"Réaliser Shadrach a été pour moi un réel plaisir, presque une affaire de famille puisque mon père est l'auteur de la nouvelle dont est tiré le film.
Cette histoire repose sur l'esprit de solidarité au sein d'une famille. Les liens qui l'unissent permettent de surmonter toutes épreuves et les différences.
L'action se situe dans le Sud des Etats-Unis, région qui a toujours exercé sur moi une fascination, en partie sans doute parce que c'est la terre de mes ancêtres. Riche d'histoires, mystérieuses, complexes et originales, c'est le seul endroit au monde où le récit pouvait se passer.
Le sud est un personnage du film à part entière.
C'est sur cette terre, avec son héritage de peur et de dissensions, que les membres d'une famille trouvent la force, l'humour et la compassion pour surmonter les préjugés et n'écouter que leur coeur."
"Elle est arrivée sur le tournage avec la confiance nécessaire pour diriger une entreprise à budget très serré tourné en plein été dans un climat caniculaire. Elle a su tirer le meilleur aussi bien d'acteurs chevronnés comme Harvey Keitel et Andie MacDowell que d'enfants inexpérimentés et d'un vieux retraité de 84 ans."
"J'adore Trixie, sa douceur, sa façon d'être à l'écoute de son mari. Ca change tellement de la manière dont les femmes aujourd'hui font face à la vie. C'est merveilleux d'avoir l'occasion de jouer un personnage d'une autre époque confronté à des situations extrêmes.
J'aime beaucoup le scénario. La scène où Trixie lave Shadrach est ma préférée. C'est ce que font les mères, ce que ma mère aurait fait, ce que je ferais moi-même. Je me sentais proche du rôle car ma famille est originaire de Caroline du Sud. Tous les personnages sont vrais et j'aime leur histoire."
C'est son premier rôle au cinéma. Agé de 84 ans, il est retraité des postes...
"Harvey Keitel, tout comme Andie MacDowell, ont dans le passé pris des risques en tournant des films indépendants.
Shadrach a été le plus difficile à trouver. Nous ne voulions pas prendre un acteur trop jeune qu'il aurait fallu vieillir par le maquillage. Il était risqué de choisir quelqu'un qui n'avait jamais joué, mais Tracy Kilpatrick (responsable casting) nous a présenté John Franklin Sawyer..."
Alors qu'il rejoignait le tournage, William Styron rencontra Bill Clinton en vacances à Martha's Vineyard. Connaissant la nouvelle, le Président lui fit part de son souhait de voir le film... Susanna Styron et John Sawyer vinrent alors présenter Shadrach à la Maison Blanche.
"C'est Susanna (Styron) qui a eu l'idée de me faire teindre les cheveux en roux, ça m'a permis de me sentir différente dès le départ et aidée à trouver mon personnage. Jouer un personnage comme Trixie en 1935 m'a permis de m'évader, de réfléchir à cette époque, à la condition des femmes, à tout ce qui avait changé et à ce qui n'a pas évolué depuis."
"Les Dabney sont un mélange de personnes que je connaissais, Harvey et Andie les ont interprétés à merveille. Pour un père c'est une expérience unique de voir son texte transposé à l'écran par sa propre fille. C'était merveilleux. Sur le plateau j'ai trouvé les enfants formidables, à l'écran comme dans la vie. J'ai été d'autre part extrêmement ému par John Sawyer en tant qu'acteur et en tant qu'homme."
Susanna Styron découvre la nouvelle autobiographqiue de son père lorsqu'elle est publiée en novembre 1978, dans la revue "Esquire". Elle lui demande de lui réserver les droits d'adaptation.
Au début des années 80, Susanna Styron fait la connaissance de Bridget Terry. Elles décident alors d'écrire le scénario ensemble.
Née le 25 février 1955 à New York, Susanna Styron est l'aînée des quatre enfants de l'écrivain William Styron. Diplômée de Yale, elle travaille d'abord comme productrice associée au département documentaire de la chaîne ABC News et comme assistante du e Ken Russell sur le film Au-delà du réel.
Elle a réalisé et produit plusieurs documentaires et un court métrage, A Day Like Any Other, qui a été primé aux festivals de San Francisco et de Houston.
Shadrach est son premier long métrage.