest Whitaker(le rôle de sa vie avec Bird?),une BO signée RZA du Wu-Tang Clan,un glacier haitien(formidable Isaac de Bankolé),des mafieux pathétiques gavés de dessins animés,une petite fille curieuse et malicieuse: un cocktail réjouissant et gracieux réalisé par le coolissime Jim Jarmusch( voyez également "Dead Man" et "Down by law").
Ce film m'a effectivement fait penser au Samouraï de Melville, mais en plus "moderne", avec beaucoup plus de morts aussi. On sent une vraie profondeur dans le personnage qu'incarne Forest Whitaker. Mais le scénario est assez basique et comporte des contradictions. Ghost dog ne cesse de pointer le fait que les samouraïs obéissent à un code d'honneur, tout comme la mafia. Or le réalisateur dépeint les mafieux comme des gens vulgaires, stupides, très antipathiques. On a d'ailleurs droit à de belles scènes. Mais en enfonçant les mafieux, il enfonce par ricochet les samouraïs, qui ont un code semblable. Et la fin vient confirmer ce malaise. Louie sauve d'abord Ghost Dog alors qu'il ne le connait pas, spoiler: puis finalement le refroidit alors qu'ils se connaissent, se respectent, que Ghost Dog l'a épargné à deux reprises, et que tous les membres du clan sont morts. Ça ne colle pas... Film intéressant donc, mais pas parfait. Pour terminer, bien que peu friand de hip-hop, j'ai apprécié la musique.
La chose la plus appréciable dans Ghost Dog est le fait que Jarmusch arrive à parfaitement digérer ses influences pour en faire quelque chose de nouveau, sans jamais que les références ne viennent parasiter le récit et en faire une œuvre qui ne peut être comprise que par ceux qui ont vu Melville ou Kurosawa.
Forcément on pense dès le début au Samouraï de Melville, que ça soit par les citations du code du samouraï qui parsèment le film de Jarmusch, mais aussi par le fait que Costello et Ghost Dog sont tous les deux des héros taciturnes, vivants de contrats et dont le destin est similaire. Mais cette relecture de ce personnage quasiment mythique renforce encore l'universalité du film de Melville, puisque cette histoire peut arriver partout, à n'importe quelle époque. C'est peut-être la force de ces figures mythologiques que le cinéma américain peine à créer actuellement avec ses super héros (mettre tout le monde en statue grecque à la fin d'Avengers 2 ne suffit pas à réussir à leur donner ce statut de mythe, ils aimeraient... mais non...).
On projette donc Costello dans la peau d'une sorte de gangsta rap, quelque part aux USA et Jarmusch en adopte les codes. Les gens s'habille comme dans les ghettos, se coiffent comme dans les ghettos et surtout écoutent la même musique que dans les ghettos. J'ai même eu l'impression de voir, comme on le voit rarement, lors des déplacements en voiture, à quoi ressemble la banlieue urbaine aux USA. De manière très brève, sans que ça soit le sujet, mais ça permet néanmoins d'ancrer cette histoire dans un contexte social et urbain réalité et plausible.
L'histoire est donc connue depuis la nuit des temps et ce qui compte donc c'est les variations, ce qu'apporte Jarmusch en plus. Je n'ai pas vu beaucoup de ses films, mais à chaque fois il y avait ce côté posé, lancinant, très poétique qui ici résonne limite comme une forme de spiritualité propre à celle du samouraï et au code auquel répond Ghost Dog.
Toute la réflexion autour de Rashomon et des différentes visions de la même histoire selon le personnage qui parle, même si elle n'est pas au premier plan reste intéressante avec la comparaison de deux souvenirs, celui de Louie qui sauve Ghost Dog mais qui varie légèrement selon que ça soit Louie ou Ghost Dog qui le raconte. De plus la référence colle bien à l'univers du samouraï et du Japon médiéval.
Le ton parfois limite absurde du film vient apporter une touche de légèreté, sans pour autant renoncer à une forme de poésie. Je pense aux scènes dans le parc avec la jeune fille et Isaach De Bankolé. Le personnage de De Bankolé ne parlant que français lui et Ghost Dog passent leur temps à dire la même chose mais dans deux langues différentes. D'ailleurs dans ma version anglaise du film ces passages ne comportaient pas de sous-titres anglais, je me donc la question du public non francophone et de comment il peut percevoir ces scènes là ? Ceci témoigne d'une certaine communion, d'une compréhension totale entre les deux personnages malgré la frontière de la langue.
La référence que j'ai peut-être moins comprise, reste celle avec les cartoons qui semblent répondre ou anticiper aux événements qui arrivent à Ghost Dog, si quelqu'un sait ce que ça veut dire ?
En somme c'est une expérience planante, une variation très agréable sur un thème bien connu.
On est pas loin du chef d'oeuvre avec ce film qui se positionne en tant que "remake" non-officiel du *Samouraï* de Jean-Pierre Melville. J'ai d'ailleurs préféré cette nouvelle version car elle cristallise à peu près tout ce que j'aime dans le cinéma. On suit des personnages extrêmement bien développés et attachants dont les interactions construisent quelque chose de véritablement puissant dramatiquement (on retiendra cette amitié insolite entre deux hommes qui ne se comprennent pas). Jarmush semble utiliser les codes du film de gangster et de sabre dans un univers qui ne leur correspond pas. De fait, on navigue constamment entre deux eaux, entre pastiche assumé et thriller urbain, mais grâce au talent du cinéaste, le film trouve le parfait équilibre et l’hétérogénéité latente arrive à faire corps et donner au film une identité propre. Impossible de ne pas mentionner la musique composée par RZA, juste excellente, qui donne lieu à des séquences assez géniales dans la façon dont elle vient à la fois en contrepoint de l'image et du thème tout en s'y mariant parfaitement. En bref, un film extrêmement original qui m'a scotché au siège tout le ong de son visionnage. Je recommande vivement.
Assez séduit par ce Jarmusch, qui trouve avec cet histoire de samouraï anachronique un parfait sujet pour la mise en place de sa nostalgie mais aussi de son obsession pour les figures marquées et les récurrences symboliques. Le bushido, code d'honneur du samouraï, impose en effet une ritualisation constante du quotidien, que le cinéma de l'américain suit sans peine, tant il est par essence fasciné par l'iconique, par la vie saisie dans l'instant comme une sorte d'éternité figée. Ghost Dog est donc une figure hors du temps, résumée en quelques fétiches, habitudes et rencontres qui toutes tracent les traits les plus saillants de son existence. Les oiseaux sont son amour des choses fragiles, son ami haïtien dont il ne comprend pas la langue la primauté qu'il donne au sensible sur l'existence vulgaire, la petite fille sa confiance en l'avenir et en la justesse d'une voie qu'il sait amenée à se prolonger après lui. Son style gangsta, et l'ambiance musicale qui vit à travers lui son son ancrage dans le monde, garants d'une présence à l'existence suffisante pour y incarner un idéal qu'il ramène du passé et auquel il doit ré-insuffler la vie. Son amour des romans de tous genres et quelques flash-backs sur l'enfant malmené qu'il fut dressent un portrait rapide de l'homme à partir duquel peut se construire un héros. Mais Ghost Dog, malgré ses particularités criardes, ne s'enferme pas hors du monde ; au contraire, s'il sait si bien s'y imposer, c'est parce qu'il a adopté le rythme propre d'un univers où tout ne parle que par à-coups, comme toujours chez Jarmusch ; les mafiosi se nourrissent de cartoons, et des motifs étranges (le bateau construit sur de l'air, la chasse à l'ours elle-aussi ritualisée à l'extrême, le regard pénétrant d'un chien) jalonnent un univers qui respire perceptiblement, par des motifs qu'il convient de savoir lire pour vivre avec à-propos. Toujours aussi obsessionnel, Jarmusch construit donc sans doute mieux que jamais une diégèse où il remet tout en place avec un léger décalage ironique qui donne à son pastiche un goût de renouveau mêlé à l'éternel incroyablement stimulant. Ghost Dog traîne juste un peu en longueur, et même, je trouve, au-delà de la lenteur nécessaire à la prise hypnotique d'une oeuvre qui se doit de vivre selon sa propre temporalité pour s'affirmer pleinement. C'est dommage, car l'intensité en pâtit, sans toutefois enlever ses qualités à ce drôle de film atmosphérique dont la créativité dément la teneur crépusculaire du propos. La vie est sans cesse à réinventer, et Ghost Dog, déjà fantomatique et quelque part immortel, s'y emploie au moment même de la mort de ce qui le nourrissait.