Méditation d'un homme sur un art ou une ancienne coutume; Ghost Dog impressionne par sa sobriété,sa justesse et sa maîtrise narrative. Ajoutez a cela un acteur aux sommet de son art et un son hip hop de l'excellent RZA... vous obtenez un film culte.
Ghost dog est un très beau film. Plus beau encore que "Broken flowers". L'histoire a pourtant un côté cocasse...voici un noir américain banlieusard qui se prend pour un samouraï. La philosophie samouraï étant assez peu nuancée, en plus d'être surannée et inadaptée aux Etats-Unis modernes, ça pourrait prêter à sourire. Mais l'intérêt n'est pas là. On a le sentiment que cette histoire n'est qu'un prétexte à présenter un personnage attachant et sortant somme toute des sentiers battus. L'ensemble est onirique, même si ça reste visuellement moins éthéré que Broken Flowers. Je n'ai pas cherché de sens à l'oeuvre. On pourrait par exemple se demander pourquoi autant de dessins-animés violents sont entrevus pendant le film. Mais je me suis plutôt laissé emporter par les silences, les phrases poétiques, les animaux (les pigeons et le chien) la petite fille et le marchand de glaces. Le tout n'est ni ennuyeux ni pontifiant, car parsemé de moments d'action et de drôlerie. En résumé, Jarmush est un des seuls cinéastes à mélanger profondeur et légèreté. Il réussit là où d'autres échouent parfois lamentablement; je pense notamment à Sofia Coppola. Quelque chose se passe, même si on ne saisit pas vraiment quoi. Comme ce haïtien vendeur de "boules glacées" qui baragouine un dialecte incompréhensible, mais qu'on a parfois l'impression de comprendre. Jarmush n'est jamais pathétique ou cliché, mais ça fonctionne. Ici, Forest Whitaker y contribue largement. Amin Dada n'est pas son seul grand rôle...
La musique du film est signée de RZA, rappeur leader du groupe Wu-Tang Clan. Ca donne une B.O. rap plus mélancolique et doux éloigné du gangsta souvent usité dans les polars, tandis qu'on sourit devant un des parrains fan de rap et qui pousse même la chansonnette ce qui crée un moment plutôt incongru. Un décalage qui va constamment habité le scénario. Ainsi le récit mêle deux univers qui n'ont, a priori, rien à voir, mafia italienne et philosophie des samouraïs. Deux univers qui sont symbolisés pourtant par deux autres films, Jarmush faisant alors un clin d'oeil fort d'abord à "Rashomon" (1950) et le bien nommé "Le Samouraï" (1967). Le film est découpé par des extraits du Hagakure, qui dessine la voie du samouraï que veut suivre Ghost Dog, qui ajoute une dimension poético- philosophique au film. Le récit est aussi entrecoupé par le lien entre Ghost Dog et son meilleur ami français (excellent de Bankolé) qui offrent des dialogues de sourds savoureux. Entre les références, le melting-pot des genres et les doutes, Jarmush signe un grand film, singulier, qui ne manque ni d'efficacité dans sa violence, ni d'onirisme dans ses émotions. A voir. Site : Selenie.fr
Je vais être très bref sur ce film. Voilà, pourquoi, on distingue un "Maitre" d'un simple faiseur de film. Jarmush peut nous montrer un homme conduisant une voiture dans la nuit et il nous emporte dans un rêve éveillé d'une mélancolie envoutante. Jouant avec les codes des films de genre pour mieux les dynamiter, il parvient à nous amuser, à nous émouvoir et à rendre beau ce qui, au départ, est quand même l'histoire de la vengeance d'un tueur à gages. Une fois de plus, Forest Whitaker nous offre une interprétation d'une sensibilité incroyable parce que économe et donc, forcément juste. Un charme hypnotique, une musique planante et voilà comment on se retrouve devant un chef d'œuvre.
Encore un univers clos, au milieu du monde que les protagonistes ne semble même pas appercevoir... Le cinema de Jarmusch est décidement un truc en famille, qui raconte l'histoire de micro société trés indépendante du reste de l'humanité, tout en restant encré, par nécessité, dans celui-ci ( c'est pas de la SF ou des histoire de naufragé et de monde perdu ).
Comme d'hab'ça ne ressemble à rien d'autre qu'à du Jarmusch. Les personnages sont laconique à souhait, véritable vagabonds sédentaires qui témoigne bien d'une amérique peu ancrée, sujette au moindre souffle de vent qui pourrait la faire dévier dans une autre direction, et ne comprenant pas trop comment elle en est arrivée là, à un stade aussi ridicule de laisser aller. En quelques sorte la mort de l'American way of life ( c'est aussi trés fort dans "Stranger than paradize", "Down by law" et plus réçament " Broken Flowers" ).
Le film est bourré de surprise, de scènette plus que surprenante, de situation cocasses qui ne manque pas de faire sourire, attendrissantes et rassurantes. Et puis question bande originale ou interpretations, dur de trouver à redire. C'est décidemment un trés grand film malgrés une athmosphère de huis-clos, qui méritte largement quatre étoile dans sa version originale pour l'accent d'Isaac.
Un Film mettant en scène un Tueur à gages quelque peu atypique, agissant selon le code du Samouraï que l'on peut résumé par " Le Samouraï n'est rien de plus qu'une arme aux mains de son maître. " ! Un Tueur au caractère peu expansif à l'exterieur mais énormement à l'interieur. Je ne mettrais néanmoins que deux étoiles, car il s'agit d'un Film limité, très loin d'un " Léon " sur le plan du réalisme. Toutes les portes ne s'ouvrent pas avec une télécommande, une balle dans le coeur doit suffir à tuer une personne. Foncé tête baissée est une philosophie propre au Samouraï, alors qu'elle est à l'opposé de celle d'un Ninja.
Le musique est quand à elle très bonne, du Hip-Hop pour l'essentiel... La fin du film est quelque peu désolante tout de même !
Un film exceptionnel, un bijou artistique. Plus qu'un film, une réflexion implicite sur la tolérance et le mélange des genres et des cultures. Tellement implicite que beaucoup s'y perdront ou s'ennuiront car ils ne feront pas l'effort d'en comprendre toute la subtilité. La BO de RZA est l'une des meilleurs qu'il m'a été donné d'entendre dans un film. Enfin Forest Whitaker prouve qu'il est un comédien talentueux. Enfin ca fait plaisir de voir apparaître Isaach de Bankolé dans cet excellent film.
première fois que je met 0 étoile à un film !!! j'adore le cinéma mais le bon cinéma or ghost dog est le pire film que j'ai vu !!! un film qui ne mérite pas d'étoile est vraiment minable et c'est le cas de ghost dog !! tout le long du film on voit un homme qui marche avec une valise ou qui nourrit des pigeons !! mais mon dieu que c'est ennuyeux ! et ils appellent ça "la voie du samourai" mais c'est plutôt la voie d'un simple d'esprit perdu dans ce monde et qui tente de faire sa propre loi !! les acteurs sont minable, l'histoire est pitoyable, même la musique ne retient pas l'attention du spectateur ! donc au final ça ne peut que faire un film vraiment affreux !! on perd son temps !! j'ai vraiment eu l'impression d'avoir perdu ma soirée ! il ne vaut pas les critiques positives que j'avais entendu !!!
Ghost dog laisse un goût amer. Jarmusch y fait étalage de beaucoup de talent mais aussi d'une forte arrogance. Je m'explique: J.Jarmush est un intello, on le sait. Il décide de faire un film sur un tueur à gage. On est dubitatif...Jarmush est blasé de la reflexion? Il se lance dans le divertissement conventionnel et « no prise de tête »? Eh non, car son tueur, c'est un grand (et assez gros) noir associal adepte de la culture samourai qui élève des pigeons et vit sur un toit d'immeuble...Jim, on te reconnaît bien là. Je n'ai ni le temps ni la force de me lancer dans une longue explication. Sachez seulement que le film souffre d'un gros problème de rythme, que certaines séquences sont très poétiques et élégantes, d'autres très bavardes, que le ton varie abruptement entre naiveté et sarcasmes, entre gravité et ironie et entre profondeur et caricature, qu'on y pense autant qu'on y tue...bref une sorte d'ovni très difficile à cerner. Je ne peux vous dire si c'est une énorme arnaque masturbatoire pour pseudos intellos ou une brillante réflexion rendant hommage au 7e art...ce qui est sûr,c'est que les fans de M.Bay et tous les allergiques au travail philosophique et élitiste doivent fuir ce film comme la peste.
Ce film fait parti de ceux que je ne veux voir qu'en V.O. (sous titré quand même). J'ai lu ce qui ont mis zéro étoile dans leur critique (c'est leur droit) et je n'ai pas l'impression d'avoir vu le même film. Un film lent ne veut pas dire un mauvais film. Les scènes entre Forest et Isaac sont originales et fortes, la BO géniale. Merci M. jarmush.
Bien des films mettent en scène des assassins. Mais rares sont ceux qui le font aussi bien que celui-ci. Non content de sombrer dans la violence gratuite et aveugle, nous assistons ici à la naissance d'un tueur qui a loué allégeance à des codes et rituels qui lui permettent, justement, de pratiquer son "art" l'âme tranquille. Une belle façon de montrer qu'il est permis d'enlever la vie à quelqu'un et se persuader de faire le bien.
Et hop, 0 étoile... Parce que là, ghost dog ou la voie de l'ennuie, c'est une arnaque énorme. Voulant se donner un air "samurai" qui n'en est pas du tout un, le film est risible du début à la fin. Entre les rengainages ringards, les vols de voiture avec une télécommande, un katana porté à l'envers, le tueur est considéré comme "pro" alors qu'il se fait déstabiliser par un simple rouge-gorge... Et je ne vous parle même pas des dialogues ni du scénario, tellement ils sont absents... Et l'air ahuri de Forest Whitaker n'aide en rien... Bref, il n'y a rien, pas même une goutte de divertissement. Et ces passages du Hagakure qui entrecoupent les scènes n'ont pas lieu d'être cités dans un contexte aussi navrant... Rassurez-moi, c'était bien un téléfilm?