Ginger & Rosa a été nommé dans la catégorie meilleur film au Festival International du Film de Londres 2012 et projeté hors-compétition au Festival International du Film de Marrakech la même année.
La jeune actrice Elle Fanning (née en 1998), soeur de Dakota Fanning, a sa première scène de baiser avec ce film.
Rosa est interprétée par la très glamour Alice Englert ; cette jeune comédienne (née en 1994) est la fille de la réalisatrice Jane Campion. On a pu la voir récemment dans le film fantastique Sublimes créatures.
Sally Potter insiste sur le fait que son film n'est pas une autobiographie. Pourtant, il est indéniable qu'il existe des similitudes entre sa vie et celle de Ginger. La cinéaste a par exemple demandé à la jeune comédienne Elle Fanning de se teindre en rousse, sa propre couleur de cheveux. Ensuite, elle a partagé ses souvenirs avec l'actrice pour qu'elle se fonde mieux dans son personnage. Fanning a également pu s'imprégner, pour son rôle, des photos de la réalisatrice lors de manifestations anti-nucléaires.
Sally Potter a organisé des auditions en ligne, sur facebook. Elle a alors reçu 2000 candidatures, en a retenu 200, puis 50. Finalement, elle a écouté sa directrice de casting qui lui conseillait d'engager Elle Fanning.
Sally Potter considère que l'Homme est influencé par la société car il fait partie d'un tout. Partant de ce postulat, elle a eu l'idée de raconter l'histoire de deux toutes jeunes adolescentes évoluant dans les années 1960 entre la guerre froide et la menace nucléaire avec la Crise des Missiles à Cuba. Le comportement de ses personnages trouve ainsi un sens dans la situation extrêmement tendue de leur époque : "Dans le film, les relations entre les personnages, leurs mensonges et leurs trahisons, leurs croyances, leurs craintes ou leurs espoirs sont le reflet de la crise de l’époque. Il n’y a pas de bons ni de mauvais personnages, seulement des individus faisant de leur mieux, avec leurs croyances, leurs questionnements et qui tentent de donner un sens à leur vie", explique-t-elle.
Bien que Ginger & Rosa se déroule à Londres, les acteurs et actrices du film ne sont pas anglais, ce qui confère, selon Sally Potter, plus d'authenticité au long métrage : "Un acteur doit pouvoir interpréter un rôle quelle que soit son origine, il suffit de choisir les bons. Ça n’a rien à voir avec une histoire de passeport, mais plutôt avec l’inclination, la compétence et la résonance."
Pour la réalisatrice Sally Potter, les répétitions doivent permettre d'analyser les thèmes du scénario, trouver un contexte et s'assurer que chaque chose est à sa place. Ce sont les détails les plus minimes qui ont de la valeur : "J’assiste aux essayages, observant la réaction de chacun par rapport aux vêtements, aux couleurs, aux textures, à son propre reflet dans le miroir. J’apprends énormément des acteurs, qu’ils soient détendus et à l’aise, ou à l’inverse tendus, contractés. Je traque le moindre élément."
Sally Potter confie, au sujet du montage du film : "Ma relation avec [Anders Refn, monteur] a été combative et créative. Souvent, Anders répétait en riant la devise de Ingmar Bergman disant que le travail du monteur est de préserver le film de son réalisateur. J’ai eu beaucoup de mal à lui prouver que j’étais capable de couper tout autant que lui. Nous avons finalement réussi à nous mettre d’accord sur la façon de raconter l’histoire. C’était exaltant. Le montage est un moment magique."
Elle Fanning voit Ginger et Rosa comme une seule et même personne. Très complices, adoptant le même point de vue, elles sont à un âge où l'on se pose beaucoup de questions et vont réaliser qu'elles n'ont pas la même vision du monde, ce qui leur fait peur. Selon Alice Englert, qui interprète Rosa, les choses sont encore plus complexes : "Ce n’est pas tant qu’avant, elles pensaient toujours la même chose, c’est qu’à cet âge-là, tu réalises que tes parents ne sont pas des superhéros et que ces personnes qui étaient tes modèles, finalement, tu ne veux pas leur ressembler."